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Paulo Duarte : "J’ai été courtisé par Al Ittihad de Libye"

Publié le mercredi 24 septembre 2008 à 06h44min

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Paulo Duarte est resté impassible face à la proposition de Al Ittihad de le débaucher de la tête des Etalons.

Il faut approcher l’entraîneur des Etalons, Paulo Duarte, pour savoir qu’il n’a pas sa langue dans la poche. Dans l’interview qu’il a acceptée nous accorder, il parle de certains détails qu’il n’apprécie pas dans la gestion de son groupe. Il évoque aussi son contrat et des propositions qu’il a déjà eues avec sa brillante performance à la tête de l’équipe fanion du Burkina Faso.

Avez-vous un secret particulier pour motiver vos joueurs à aller gagner des matchs ?

Non. Mon seul secret, c’est le travail, l’organisation et la discipline. Il y a également la qualité de mon coaching. Quand je suis arrivé, tout le monde a parlé de ma jeunesse. Il faut savoir faire la part des choses entre jeunesse, qualité et expérience.
Je peux faire la même chose pendant 20, 30 voire 40 années.

Mais si tu fais une petite chose durant tout ce temps, tu as l’expérience dans cette petite chose. Je suis jeune c’est vrai mais je maîtrise pas mal de paramètres. Il y a d’abord ma qualité de footballeur, ensuite j’ai côtoyé des grands entraîneurs et tout ce que j’ai appris avec eux, je l’ai emmagasiné dans un coin de ma tête et j’en fais la synthèse. J’ai aussi 5 années dans le coaching.

Ce n’est pas peu car en plus de mes 20 années de joueur, on ne peut pas me parler de jeunesse. La somme de toutes ces expériences comme joueur et comme entraîneur associée à ma qualité et à mon intelligence dans la conception du jeu, font qu’on ne peut pas dire que je suis jeune et inexpérimenté. Il n’y a pas un joueur qui me manque du respect ou qui fait des bêtises dans mon groupe.
Je fixe la ligne de conduite et je décide. Il faut avoir de la personnalité. Je n’ai pas de secret particulier, je suis comme je suis et je fais mon travail avec discipline, volonté et professionnalisme.

Dans mes entraînements, je varie beaucoup les combinaisons que ce soit défensivement ou offensivement, dans la transition défense-attaque ou attaque-défense. Je travaille aussi avec mes joueurs individuellement et collectivement pour leur donner le meilleur positionnement. Il ne suffit pas simplement de savoir jouer ou faire des shoots, je partage ma somme d’expérience avec mes joueurs.

La qualification étant déjà acquise, allez-vous pratiquer le turn-over contre le Burundi pour voir certains éléments plus à l’œuvre ?

C’est possible. Je voulais tout faire pour gagner les six matchs. J’ai déjà fait cinq et j’ai gagné quatre pour un nul. Ce n’est déjà pas fameux. Contre le Burundi, je pourrais bien pratiquer le turn-over. J’ai deux joueurs qui sont sous le coup d’une suspension. Je vais effectuer une rotation pour me donner l’opportunité de voir d’autres joueurs à l’œuvre. Mon équipe sera donc modifiée à 4 ou 5 joueurs près.

Avec les résultats positifs que nous obtenez au Burkina, on vous regarde dans le monde. Ne seriez-vous pas tenté par une offre alléchante et partir laisser le groupe ?

C’est une situation difficile. Je crois que tout le monde est content de mon travail, tout le monde est satisfait, on me surnomme déjà le "Mourinho d’Afrique". C’est fort car, Mourinho est fantastique et il fait partie des meilleurs entraîneurs au monde. Je suis seulement Paulo Duarte. Actuellement, j’ai eu deux propositions dont une provenant de Al Ittihad de Libye, le club du fils de Khadaffi. Cette équipe me voulait à tout prix et m’a même proposé le double du salaire que je gagne au Burkina. J’ai dit non car j’ai un contrat avec les Etalons. J’ai pour objectif de faire un bon travail ici. Mais ce n’est pas une décision facile quand on te parle de te rémunérer au double de ton salaire. Mais je suis ici et je veux remplir les clauses de mon contrat si on satisfait à toutes les conditions, car il manque beaucoup de choses au Burkina. Les victoires peuvent être l’arbre qui cache la forêt.

Il manque quoi alors ?

Beaucoup de choses. La condition qu’on m’a donnée est bonne et je remercie la Fédération et le ministère des Sports. Mais il y a des petits détails qui ne sont pas comme je veux. Il y a de petites bêtises dans l’organisation qui ne permettent pas à mon équipe d’être véritablement professionnelle. Je ne rentre pas en profondeur mais je prends l’exemple sur les détails des voyages, le jour du voyage, l’avion est charter ou pas. Au lieu d’un voyage de 5 heures, on fera un voyage de 18 heures. Autre chose encore, il y a parfois la pelouse qui est grasse si ce n’est pas la lumière qui n’est pas disponible.

Il ne suffit pas simplement de dire on va gagner, il y a ces petits détails qui entourent la préparation d’un match qu’il va falloir changer. Je dirais avant de clore mes propos que les supporters doivent continuer à nous soutenir de toute leur énergie parce que le tour suivant ne sera pas facile car, on risque de croiser beaucoup d’équipes difficiles de la trempe de la Tunisie, de la Côte d’Ivoire, de l’Egypte ou du Cameroun. On ne gagnera certainement pas tous les matchs même si on travaille pour les victoires. Cela nécessitera que mon équipe soit plus supportée que ce qui est déjà fait jusque-là.

Rêvez-vous à la qualification à la Coupe du monde quand vous dormez ?

Non. Je travaille simplement pour gagner mon prochain match, c’est le principal. Si je gagne le maximum de matchs, j’aurais atteint mon objectif. Si on va à la CAN, c’est fantastique car c’est notre objectif numéro un. En prenant les rencontres match par match et en glanant des victoires par-ci, par-là, la coupe du monde viendra peut-être, qui sait ?

Interview réalisée par Béranger ILBOUDO

Sidwaya

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