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Agriculture : Des routes et des marchés

Publié le vendredi 27 avril 2007 à 07h54min

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Comment relever la productivité de l’agriculture ? Quel programme faut-il mettre en œuvre pour favoriser l’émergence d’un secteur agricole compétitif ?
Que de questions à se poser à l’orée de la campagne agricole 2007-2008 qui s’annonce. En effet, l’agriculture est en crise au moment où les producteurs se préparent à reprendre le chemin des champs.

Crise du coton, dépendance persistante vis-à-vis des précipitations aléatoires, carences nutritionnelles des sols, taille réduite des marchés locaux, instabilité et repli des cours mondiaux, manque d’organisation chronique des paysans, absence de routes dans les campagnes. Les multiples problèmes du secteur exigent une réaction de crise.

N’a-ton pas coutume de dire que la route du développement passe par le développement des routes. Il ne sert à rien d’encourager les producteurs à produire davantage, s’ils n’ont pas la possibilité d’écouler aisément leurs productions, si des zones de production sont inaccessibles par les transporteurs à n’importe quelle période de l’année, s’ils ne disposent pas encore d’un circuit de commercialisation bien ficelé leur permettant d’accéder au marché et de vendre à des prix intéressants.

Pour paraphraser un de nos hommes politique burkinabè, actuellement en campagne pour les législatives, il faut être aveugle pour ne pas savoir que le salut du Burkina repose sur le secteur agricole.

Dans les principales zones de production (Boucle du Mouhoun, région de l’Est notamment), les routes sont défectueuses. Et que dire des tomates de Yako ou des mangues de Orodara qui pourrissent faute d’un circuit fiable d’écoulement et de commercialisation.

Pour inciter les producteurs à produire davantage comme cela l’a été pour les deux dernières campagnes (excédentaires), il faudra construire suffisamment de routes praticables pour acheminer leurs récoltes au marché. Il faudra également pallier à l’absence des moyens d’entreposage et d’autres infrastructures pour répondre aux besoins de commercialisation des producteurs.

Le monde agricole a aussi besoin de réseaux de communication et d’information sur les cours des produits et les marchés lui permettant de profiter pleinement de l’évolution des tendances. “On peut produire plus de maïs, de mil, de pommes de terres, mais il n’y a pas de route pour acheminer notre production”, estime un producteur.

De quoi plaider pour de profondes réformes des politiques agricoles qui se sont révélées insuffisantes pour offrir des incitations économiques aux producteurs agricoles. Après tout, il s’agit de l’avenir d’au moins 82% de la population active.

S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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