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<I>Une lettre pour Laye</I> (7/05/2004)

Publié le vendredi 7 mai 2004 à 07h24min

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Cher Wambi,

Y aurait-il une profonde divergence de points de vue entre Halidou Ouédraogo, le patron du "pays réel" et quelques pontes dudit pays ?

La question mérite d’être posée, car pendant que Me Bénéwendé Sankara, Philippe Ouédraogo et autres se battent pour invalider une éventuelle candidature de Blaise Compaoré à la présidentielle de 2005, Halidou Ouédraogo lui, contrairement à ses prises de positions affichées jusque-là, pense "que c’est une fausse querelle et que le problème doit être posé autrement".

Selon le président du pays réel, "sur l’article 37, le chef de l’Etat peut se représenter, la loi ne lui interdit pas et elle n’est pas rétroactive...

Ce n’est pas une affaire de sentiment, ce n’est pas une affaire de Blaise Compaoré ou d’un tel. Ce sont des textes, on ne peut pas interpréter autrement... Juridiquement Blaise Compaoré peut se représenter en 2005". Voilà ce qu’aurait dit Halidou Ouédraogo dans un entretien accordé le 25 avril 2004 à Ouahigouya à notre confrère "L’Amazone". Autre point à relever dans cet entretien, ce sont les propos fort élogieux d’Halidou Ouédraogo à l’endroit d’El Hadj Oumarou Kanazoé, grand opérateur économique connu au-delà de nos frontières et qui, à tort ou à raison, est dit de connivence avec le pouvoir burkinabè.

Selon Halidou Ouédraogo, "Kanazoé est un national qu’il faut encourager et il faut que nos dirigeants se responsabilisent et ciblent les hommes honnêtes pour la construction du progrès social". Voilà qui est dit et si cet entretien n’est pas imaginaire (et nous n’avons pas de raison d’en douter), il ne serait pas exagéré de dire qu’il se dessine un schisme au sein du pays réel à l’orée de novembre 2005. Hier, en fin de matinée, nous avons tenté en vain d’entrer en contact avec le président du pays réel pour mieux comprendre ses nouvelles prises de position. Mais ce n’est que partie remise !


Cher Wambi, les garderies populaires, je ne te l’apprends pas puisque tu n’es pas de la dernière pluie, font partie du riche héritage de la révolution d’août 1983

Elles avaient été créées, après une étude diagnostique menée par le ministère de l’Essor familial et de la Solidarité nationale, aîné du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, afin d’amoindrir les difficultés éprouvées par beaucoup de mères pour la garde sécurisée de leurs enfants aux heures de service entre autres. Leur mise en place n’a rencontré aucun problème puisqu’à l’époque, le ministère disposait d’éducateurs, de jeunes enfants formés à l’extérieur pour qui ces garderies allaient constituer un terrain d’application.

En outre, le projet avait l’avantage de bénéficier d’un appui de l’UNICEF pour le goûter, les équipements et le matériel pédagogique. Mais en lieu et place de salaire, les monitrices, cuisinières et autre gardiens n’avaient droit qu’à des primes négociées sous la supervision du ministère de l’Action sociale. Les montants fixés par les comités de gestion ont été progressivement revus à la hausse, soit de 25 000 FCFA à 50 000 FCFA.

Mais depuis aussi, c’est-à-dire depuis l’ère révolutionnaire, ces monitrices, cuisinières et autres gardiens ne sont ni intégrés, ni déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Aussi, ont-ils échangé des correspondances avec le ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, et le Médiateur du Faso afin de rentrer dans leurs droits. Peine perdue, cher cousin, car au niveau du ministère de Mariam Lamizana, on ne l’entendrait pas de cette oreille, arguant que ces "pauvres bougres" n’ont aucun lien juridique avec l’Etat. Or, doit-on se rappeler, dès le départ en 1985, le décret présidentiel n° 85-529/CNR/PRES/MEF-SN en date du 29 août en son article 3 plaçait les garderies populaires et son personnel sous la tutelle de ministère de l’Essor familial et de la Solidarité nationale. Mieux, pour compter de 1986, un organigramme bel et bien élaboré par ce même ministère régit le fonctionnement, la gestion administrative, technique des garderies populaires au Burkina Faso (RAABO AN/0016/CNR/MEF).

Voilà que vingt ans après, l’Etat, à travers le ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, nie tout en bloc

Pourtant en janvier 2004, le Conseil des ministres créait le corps des monitrices, moniteurs et éducateurs de jeunes enfants dans le cadre de l’élaboration du tableau prévisionnel des emplois spécifiques en application de la loi n° 013/ADP/98/AM du 28 avril 1998 en vue de la prise en charge et de la classification des monitrices et moniteurs exerçants dans ce corps.

