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Lutte contre la vie chère : L’Assemblée nationale adhère aux mesures du gouvernement

Publié le jeudi 17 avril 2008 à 12h34min

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L’Etat burkinabè a été autorisé à ratifier mardi 15 avril 2008, deux projets de loi. L’un porte sur les allègements fiscaux décidés par le gouvernement pour lutter contre la flambée des prix des biens de grande consommation, l’autre sur un accord de financement conclu entre le Burkina Faso et l’Association internationale de développement (IDA), pour le financement du projet Pôles régionaux de développement.

L’Assemblée nationale burkinabè a donné le feu vert, mardi 15 avril 2008 au gouvernement pour poursuivre l’application de ses mesures visant à lutter contre la vie chère. En effet, les députés ont examiné le projet de loi y relatif et l’ont adopté à 89 voix pour contre trois abstentions. Cela conformément à la recommandation de la Commission des finances et du budget (COMFIB) présidée par le député Soma Baro. Cette commission a reçu du gouvernement toutes les explications nécessaires sur la suspension de la perception du droit de douane et de la TVA sur les produits de grande consommation ordonnée le 28 février dernier. Le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances chargé du Budget, Lucien Marie Noël Bembamba a indiqué que le contexte économique international marqué par la conjoncture de divers facteurs a entraîné une poussée inflationniste qui s’est manifestée à partir de 2007.

Renchérissement du prix du pétrole, aléas climatiques comme les sécheresses et les inondations sont entre autres les facteurs, qui sont à l’origine de la hausse des prix des produits essentiellement alimentaires, à écouter M. Bembamba. Ceux-ci comprennent le riz, les pâtes alimentaires, le lait, les huiles alimentaires et les savons. Le ministre Bembamba a soutenu que les allègements fiscaux consentis par le gouvernement visent à améliorer le pouvoir d’achat des consommateurs détérioré par les augmentations des prix. Afin que ses mesures puissent produire les effets escomptés, l’Etat a entrepris des rencontres avec tous les acteurs concernés par la hausse des prix, notamment les opérateurs économiques, les commerçants grossistes et demi-grossistes.

La période de suspension du droit de douane et de la taxe sur la TVA suffit-elle à pérenniser la disponibilité et l’accessibilité des produits de grande consommation sur le marché ? A cette question des membres de la COMFIB, M. Bembamba a laissé entendre que le gouvernement a opté de la prolonger à trois autres mois. Le ministre s’est prêté aux questions de l’ensemble des parlementaires. Il a notamment fait savoir que la suppression des droits de douane et de la TVA n’allait pas à l’encontre des règles d’intégration de l’UEMOA. "Des clauses permettent aux pays membres de l’Union de prendre des mesures d’urgence sous réserve d’informer la commission. Ce qui a été fait par le Burkina Faso", a confié Marie Noël Bembamba.

Un investissement pour le développement des communes urbaines

Ces explications ont convaincu la majorité des élus qui a donné quitus au gouvernement pour ratifier l’ordonnance relative à ses mesures, bien que les présidents des partis d’opposition du FFS et de l’UNIR/MS demandaient son report.
Le deuxième projet de loi présenté aux parlementaires a concerné l’accord de financement conclu le 22 juin 2007 à Ouagadougou entre le Burkina Faso et l’Association internationale de développement (IDA).

L’accord a pour objectif global de renforcer les capacités des communes urbaines, à fournir des infrastructures et services urbains aux populations à travers la mise en place de mécanismes pérennes de programmation de financement et de gestion des investissements prioritaires. Ainsi va-t-il contribuer à lutter contre la pauvreté urbaine au Burkina Faso. Le prêt sera utilisé pour le financement du projet Pôles régionaux de développement /Appui au développement urbain décentralisé (PRD). Un projet qui s’inscrit principalement dans la perspective de la consolidation du processus de décentralisation et des acquis des différentes interventions de la Banque mondiale dans le processus de développement du pays. Il sera exécuté sur une période de cinq ans et ira prioritairement aux six principales communes urbaines à savoir, Banfora, Bobo-Dioulasso, Kaya, Koudougou, Ouagadougou et Ouahigouya.

L’association des municipalités du Burkina Faso et le secteur privé local notamment les entreprises et bureaux d’études bénéficieront également du projet. Le coût global de l’initiative de développement qui sera exécuté de 2008 à 2012, s’élève à dix millions de dollars américains soit l’équivalent de cinq milliards de F CFA. Il sera entièrement pris en charge par l’IDA. Le ministre de l’Administration territoriale, Clément P. Sawadogo qui a défendu le projet préalablement examiné par la Commission des affaires étrangères et de la défense (CAED) à l’hémicycle, a éclairé les points d’ombre des députés. Ceux-ci ont accepté à l’unanimité sa ratification et sa mise en œuvre.

Séraphine SOME (serasome@yahoo.fr)

Sidwaya

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