LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Pénurie de gaz : Un criard manque de prévision

Publié le vendredi 17 août 2007 à 06h42min

PARTAGER :                          

La lutte contre la désertification au Burkina est comme une ligne d’horizon. Pendant que les discours officiels clament la lutte acharnée contre le fléau, l’État donne l’impression de ne pas mettre tout le sérieux requis pour la gestion du phénomène. La crise du gaz qui a fait courir plus d’une femme à Ouagadougou en est une preuve palpable. Et pourtant, les vertus de l’utilisation du gaz ont été chantées sur les toits.

Le département ministériel en charge de l’Environnement a mis des moyens assez importants pour mener des campagnes de sensibilisation qui devaient conduire aux changements de comportement de la part des populations. À l’étape actuelle de cette lutte, on peut considérer que les consommateurs ont joué leur partition, le gaz ayant effectivement inondé les foyers burkinabè, accroissant considérablement le nombre de familles ‘’connectées’’ au gaz.

C’est une aubaine que le gouvernement se doit de saisir pour accompagner cet élan et encourager la propension des Burkinabè à utiliser le gaz. Mais voilà que, paradoxalement, il est devenu fréquent d’assister à une rupture de stocks. De nombreux utilisateurs ont été obligés de faire une longue queue la semaine dernière pour avoir droit au ‘’précieux air’’.

Les explications de la direction générale de la Sonabhy ont beau être convaincantes, elles ne peuvent pas empêcher de penser à une incapacité de prévision de la part des responsables de la nationale des hydrocarbures. Il ne s’agit pas de leur demander l’impossible mais simplement de les inviter à avoir la même promptitude et le même sens de l’anticipation dont ils font preuve quand il s’agit de rajuster les prix à la pompe en fonction des prix du baril de pétrole sur le marché mondial.

Hubert Yaméogo et ses hommes en ont certainement les moyens au regard de tout le bien qu’ils disent de leur structure qui, semble-t-il, est parmi les plus performantes de la sous-région. Et puisque diriger c’est prévoir, le pays doit se doter d’un système d’alerte pour des produits de cette nature.

Le gouvernement, qui a à cœur d’arrêter l’avancée de la désertification, doit avoir des exigences vis-à-vis de la Sonabhy. Certes, la dernière rupture de bouteilles de gaz n’a duré que quelques jours, mais elle peut être lourde de conséquences dans la conduite de la promotion des autres sources d’énergies autres que le bois de chauffe.

En effet, cette petite rupture peut conduire certaines personnes encore hésitantes à tourner le dos à la sensibilisation pour éviter d’être à la merci des humeurs de ceux qui ont la charge de livrer le gaz. Il est alors souhaitable que le gouvernement et la Sonabhy soient de meilleurs planificateurs afin que le Burkina ne soient trop dépendants de certains aléas.

On constate, en effet, qu’il se passe rarement un semestre sans que les prix des hydrocarbures ne montent de façon vertigineuse, amenant les populations à se demander si la Sonabhy joue réellement son rôle de veille. C’est vrai que les populations ont parfois la critique facile, mais dans le cas d’espèce, force est de constater que, quelque part, leurs interrogations sont justifiées.

Le ministère de tutelle, voire le gouvernement tout entier, doit tirer les enseignements de la petite pénurie de gaz à Ouagadougou, pour prendre les dispositions idoines car, pour ce qui est particulièrement de ce produit, le moindre faux pas a des conséquences désastreuses et compromettantes pour la mise en œuvre de la politique de la lutte contre la désertification.

Adam Igor

Journal du jeudi

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)