Aujourd’hui, le même ministère, encore, choisit de ramer à contre courant et de prendre en otage la délibération du Conseil des ministres par l’organisation de concours professionnels à l’intention de ces femmes et hommes qui ont 20 ans d’ancienneté de service. Voilà, cher cousin, un dossier pendant pour lequel les autorités doivent ouvrir l’œil et le bon si elles ne veulent pas allonger la liste des mécontents et des martyrs de la République.


La matinée du jeudi 29 avril 2003 était plutôt houleuse à l’Assemblée nationale. Pas parce que les députés devaient examiner ce jour-là une loi sensible ou litigieuse . Les débats avaient lieu en dehors de l’hémicycle. L’institution devait en effet trouver ses représentants pour le Réseau africain des personnels des Parlements (RAPP), dont le règlement intérieur a été adopté provisoirement par le Comité exécutif transitoire (CET) à Washington DC en mai 2003. Mais la formation de la section burkinabè a tourné court parce que les premiers responsables de l’Assemblée, qui ont leurs hommes, voudraient désigner d’autorité les membres de la section locale du RAPP.

Ce à quoi s’oppose une partie du personnel parlementaire (à ne pas confondre avec les députés) qui souhaiterait que les intéressés soient élus en bonne et due formes. La réunion du 29 avril s’est donc terminée en queue de poisson, les différentes parties se donnant le temps de concilier les positions et de convoquer une autre assemblée générale. Si au Parlement on ne peut plus voter librement pour désigner ses représentants à quelque structure que ce soit... Cher Wambi, par ces temps qui courent, de petits malins ne manquent pas d’idées pour arriver à leurs fins. Sont de ceux-là, le sieur Kam Jean Désiré, agent commercial de son état, domicilié au secteur n° 15 de Bobo-Dioulasso.

La cinquantaine bien sonnée, ce père de 5 enfants n’a pas trouvé mieux que de faire doublement pleurer des veuves par des méthodes très singulières. Lorsque sa victime est identifiée, il se présente dans la famille mortuaire et, feignant de compatir à la douleur des parents du défunt, il n’hésite pas à verser de chaudes larmes, mieux que les principaux concernés. Il le fait si bien qu’il finit par avoir la sympathie et la confiance de tout le monde. Cette confiance acquise, il en profite remettre une correspondance d’un parent fictif travaillant au port autonome de Lomé au Togo, le recommandant à la veuve.

La confiance qu’il a fait naître est alors décuplée et c’est à ce moment que, prétextant une course, il sollicite un engin. Une fois la moto obtenue, il s’en va et ne revient plus jamais. Plusieurs personnes sont tombées dans le piège de l’escroc Kam et beaucoup attendent toujours de retrouver leur bien. Pour comprendre le subterfuge de ce filou, pas mieux que la lecture de la lettre qu’il a signée lui-même de sa main, et qu’il transmettait chaque fois à ses victimes :


"Traoré Jean Paul Port autonome de Lomé (Togo)

Chère tantie,

Bonjour. Ce mot pour te mettre au courant de mes nouvelles et espérer recevoir les tiennes. Je me porte bien et souhaite que ma lettre te trouve en parfaite santé ainsi que toute ta famille. Tantie, ne cherche pas trop loin. Je sais que tu ne te souviens plus de moi. Mais saches que je pense toujours à toi et que je ne peux et ne pourrais jamais oublier ce que tu as fait pour moi.

Je profite donc de la venue de tonton avec qui je suis sûr que mes commissions te parviendront. Il vient à Ouaga dans le cadre d’un commerce. Il a un projet d’achat de beurre de karité et de pagnes tissés. Il connaît bien la ville, mais n’a aucune relation. Raison pour laquelle je te le recommande, afin d’éviter qu’il ne tombe entre les mains d’individus mal intentionnés. Je te demande de t’occuper de lui et de l’aider selon ta disponibilité.

Je sais que ce que je t’envoie est insignifiant, mais ce n’est que partie remise. J’ai remis pour toi 3 ensembles de pagnes wax hollandais, 2 ensembles de plats super, 1 ensemble de plat inox, 2 douzaines d’assiettes plates en porcelaine, 1 douzaine de bols à café, 1 coffret de 105 pièces de cuillères, fourchettes…, 60 litres d’huile et une radio cassette Sony. Je suis le responsable des dockers, ceux qui déchargent les bateaux au port. Dieu merci, ça marche bien. Comme il sera régulier durant un certain temps sur la route Ouaga- Lomé, si tu as besoin de quelque chose, n’hésite surtout pas.

