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JO de Pékin 2008 : L’essentiel n’est plus seulement de participer

Publié le mercredi 20 août 2008 à 10h20min

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Les 29es olympiades battent leur plein à Pékin où les athlètes rivalisent d’ardeur pour la conquête d’une quelconque médaille. Au classement des médaillés, on constate que ce sont toujours les mêmes pays qui dominent, avec en tête, le pays hôte, la Chine, suivie des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de bien d’autres.

Le premier pays africain, le Kenya, arrive en 18e position tandis que l’Ethiopie est 24e. On retrouve en plus et pour la plupart, des pays de l’Afrique australe, du Nord, du Centre mais rarement de l’Afrique de l’Ouest où seul le Togo a pu se frayer un chemin grâce à une médaille de bronze. Comment peut-on expliquer la mauvaise performance du continent lors de ces grandes compétitions ? Il y a certes, le fait que certains des meilleurs athlètes s’expatrient au Nord à cause de l’appât du gain ; mais on peut aussi accuser les dirigeants africains qui n’ont pas de politique de rétention de leurs athlètes.

Les jeux olympiques constituent de plus en plus un rendez-vous sportif où ce ne sont plus que les meilleurs qui s’y retrouvent. C’est l’occasion pour des pays d’affirmer leur suprématie. Ainsi, on peut relever que la philosophie de celui qui a rénové ces jeux, le Baron Pierre de Coubertin, "l’essentiel est de participer", ne semble plus de mise et il faudrait, pourquoi pas, repenser cette phrase. Aujourd’hui, il est beaucoup question de gagner, de remporter des médailles, de défendre vaillemment les couleurs nationales. Et pour cela, les pays africains doivent développer des initiatives là où l’improvisation n’a plus sa place parce qu’on a désormais affaire à des compétitions de haut niveau.

Les centres de formation peuvent constituer pour les Africains une clé de succès, si l’on y met du sérieux dans la préparation de la relève sur le long terme. Ce sont des cadres où, en plus des aspects technico-tactiques, on peut inculquer aux jeunes des leçons de civisme, d’honneur et de patriotisme, des valeurs qui font souvent défaut aux sportifs africains. Au-delà, on pourrait développer les potentialités naturelles. L’exemple des Ethiopiens et Kenyans, qui sont naturellement les meilleurs en course de fond, est patent et le Burkina peut le faire avec le tir à l’arc, une richesse culturelle de la région du Sud-Ouest. D’autres spécificités existent, sur lesquelles l’accent peut être mis, afin d’espérer des lauriers à la suite surtout d’un travail organisé dans la durée. Tout n’est donc pas forcément une question de moyens financiers, même s’ils constituent le nerf de la guerre. C’est aussi une question de volonté et d’engagement politiques. Sans cet ensemble d’efforts, l’accès à un podium olympique sera toujours hypothétique pour les athlètes africains.

Par Antoine BATTIONO

Le Pays

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