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<I>Une lettre pour Laye</I> : François Compaoré et Gilbert Diendéré entendus

Publié le vendredi 14 mai 2004 à 08h48min

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Cher Wambi,

Je ne t’apprends pas grand-chose en te disant que lors du procès des présumés putschistes dit "procès d’avril" (du 6 au 17 avril 2004), bien de choses ont été dites tant sur le putsch, que sur l’affaire Norbert Zongo.

Du reste, le président du tribunal militaire, Franck Compaoré, avait refusé, on s’en souvient, qu’on évoque ce dossier Zongo, car il pend dans un cabinet d’instruction et toute personne souhaitant parler de celui-ci doit le faire devant le juge d’instruction commis à ce dossier et non devant la Cour qu’il présidait pour juger d’une autre affaire. En fait, tu le sais aussi, lors de ce procès, deux accusés, Naon Babou et Ouali Luther, surtout le premier, revenaient de façon intempestive sur le dossier Norbert Zongo.

Et justement après le verdict, quelques jours après comme je t’en parlais il y a deux semaines dans l’une de mes lettres, les deux accusés (qui ont été condamnés respectivement à 6 et 10 ans de prison ferme) ont été entendus par le juge Wenceslas Ilboudo. Naon Babou en particulier, on se rappelle, a chargé lors du procès d’avril François Compaoré et le colonel Gilbert Diendéré dans l’affaire Norbert Zongo. Pourtant, devant Wenceslas, ils n’auraient pas dit grand-chose et n’auraient pas répété "le déballage du tribunal militaire".

Eh bien cher cousin, sache que justement, François Compaoré et Gilbert Diendéré ont été eux aussi auditionnés, pour la deuxième fois (la première date d’il y a plus d’un an) par Wens. François Compaoré a été entendu le 7 mai 2004 et la veille, c’est le colonel Gilbert Diendéré qui a été écouté par le même juge. Wens a encore donc bougé. Quel avenir pour le général de brigade Kouamé Lougué ?

C’est bien, cher Wambi, la question que plus d’un se posait au sujet de cet ancien ministre de la Défense nationale, remercié au soir du 17 janvier 2004 consécutivement à l’affaire de la tentative présumée de putsch d’octobre 2003, qui a connu d’ailleurs son dénouement le 17 avril dernier. Tu n’es pas sans savoir qu’après son limogeage, le général Kouamé Lougué a comparu devant le tribunal militaire de Ouagadougou à titre de témoin au cours du procès des présumés putschistes.

Même s’il s’en est tiré avec les honneurs dus à son rang, pour l’opinion publique, cet épisode n’aura pas suffi à résorber la crise de confiance qui a prévalu entre lui et le colonel Gilbert Diendéré, chef d’état-major particulier du Président du Faso, que des inculpés ont accusé à haute et intelligible voix d’être l’artisan de ce que d’aucuns qualifient de "coup monté" pour détruire le général et les siens.

Eh bien, cher cousin, la question que j’ai posée en introduction vient d’avoir sa réponse à travers l’hebdomadaire conseil des ministres, qui s’est réuni le mercredi 12 mai 2004, et dont tu as certainement déjà entendu le compte rendu à travers la voix des ondes. Le général Kouamé Lougué vient en effet d’être nommé Secrétaire général de la Défense nationale auprès du premier ministre, en remplacement du général Ibrahim Traoré qui, lui, va aux côtés du président du Faso comme conseiller spécial.

Bien entendu, cher cousin, cette nomination va alimenter la chronique pendant un certain temps, et pour cause. D’un point de vue politico-administratif, le secrétariat général de la Défense nationale est une grande institution, en tout cas un poste à dimension ministérielle. Mais dans la réalité, à quoi se résumera la tâche du général Kouamé Lougué ? Car déjà, certains disent que ce n’est ni moins ni plus qu’un garage, puisque sur le plan purement militaire, il n’aura plus, selon eux, sa capacité opérationnelle d’antan.

