L’association, dirigée par Christine Kaboré, a rencontré la presse, le
vendredi 11 juillet 2008, pour échanger sur la crise alimentaire mondiale actuelle et proposer ses solutions pour vaincre la faim. La cérémonie a été une occasion pour présenter le site Web du Réseau des transformatrices de céréales du Faso (RTCF) : www.rtcf.biz Ce site se veut un outil d’information et d’achat des céréales locales.

C’est par un rappel de chiffres "choquants" de la faim dans le monde, surtout en Afrique, par la présidente d’ARPOSSA Afrique Verte-Burkina, Christine Kaboré, que la conférence de presse a démarré. Selon Madame Kaboré, 854 millions d’êtres humains (15% de la population mondiale) ne mangent toujours pas à leur faim sur la planète, notamment dans les pays en développement.

Pire, a-t-elle ajouté "près de 3 milliards de personnes vivent avec moins de 2 dollars par jour, avec des records en Afrique : Ouganda 97% de la population, Mali et Nigeria 91%, Comores 88%, Niger 86% (...). Chaque année, 11 millions d’enfants meurent avant leur 5ème anniversaire".

Face à la crise alimentaire mondiale, l’APROSSA Afrique Verte-Burkina pense que la valorisation de l’agriculture, plus précisément des céréales dans le Sahel pourrait être une alternative. Pour Madame Kaboré, la persistance de la faim s’explique entre autres par la croissance démographique, l’instabilité climatique, l’augmentation des terres consacrées à la culture des agrocarburants, le soutien aux agriculteurs du Nord (subventions). Le représentant de la Confédération paysanne du Faso (CPF), Oumar Ouédraogo, a souligné qu’au Burkina Faso, les cahiers de charge sur les plaines, le manque de soutien aux agriculteurs, constituent des obstacles à la production. D’où l’impact fortement ressenti de la crise alimentaire mondiale.

Et Soumaïla Sanou du comité inter professionnel des céréales du Burkina (CICB) de renchérir que les intrants agricoles sont coûteux. Il a aussi prévenu l’assistance que cette année, les producteurs n’entendent pas brader leurs productions. Pour sortir de la famine, surtout au Sahel, l’APROSSA Afrique Verte-Burkina recommande "la constitution d’un marché sous-régional ouvert et d’une industrie agro-alimentaire dans les pays producteurs (...) pour relancer durablement la production". Cela dans l’objectif d’offrir "un débouché régulier aux paysans, les incitant ainsi à produire". Au niveau continental, plus précisément en Afrique de l’Ouest, les solutions envisagées sont entre autres l’approvisionnement des banques de céréales, la reconstitution du Stock national de sécurité (SNS), le développement des investissements privés et publics pour l’agriculture.

Alassane KERE

Sidwaya