Je ne terminerai pas sans te souffler à l’oreille que le porteur de la lettre est un triplé, c’est-à-dire qu’ils sont nés trois le même jour. Il possède un grand don. Il voit, consulte et traite beaucoup de choses. La stérilité n’a aucun secret pour lui. Mais attention, il n’aime jamais causer de ça. Comme tu es prévenue, tu sauras comment lui parler si tu as un problème dans ce sens. Ses résultats sont immédiats Que Dieu le Tout-Puissant t’assiste et te guide dans toutes tes activités.

Bien à toi"

Kam Jean Désiré, qui a le niveau BEPC et qui parle plusieurs langues d’ici et de la sous-région, est gardé en lieu sûr au commissariat de Bogodogo, où ses victimes peuvent se rendre pour l’identifier en vue d’une éventuelle plainte ou réclamation. Tu es donc prévenu, cher cousin, reste sur tes gardes, car des oiseaux de cette espèce, le Faso en est plein de nos jours.


A présent, feuilletons ensemble le carnet secret de Tipoko l’Intrigante :

- Les coupeurs de route et autres bandits de grand chemin se sont invités dans notre capitale, où les attaques à main armée sont légion ces jours-ci, malgré les barouds d’honneur des forces de l’ordre et de la sécurité. La nuit tombée, toutes les ruelles non éclairées sont pratiquement devenues des zones interdites. Les habitants de la Patte d’Oie, au secteur 15, en savent quelque chose. En l’espace d’une semaine, trois honnêtes citoyens ont été les cibles de ces rapaces. Toutes ont été contraintes de rendre leurs engins avec pièces et clefs pour sauver leur nez comme l’on dit. A ce que l’on raconte, ce genre d’opération est toujours mené par un gang censé séjourner à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) dans l’attente de leur jugement. Un innocent, qui a voulu porter secours à une de leurs victimes, a reçu une balle de 9 mm dans la cuisse avant de s’écrouler. Quand on sait que les balles de calibre 9 mm sont du patrimoine des corps habillés il y a lieu de s’en inquiéter sérieusement. Comment se les ont-ils procurées et comment se sont-ils retrouvés libres comme des poissons dans l’eau ? Hélas, ils sont nombreux ces têtes brûlées qui, même condamnées à la prison ferme, ont le culot de nous narguer avant d’avoir fini de purger leur peine. Ils n’ont pas tort ceux des honnêtes gens qui se convainquent que la MACO n’est autre qu’un centre de perfectionnement...


- Pays pauvre très endettés (PPTE), le Burkina Faso constitue paradoxalement un riche réservoir de villas bourgeoises et de voitures de rêve. En un mot, comme en mille, les nouveaux riches ont atterri au "Pays des hommes intègres", et voici donc ouverte la course aux extravagances, sous le regard incrédule des bailleurs de fonds et des partenaires au développement. A Ouaga, vous compterez autant de 4 x 4 qu’à Dubaï. Mieux, ces jours-ci une voiture américaine, une Lincoln Navigator, chercherait acquéreur au Faso. A ce qu’il paraît, elle aurait appartenu à une autorité haut gradée des USA et coûterait les yeux de la tête. Beaucoup de nos "gros bonnets" auraient décliné l’offre, indiquant la voie de la présidence du Faso à son convoyeur. Véhicule de luxe, muni d’un lit, d’un réfrigérateur et surtout... d’un radar, il semble être bien conçu pour les besoins des princes. L’offre aurait été une nouvelle fois rejetée de ce côté et notre Lincoln Navigator cherche encore un autre point de chute. Lequel de nos "mogos puissants" se l’approprierait-il ?


- Dans le cadre de ses contrôles de routine, une délégation de l’Inspection générale des affaires économiques du ministère du Commerce vient de séjourner à Bobo-Dioulasso. La mission avait pour objectif de s’assurer de la qualité des hydrocarbures vendus dans les différentes stations d’essence. De telles opérations sont à saluer quand on sait qu’elles visent surtout à protéger les pauvres consommateurs, qui sont souvent victimes de duperie, notamment de la part de ces gérants malhonnêtes qui n’hésitent pas à servir à leur clientèle des produits d’origine douteuse. Mais seulement, cette dernière mission de l’Inspection générale semble provoquer la colère de nombreux pompistes de la ville de Sya, qui rejettent en bloc les résultats des analyses effectuées par la mission. Conséquences, des stations sont depuis deux semaines sous scellés et bonjour le chômage pour des dizaines d’employés qui continuent de douter de la bonne foi des contrôleurs. Ces derniers, à ce qu’on dit, n’auraient jamais admis les contre-expertises pour confirmer leurs résultats et n’hésiteraient pas cependant à accepter les dessous de table pour surseoir à toutes sanctions. Ainsi, des gérants se disent brimés et ont du mal à comprendre pourquoi la SONABHY, qui est leur principale source d’approvisionnement, reste exempte de tout reproche. Dans tous les cas, ils sont aujourd’hui nombreux à parler de corruption dans cette affaire et à dénoncer ce qu’ils qualifient d’abus de pouvoir de certains agents de l’Inspection qui seraient en train d’appliquer à leur dire, la politique de deux poids deux mesures, en privilégiant des stations au détriment des autres.