Et ceux-là de donner à titre d’exemples les brefs passages au même poste d’anciens chefs d’état-major en disgrâce tels feu le colonel Yorian Gabriel Somé sous le Conseil de salut du peuple (CSP) en juillet-août 1983 et le colonel Louis Joanny Yaméogo sous le Front populaire (FP), aux lendemains de la Rectification du 15 octobre 1987. Vois-tu, cher cousin, dans une armée vraiment républicaine, une telle nomination ne saurait être sujette à commentaires puisqu’il s’agit au fait du poste où se conçoit la politique générale de défense. Sous ces cieux où l’arme cède à la toge, selon l’adage cher aux Romains, il s’agit d’un haut poste militaire comme un autre.

Mais dans nos démocraties plus ou moins bananières, où l’armée a droit de vie et de mort sur les régimes civils, le poste de chef d’état- major (que fut jadis Kouamé Lougué) est dans la perception populaire autrement plus enviable, entendez stratégique, que celui de ministre qu’il vient d’être, et de secrétaire général qu’il est devenu. Mais je dis bien cher Wambi, dans la perception populaire, mais je devrais bien ajouter même à d’autres niveaux comme les cercles politiques ou diplomatiques.

Enfin, un nouvel ambassadeur du Burkina au Ghana ! L’événement, cher cousin, a été créé par le Conseil des ministres du mercredi dernier, qui a déjoué tous les pronostics. Depuis qu’Oubkiri Marc Yao a rejoint l’Assemblée nationale, où il occupe le poste de premier vice-président, notre représentation diplomatique au Ghana, l’ancienne Gold Coast, était restée orpheline. Par intervale régulier, Dame Rumeur avait annoncé Filippe Sawadogo, notre actuel ambassadeur en France, comme successeur d’Oubkiri Marc Yao à Accra à l’issue du Xe Sommet de la Francophonie, prévu en novembre 2004 à Ouaga.

Blaise et les siens en ont décidé autrement en nommant à ce poste le lieutenant-colonel Sini Pierre Sanou, ci-devant attaché militaire à l’ambassade du Burkina à Paris. Voilà qui vient mettre fin aux diverses interrogations. Si ce n’est un secret pour personne qu’entre Jerry John Rawlings et Blaise Compaoré ce n’était pas le parfait amour après la mort tragique de Thomas Sankara un certain 15 octobre, on se disait qu’après l’arrivée d’un civil démocratiquement élu à la tête du Ghana, nos deux pays, liés par l’histoire et la géographie, regarderaient ensemble dans la même direction. Mais c’était sans compter, une fois encore, avec cette tentative présumée de coup d’Etat, qui a failli éclabousser certains de nos illustres voisins.

Si la Côte d’Ivoire et le Togo ont été nommément cités, ce ne fut pas le cas du Ghana, par où a transité à plusieurs reprises le présumé chef du complot, en l’occurrence le capitaine Ouali Luther Diapagri. La méfiance du Ghana de John Kufuor envers le Burkina s’expliquerait par les confidences du même capitaine Ouali Luther Diapagri, selon lesquelles le Burkina abriterait des opposants togolais qu’il entraînerait à Loumbila afin d’attaquer militairement le Togo à partir de la frontière ghanéenne.

Cela avait d’ailleurs amené le "chairman" ghanéen de masser ses blindés à ladite frontière pour parer à toute éventualité. Cette tentative présumée de putsch, de même que ces graves allégations du capitaine Ouali Luther Diapagri appartiennent donc désormais au passé, et la nomination du Lieutenant-colonel Sini Pierre Sanou comme ambassadeur du Burkina au Ghana est certainement la traduction du retour de la confiance réciproque entre John Kufuor et Blaise Compaoré.


Cher Wambi, comme tu le sais, la rumeur est la chose la mieux partagée, sinon même l’une des spécialités des Burkinabè. En effet, un bruit avait couru, il y a de cela quelques jours, sur l’état de santé du maire de Ouagadougou, Simon Compaoré : des gens étaient allés jusqu’à dire que son état était très grave au point qu’il a été hospitalisé ; d’autres mêmes le croyaient mort. A la faveur de son retour de France, où le bourgmestre de la capitale a participé à plusieurs rencontres internationales, L’Observateur paalga l’a rencontré et voici ce qu’il dit à ce propos : "J’étais étonné quand je suis arrivé hier soir qu’il y a des bruits incessants qui couraient, selon lesquels j’étais évacué à Paris, j’étais paralysé, etc. Il n’en est rien. C’est vrai qu’en quittant, j’étais malade.

