Enfin, Duarte tient officiellement les rênes des Etalons. Il a été nommé chef d’orchestre de l’équipe nationale burkinabè. Un chef d’orchestre qui travaillera sur la base de tous les instruments qui seront mis à sa disposition. Afin que le son qui en sortira soit audible et mélodieux, la Fédération burkinabè de football (FBF) a laissé libre cours à Paulo Duarte de choisir son staff. Ainsi, l’entraîneur en chef, s’est entouré de ses compatriotes. Pedro Lopez sera chargé de le seconder dans ses travaux. Quant à Rui Santos il s’occupera de la préparation physique. "On a tenu à ce qu’il soit libre et responsable de ce qu’il va faire", a annoncé Zambendé Théodore Sawadogo, président de la FBF. Paulo Duarte a deux ans (renouvelables) pour accorder tous les instruments et nous jouer une bonne mélodie.

Pourquoi un jeune portugais ?

"La candidature de Paulo Duarte a été retenue grâce à la qualité de son dossier. Il a été joueur dans le championnat d’élite portugais pendant une vingtaine d’années et il est titulaire du plus haut titre d’entraîneur de l’UEFA", lancera d’entrée le président de la FBF. L’on nous chantera également que Duarte est un entraîneur émergent du football portugais, qu’il est jeune et qu’il a plusieurs challenges à relever pour lui et pour le football burkinabè. Lui-même s’en défend : "je suis jeune, c’est vrai. Mais jeune c’est une chose, l’expérience, une autre. Expérience ne signifie pas intelligence tout comme jeune ne traduit pas inexpérience". Mais un regard rétrospectif prouve qu’il a laissé Uniao Leiria dans une zone boueuse avant de s’en aller.

En début de saison, Duarte a façonné Leiria en fonction de sa philosophie du jeu. Il a libéré beaucoup de joueurs dont le Burkinabè Ousséni Zongo et recruté d’autres. L’euphorie de la fin de saison dernière qui avait propulsé Leiria en Coupe de l’UEFA a vite fait place à une descente aux enfers. Aujourd’hui, le club ne peut plus se sortir de cette gadoue et semble avoir déjà validé son ticket pour aller évoluer en division inférieure, la saison prochaine. C’est vrai que Leiria n’est pas les Etalons et qu’il faut se garder de tout jugement hâtif. Mais en acceptant que Paulo Jorge Rebelo Duarte émarge pour 30 000 euros mensuels, se fasse accompagner par ses compatriotes et exécutant tous ses désirs matériels, la fédération ne pourra lui demander au minimum que la qualification à la CAN.

Un Anglais, Nick Hornby a écrit que l’essence de la vie de supporter était la déception. Les Burkinabè qui n’ont pas la même culture sportive ont plus de mal à vivre avec les défaites de 2006 et de 2008 et auront davantage plus de mal à considérer encore une page blanche en 2010. On a peur aujourd’hui d’une continuité entre 2006 et 2008 et 2008-2010. Duarte devra montrer autre chose que les précédentes productions fadasses des Etalons. Même si c’est sa première expérience en Afrique et même en tant qu’entraîneur-sélectionneur national, il sera jugé sur la base de ses résultats. De son propre aveu, n’a-t-il pas laissé entendre que le football est universel ? "Je suis un entraîneur de football, donc je suis appelé à être partout dans le monde. Je veux faire une bonne carrière avec des titres et je veux laisser une bonne image de moi au Burkina Faso pour que dans 10 ans, l’on dise que c’est le travail de Duarte qui continue de payer". Bonne réflexion. Cela passe d’abord par un bon résultat initial à Tunis pour marquer le démarrage des éliminatoires de la CAN et de la Coupe du monde 2010. Duarte est jeune, il aura en face de lui des jeunes, il devra éviter tout discours puéril face aux joueurs s’il veut que son message passe comme une lettre à la poste. Le décor est planté, c’est à lui de se mettre à la tâche pour réussir sa mission, sortir le football burkinabè de l’ornière et prouver qu’il est bien l’homme de la situation. Le volet formation des entraîneurs locaux qui est aussi l’une des composantes de sa mission ne devra pas être également un fiasco.

Après Sidiki Diarra (Etalons locaux), Paulo Duarte (Etalons seniors), il reste à la FBF de redistribuer les cartes au niveau des cadets et des juniors. A ces niveaux également, c’est fort probable que des techniciens étrangers tiennent aussi la corde. La coopération sportive qu’entretient désormais notre pays avec le Brésil après le passage du président Lula Da Silva au Faso, prévoit la mise à la disposition du pays des hommes intègres d’un technicien brésilien qui viendra s’occuper probablement des juniors. La coopération allemande suivra aussi cet élan et ce dernier pourra hériter des cadets, a-t-on laissé entendre au siège de la FBF.

Béranger ILBOUDO

Curriculum vitae

Etat civil
Nom : Paulo Jorge Rebelo Duarte

Date de naissance : 06 avril 1969

Nationalité : Portugaise

Situation matrimoniale : marié

Formation professionnelle
Cours d’entraîneur UEFA pro (niveau 4)

Langues : portugais, français, anglais et espagnol

Parcours de joueur

1986-1987 : Boavista Futebal Clube

1987-1988 : Uniào de Coimbra

1987-1990 : Uniào Desportiva de Leiria

1990-1992 : Sport Comercio E Salgueiros (il a joué la coupe UEFA en 90/91)

1992-1994 : Clube Sport Maritimo (il a joué la coupe UEFA en 92/93)

1994-2004 : Uniào Desportiva de Leiria (il a été pendant plusieurs années capitaine de l’équipe)
Il a été défenseur central

Parcours d’entraîneur

2007-2008 : Entraîneur de Uniao Desportiva de Leiria (son équipe participe à la coupe Intertoto et a été qualifiée pour la coupe UEFA)
2006-2007 : Entraîneur de Uniào Desportiva de Leiria (il prend les commandes de l’équipe en milieu de saison (2e tour) et réussit à la qualifier pour la coupe UEFA

2005-2006 : Entraîneur adjoint Uniào Desportiva de Leiria. (Il a été l’adjoint des entraîneurs Jorge Jesus, Jose Gomes)

2004-2005 : Entraîneur adjoint Uniào Desportiva de Leiria.
A la fin de son parcours de joueur en 2004, Paulo Duarte est resté à l’Uniào Desportiva de Leiria.
La saison suivante, il intègre le staff technique de l’entraîneur Viotor Pontes.