- On se rappelle cette histoire de parcelle qui avait opposé Nana Tibo et les jeunes du quartier Samandin à un monsieur à propos de l’ex-terrain de l’ASFA-Yennenga. Aujourd’hui ce sont les jeunes de la Patte d’oie qui semblent avoir pris la relève. La cause de ce litige, c’est qu’une dame, que l’on nommera Madame X, a acquis auprès des autorités du pays de la parcelle lot 24 section HY du secteur 15, soit une superficie 12 000 m2 . Or ledit terrain, qui couvre une aire totale de 27 000 m2, était préalablement destiné au sport. Mais ayant introduit un dossier en bonne et due forme, la dame a obtenu donc la superficie de 12 000 m2 pour y bâtir un établissement secondaire. Le reste étant réservé à la pratique du sport. Mais les riverains estiment d’une part qu’elle aurait corrompu des autorités pour acquérir le lot, et que d’autre part, elle veut transformer un espace public pour en tirer bénéfice. De son côté, madame X, qui a déjà saisi un avocat, compte jouir de son titre foncier et ses proches collaborateurs estiment qu’il s’agit d’une poignée d’agitateurs montés par des manipulateurs et des hommes politiques qui s’y opposent, et que la partie réservée au sport est là et intacte. Pour le moment, les travaux de construction ont démarré sur la partie attribuée (12 000 m2 et qui semble être une zone marécageuse, d’où une fondation d’au moins 1,75 m) sous surveillance policière au grand désarroi de ceux d’en face. D’ailleurs ces derniers comptent exploiter tous les recours en annulation de l’acte d’attribution, car selon eux, pour qu’un terrain soit déclassé, il faut un avis de la primature ou de l’assemblée nationale. Voilà qui promet des tracasseries pour les deux parties. Nous y reviendrons dans un dossier d’enquête.


- Le vendredi 30 avril dernier, Siglé, département de la province du Boulkiemdé, situé à quelque 70 Km de Koudougou a enregistré un mort ainsi que le village de Tiemnoré. Comment en est-on arrivé là ? Selon les informations glanées çà et là, tout serait parti d’une bagarre entre jeunes de Siglé et Tiemnoré. La veille, c’est-à-dire le jeudi 29, au marché du village de Kouria, l’un des protagonistes, en l’occurrence Gansoré Sibnoaga Urbain, aurait été évacué à l’hôpital Yalgado après avoir reçu des coups. Alertée, la police de Siglé investit les lieux, arrête et enferme l’agresseur, du nom de Kaboré Arsène. Mais entre-temps, tout se gâte avec la mort de Gansoré Sibnoaga Urbain des suite de ses blessures. La nouvelle, telle une traînée de poudre, arrive au village et suscite la colère des villageois. Ceux-ci décident de se rendre justice. Après le départ des forces de l’ordre, ils envahissent le poste de police de Siglé le vendredi à 18 h, délogent l’agresseur, Kaboré Arsène, et le battent à mort. Inutile de dire que le commissariat de police de Siglé a été sérieusement saccagé, portes et fenêtres ayant été défoncées. Depuis, une équipe d’appui de Ouaga avec un renfort de la police de Koudougou ont été envoyés dans la localité en vue de ramener le calme. Une délégation de responsables administratifs et politiques de Koudougou ont également fait le déplacement dans le but d’apaiser les esprits. Selon le haut-commissaire, des interpellations ont été opérées et une enquête viendra situer les responsabilités. Le commissariat de Siglé restera provisoirement fermé pour dissuader toute forme de justice privée. Celui qui a été lynché, à savoir le sieur Kaboré Arsène, serait un récidiviste qui a même déjà été jugé pour une histoire similaire.


- Avant de te donner rendez-vous à la semaine prochaine, cher cousin, je me dois de t’informer du décès de Benoît Rouamba, ancien instituteur et ancien intendant des lycées et collèges. Né le 1er décembre 1913, il est mort de vieillesse le 1er mai 2004 dans sa 91e année dans son village natal de Sandogo dans la périphérie de Ouagadougou. Pour mémoire, c’est en 1968 qu’il a pris sa retraite à 55 ans. Celui que la grande famille Rouamba pleure aujourd’hui a beaucoup fait pour le journal L’Observateur paalga, surtout dans l’animation de la rubrique tant prisée "Si Ouagadougou m’était conté".

Ton cousin Passek Taalé
L’Observateur

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