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Jean-Claude Herault : “Je me penche vers le développement du cyclisme africain”

Publié le mardi 12 juin 2007 à 07h42min

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Jean-Claude Herault

Pendant six ans Jean-Claude Herault, directeur adjoint du tour de France, a eu à piloter le tour du Faso. Après avoir emmené la compétition dans les hautes sphères, il se retire à partir de l’édition 2007 (la XXIe). Pourquoi ? M. Herault de passage à Ouagadougou s’explique.

Jean-Claude Herault (J.C.H.) : C’est vrai je ne serai pas sur le tour du Faso mais en tous les cas, sachez que mon cœur est toujours au Burkina. La preuve, je suis là pour un séjour d’une semaine, ce qui me permettra entre autres de rencontrer la presse nationale mais aussi l’ensemble des personnes avec lesquelles j’ai travaillé pendant ces six ans en très bonne entente. Qu’est- ce que je deviens ? Pour moi, s’ouvre une ère nouvelle.

Ayant quitté le groupe Armauy Sport Organisation (ASO) depuis le 1er mai dernier seulement, je suis en train de me diriger vers une occupation toujours axée sur le cyclisme mais plus vers son développement en Afrique et puis aussi vers d’autres continents comme l’Asie et aussi le Moyen- Orient.

S. Pourquoi avoir quitté ASO ?

J.C.H. : J’ai quitté ASO parce que j’ai travaillé de nombreuses années en compagnie d’illustres représentants du cyclisme tels Félix Evitan de Jacques Godet de Jean Marie Leblanc. Ces gens ne sont plus là. Le dernier partant est Jean Marie Leblanc. J’avais, à un moment donné, envisagé de partir en même temps que lui. Or il est parti un peu avant moi et je l’ai rejoint depuis , mais non pas pour des jours joyeux de détente et de retraite mais plutôt vers des activités professionnelles continues liées
au cyclisme.

S. : Expliquez-nous vos projets et dites-nous si le cyclisme burkinabè sera bénéficiaire ?

J.C.H. : Depuis mon départ de chez ASO, j’ai eu la chance d’être reçu en audience privée par le président de l’Union cycliste internationale (UCI) en Suisse. Avec lui, j’ai pu évoquer pendant plusieurs heures, un peu, ce qu’étaient mes perspectives pour le futur. Il s’est trouvé que nous avions beaucoup de points communs. Ce fut donc une audience riche en projets. Parmi les projets que j’ai celui qui m’est le plus cher, c’est d’essayer de développer encore plus professionnellement le cyclisme en Afrique pour peut-être qu’un jour nous puissions avoir des coureurs africains qui pourront se présenter au départ du tour de France.

J’espère qu’un jour, ce projet deviendra réalité. Le projet sera basé en Afrique puisqu’il vaut mieux être sur le territoire africain pour faire avancer les choses. Aujourd’hui, je suis déjà présent sur le territoire gabonais ! Depuis deux éditions nous organisons et moi je suis le directeur général de cette organisation qu’on appelle la Tropicale Bongo Amissa. L’épreuve fait appel à une majorité de pays africains mais aussi à des pays européens et ceux d’autres parties du monde.

Maintenant on peut permettre à des coureurs africains d’affronter des coureurs professionnels de plus haut niveau. Nous avons depuis ces deux dernières années eu la chance d’avoir au départ de la Tropicale Amissa Bongo deux équipes au tour qui sont les meilleures du monde puisqu’il s’agit en l’occurrence du Crédit agricole et de la Française des jeux. Tout ceci va dans le sens et l’objectif qui est le mien, c’est-à-dire tirer vers le haut le cyclisme africain et permettre à celui-ci de rencontrer des coureurs de haut niveau pour mesurer encore la différence qui sépare le niveau professionnel du niveau amateur.

S. : En 2007 on ne vous verra plus sur le tour du Faso. Est-ce la fin de l’idylle qui existait entre vous et le tour du Faso ?

J.C.H : Les sentiments que j’ai pour cette épreuve, je dirai que ça fait partie, lors de ma négociation de départ, d’un point très important. Un instant j’avais espéré, j’avais demandé de pouvoir continuer même en étant en dehors d’ASO, de pouvoir assurer des responsabilités de haut niveau dans cette épreuve. Malheureusement, au dernier moment ça n’a pas pu se faire. Néanmoins, je ne désespère pas d’ici quelques années de pouvoir aider encore le tour du Faso. Aussi, au travers du développement mondial du cyclisme africain je pourrai peut-être avoir le plaisir de rencontrer ceux avec qui j’ai travaillé avec beaucoup de bonheur pendant six ans.

S. : Vous étiez pendant six ans le patron du tour du Faso. Au moment où vous vous retirez, qu’est-ce que vous gardez de cette épreuve ?

J.C.H. : Je garde de cette épreuve des sentiments qui font que j’ai encore grand espoir. Ce cyclisme pourra encore s’éveiller au plus haut niveau un jour. Pour avoir aidé notamment à la création des écoles de cyclisme, je suis persuadé que dans les autres pays, l’opération devra aussi se renouveler. Ainsi l’ensemble des pays d’Afrique qui s’intéressent au cyclisme (évidemment le Burkina en premier mais aussi d’autres pays) pourront avoir les mêmes conditions pour qu’un jour, (ayant les meilleures conditions de travail, d’entraînement), ils pourront prétendre s’élever au niveau le plus haut du cyclisme.

S. : Quel est l’avenir du cyclisme africain ?

J.C.H : Je suis d’un naturel optimiste. C’est pourquoi je continue dans cette direction. D’ailleurs la dernière édition de la Tropicale Amissa Bongo m’a permis de savoir que l’écart qui sépare encore aujourd’hui les professionnels des amateurs est en train de se réduire.

S. : Selon vous, quel avenir a le tour du Faso.

J.CH. : Il y a plusieurs questions qu’il faut se poser aujourd’hui. Soit on souhaite continuer à organiser le tour du Faso d’une façon à ce que cette épreuve soit l’épreuve reine des épreuves africaines, et auquel cas il faut y mettre les moyens. Il y a un standing à respecter. Sa notoriété est telle qu’il faut défendre son image aussi. Après l’autre hypothèse de travail, c’est-à-dire, il faut absolument sauver cette épreuve et par quel moyen et avec l’aide de qui ? Ça c’est une réflexion qui ne m’appartient pas mais je pense qu’en tous les cas, à un moment donné, il faut s’interroger sur ces deux questions qui sont soit on veut que cette épreuve reste l’épreuve reine, soit qu’on veut en faire une épreuve pérenne mais avec les moyens moindres et qui feront que d’autres épreuves africaines pourront prétendre au leadership.

Interview réalisée par Marcel BELEM

Sidwaya

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