J’ai été hospitalisé à Ouaga suite à une crise d’hypertension. Ce n’est pas nouveau, c’est quelque chose avec quoi je vis. Je pense qu’il faut se ménager. Je voudrais simplement dire à mes amis et aux citoyens qui se préoccupent de ma santé, que je suis relativement bien portant. Comme tout le monde, j’ai mes bobos. Vous allez me voir dans la rue et vous saurez que je suis à pied d’œuvre. Je suis allé à Paris, pas pour me soigner, mais pour assister à d’importantes rencontres". Cher cousin, tu pourras lire l’intégralité de cet entretien dans l’Observateur paalga du lundi 18 mai 2004.


Serait-on en train d’assister à un procès dans le procès ? La question mérite d’être posée après la plainte déposée par Me Appolinaire Kyelem contre le quotidien gouvernemental Sidwaya. En effet, on se souvient que lors du procès de "la tentative de putsch" en avril dernier, Me Kyelem avait eu une altercation verbale avec Sidwaya par l’intermédiaire de leurs journalistes assurant la couverture dudit procès. L’avocat s’est senti diffamé suite à un article sur le procès et demande réparation du préjudice, et souhaite ainsi qu’on condamne Sidwaya dont Michel Ouédraogo, le directeur de publication, Aboubacar Sy et Alassane Karama, les deux confrères signataires de l’article incriminé.

Pour cela, Me Kyélem réclame la somme de 55 millions FCFA à titre de dommages et intérêts en plus de la publication de la décision dans les journaux de la place. Peut-être qu’avant la date du jeudi 17 juin, date du procès, on aura réussi à concilier les deux protagonistes, car c’est connu, un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès.


Après le Lions club, le Rotary, la Jeune Chambre économique, etc., voici qu’arrive dans notre capitale, voire dans notre pays, Ouaga forum Toast-Masters. C’est un club de services qui a pour objectifs entre autres de donner à l’homme les outils nécessaires pour communiquer, pouvoir se faire comprendre en tout lieu et en tout temps de manière limpide. Plus que tout autre, l’homme de média, l’avocat, etc., devraient s’intéresser à ce club. La remise solennelle de la charte de ce club, que dirige Issoufou Zongo, aura lieu demain 15 mai à l’Eau Vive.


A présent, cher cousin, feuilletons ensemble le carnet secret de Tipoko l’Intrigante :

Depuis quelque deux semaines, la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM) est sous les feux de l’actualité du fait d’un vaste trafic de certificats de mise à la circulation (CMC) et de cartes grises orchestré par un certain Sia Youssoufou, un ancien agent non qualifié bénévole, et quelques dix autres requins. L’Etat burkinabè, à travers la douane, vient une nouvelle fois d’être saigné et comment : pour raison de travail illégal, Sia Youssoufou, qui régnait aux archives de la DGTTM, a été remercié par le nouveau maître des lieux.

Mais pour ne pas s’en aller les mains vides, il s’est approprié de vieux fonds de dossiers de Certificats de mise à la circulation et de cartes grises, avec lesquels il va se constituer une mine d’or. Il se transporte à Ouahigouya où il contacte des agents de la Direction régionale des transports pour mettre en œuvre son plan. Ainsi ont-ils entamé la falsification des documents pour procéder à une immatriculation frauduleuse des engins à deux roues non encore dédouanés entre autres.

L’astuce s’est avérée payante à telle enseigne que des agents de la Direction régionale des transports de Ouahigouya, et pas des moindres, n’ont pas résisté à la tentation. La DGTTM à Ouagadougou a commencé à être intriguée quand des usagers de la ville de Tenkodogo (région du Centre-Est) ont entrepris de se rendre à Ouahigouya (région du Nord) pour l’immatriculation de leurs engins. Aussi, en deux mois seulement, Ouahigouya remplissait la plage habituelle d’immatriculations qui lui était réservée. La gendarmerie et la police ont fait le reste et à ce jour, Sia Youssoufou et 10 de ses compères sont au frais à Ouahigouya.

