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Village de Kéké (Yatenga) : Un vent violent emporte la toiture de la nouvelle école

Publié le mardi 5 juin 2007 à 07h10min

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Un vent violent survenu dans l’après -midi du mercredi 23 mai 2007, a emporté la toiture de l’école du village de Kéké nouvellement construite où les élèves ont intégré au cours de l’année scolaire 2006-2007. du coup, les occupants des lieux (3 maîtres et 136 élèves) sont privés d’un cadre idéal pour terminer les compositions de fin d’année.

Les 3 classes complètement décoiffées, les tôles et quelques morceaux de bois et de fers éparpillés dans la cour de l’école, des tables bancs cassées, des armoires et bureaux de maîtres pliées, le spectacle était désolant en cet endroit, après le passage du vent aux environs de 15h 30, le 23 mai dernier. Fort heureusement, il n’y a pas eu de pertes en vies humaines, ni de blessures.

Les élèves n’étaient pas à l’école. Ils avaient été libérés par leurs maîtres partis à Koumbri pour une rencontre avec l’Inspecteur chef de la circonscription d’enseignement de base de la localité. Revenus de Koumbri après la rencontre, le directeur de l’école Zongo Saga se reposait tranquillement dans la salle de classe de CM2 en attendant ses élèves à 15 heures.

Sentant les menaces du vent vers 14h 30, il s’est réfugié dans son bureau. C’est de là-bas qu’il regardait impuissant la toiture de l’école s’envolée.

A Kéké après le désastre, l’amertume est générale. Les parents d’élèves ne savent pas à quel saint se vouer. Ils sont déçus de n’avoir pas pu bien faire profiter à leurs enfants ce joyau qu’ils ont soufferts pour acquérir. Ouverte en 1997, ce sont des hangars de fortune qui ont tenu pour école à Kéké durant plusieurs années.

Après avoir tapé à toutes les portes, c’est le 1er octobre 2006 que la construction d’une école en bonne et due forme a commencé à Kéké grâce au Programme d’appui au développement local (PADL).

Le coût de l’infrastructure (3 salles de classes, un bureau et un magasin) était de 15 millions 193 000 FCFA. La contribution du village était de 752 600 FCFA. C’est l’entreprise GTX qui s’est chargé de la construction des locaux. Débutée en octobre 2006, les travaux ont pris fin en décembre de la même année.

La réception officielle de l’ouvrage a eu lieu le 3 février non sans de petits grincements de dents. Voyant les travaux traînés, les villageois s’étaient plaints auprès du PADL. L’entreprise GTX a été rappelé à l’ordre par une lettre du coordonnateur du projet datant du 29 septembre 2006.

Compte tenu de ce précédent, les parents d’élèves après l’incident du 23 mai 2007, n’hésitent pas à fustiger l’entreprise GTX. Ils soupçonnent l’entrepreneur d’avoir bâclé les travaux. Du côté du bureau d’études pour le développement ingénierie conseils, on se montre un peu prudent. Le technicien qui s’est déplacé sur les lieux le vendredi 25 mai 2007 ne trouve pas une explication technique à cette situation malheureuse.

Les murs du bâtiment sont restés intacts. Les briques ne se sont pas effondrées. L’emplacement du bâtiment respecterait également les normes.

A en croire le technicien, les travaux de l’école de Kéké se sont déroulés dans un climat orageux. Le choix du site de l’école avait suscité des divisions dans le village. Ceci expliquerait-il cela est-on tenté de se demander ? Madi Porgho, le président des parents d’élèves de l’école de Kéké est catégorique « Après la finition des travaux, un jour nous avons tenu une rencontre dans une des classes avec les parents d’élèves.

Suite à un vent léger, nous avons remarqué que le toit n’était pas bien fait. Nous avons convoqué une réunion. A l’issue de la réunion, nous avons décidé de renforcer le toit par des cailloux, malgré tout, nous n’avons pas pu empêcher la catastrophe » explique - t-il avec un air de désolation.

Qui va supporter les frais ?

Cette situation malheureuse est arrivée à un mauvais moment. Le PADL bailleur de la construction est en fin d’activités. Le projet avait déjà déposé son bilan il ya belle lurette.

Les portes de la structure sont présentement closes. Malgré tout, avant leur départ définitif, des responsables du projet au cours du week-end dernier, auraient demandé le coût estimatif pour la réparation.

Que veulent-ils en faire ? Certainement pour le soumettre à d’autres structures oeuvrant dans le domaine. A en croire certaines sources, pour la réfection du bâtiment, il faut une bagatelle de 3 millions de FCFA.

En attendant les parents d’élèves se sont engagés à trouver des palliatifs pour soutenir les enseignants à terminer l’année scolaire tout en invitant les partenaires de l’éducation à voler à leur secours pour que cet investissement ne reste pas une perte.

Emery Albert OUEDRAOGO

L’Observateur

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