Grâce à la mansuétude de maître Joachim Silga, le Burkina Faso a enfin pu bénéficier de son premier stage international de karaté-do.
L’homme qui ne cesse de s’investir pour l’épanouissement du Sankudo Kikaï s’est donc déployé à faire venir au Burkina Faso Hanshi Baï Patrice, ceinture noire 8e dan et patriarche de cet art martial.

L’expert ivoirien, dès sa prise de contact avec les karaté-do burkinabè, a vite laissé entendre ceci : "quand j’ai vu les élèves travailler, j’ai pu rapidement constater qu’il y a longtemps qu’un expert est passé par là". Pouvait-il en être autrement quand on sait que, pour déplacer un expert européen ou asiatique pour un tel stage, il faut débourser une dizaine de millions. Mais Hanshi, en tant qu’Africain, a dépassé ce clivage pour venir "enseigner son peuple". Trois jours durant, il n’a pas ménagé ses efforts pour inculquer les nouvelles bases de cet art martial à ses disciples. "On a travaillé de façon théorique et pratique. Hanshi est venu avec un karaté révolutionnaire. Un karaté plus basé sur les esquives où l’objectif n’est plus d’aller au contact de l’adversaire mais, plutôt esquiver ses attaques et ses coups et de pouvoir riposter", se rejouit le représentant des stagiaires, Jean Blaise Silga.

Trois participants venus du Bénin ont aussi assisté à ce premier stage international qui s’est tenu au Burkina. Ces stagiaires béninois, initialement des hauts gradés en shotokan et en taekwondo, ont vu leur grade homologué en Sankudo Kikaï par Hanshi à l’issue du stage. "Il faut reconnaître le génie-créateur de ce maître ivoirien qui a su codifier à sa façon la nouvelle vision de faire le Karaté-do. Il était important pour nous qui sommes venus du Bénin, de venir nous enquérir des nouvelles techniques qu’il a mises en place et voir dans quelle mesure nous pourrons transmettre cette expérience à nos frères du Bénin", souligne Thierry Sossouve, stagiaire béninois. Ces trois jours de stage ont été en tout point de vue bénéfiques pour le karaté-do burkinabè. C’est ainsi que Aboubacar Gansoré, représentant le ministère des Sports et des Loisirs n’a pas manqué de souligner dans son laïus pour remercier Hanshi Baï Patrice pour son dévouement et son engagement.

Car l’expert ivoirien a promis faire un tour au Burkina Faso chaque année pour dispenser un tel stage. Il reste aux stagiaires à faire œuvre utile pour que rayonne le Sankudo Kikaï au plan international sous la direction de la World Sankudo Kikaï karaté-do organisation (WSKKO). Aujourd’hui, il faut des initiatives de ce genre pour développer les sports au Burkina Faso. Et c’est ce que maître Joachim Silga a compris en construisant un pont solide qui le relie à Hanshi Baï Patrice. Le sport a besoin de ces genres de partenaires engagés.

Béranger ILBOUDO

Sidwaya