Pour l’instant, les investigations ont permis d’identifier 199 motos de marque Honda Sukida frauduleusement immatriculées par le réseau de Sia. C’est une perte sèche d’une cinquantaine de millions de francs CFA que l’Etat vient d’enregistrer. En attendant la fin des enquêtes et le procès, prévu le 26 mai 2004 à Ouahigouya, on susurre que des têtes, et pas des moindres, pourraient tomber, et que la DGTTM connaîtra un réaménagement en profondeur. Quant aux détenteurs des engins frauduleusement immatriculés et non dédouanés, ce sera un retour à la case de départ et des amendes en sus.


Des parcelles en vente aux enchères et sous pli fermé ; ce serait l’innovation, sinon la trouvaille du maire de Zorgho. C’est ce qui ressort d’un réquisitoire signé d’un certain Bila François Kaboré, qui met à nu la gestion catastrophique des lotissements dans la capitale du Zoundwéogo par un maire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Selon ce qu’on peut y lire, à Zorgho, tout aurait été vendu, des parcelles d’habitation aux réserves administratives, en passant par le barrage, et même les cimetières, au su de tous. Un richissime opérateur économique de Pouytenga aurait réussi le tour de force de s’approprier à lui seul 30 parcelles. Qui dit mieux ? En tout cas, à Zorgho, la base du CDP gronde ; les autres partis aussi, qui n’ont jamais bénéficié du deal du maire. Avant 2005 le réveil sera douloureux pour certains.


Plus de six mois après la célébration du 75e anniversaire de la commune de Bobo-Dioulasso, aucun bilan officiel n’est encore disponible. Elles étaient pourtant nombreuses les institutions comme la CARFO ou encore la SOFITEX à mettre la main à la poche pour soutenir la municipalité dans cette entreprise. Mais depuis la fin de la manifestation, c’est le mystère qui entoure ce 75e anniversaire, qui a mobilisé des fonds aussi bien de la commune que des partenaires. Ce silence du comité d’organisation, comme on pouvait s’y attendre, a ouvert la porte à toutes sortes de commentaires et d’interprétations au point d’irriter souvent les autorités communales.

Peut-être qu’on en saura bientôt sur les tenants et les aboutissants de la célébration de cet anniversaire ; car de source bien informée, une délégation de la Cour des comptes vient de séjourner à Bobo-Dioulasso ; sa mission a consisté en l’audition des présidents des différentes commissions mises en place par le comité d’organisation, mais aussi à mieux comprendre les décaissements effectués au niveau de la SGM (Structure de gestion du marché de Bobo). En attendant les résultats de cette mission de la Cour des comptes, les supputations vont bon train à Sya, et beaucoup espèrent enfin être définitivement situés sur l’organisation de ce 75e anniversaire.


- Que la lumière soit ! La population de Tanghin-Dassouri pourra, dès le jeudi 20 mai 2004 à partir de 10h, faire sien ce slogan, avec le lancement des activités d’électrification dudit département, grâce à la coopération d’électricité "Veenem-Pabak", que préside Boureima Ouédraogo.


Rendez-vous des ressortissants du département de Yako au Centre de formation des TP à Gounghin le samedi 15 mai à partir de 8h 30. Ordre du jour : relecture des avant-projets de textes fondateurs en vue de la création de l’Association départementale.


La capitale burkinabè abritera du 29 au 30 mai 2004 le premier Salon des animaux de compagnie et d’ornement de Ouagadougou (SACO). Par animaux de compagnie, entendons les chiens, les chats, les oiseaux, etc. Pour une première, c’en sera vraiment une.


L’Association "Yelboundi", forum catholique des laïcs africains, a un an. Même si c’est le 19 mai 2002 que la charte de Yelboundi a été adoptée et signée à Koubri, le lancement officiel des activités est, lui, intervenu le 17 mai 2003 à Ouagadougou dans la salle de conférences du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). Ce premier anniversaire sera marqué par une série d’activités dont les dates suivent :
- 17 au 19 mai 2004 : récollection au monastère de Koubri
- 21 mai 2004 : activités médiatiques
- 22 mai 2004 : célébration eucharistique au centre polyvalent (ancien BEL).

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