LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

<I>Une lettre pour Laye</I> : Enlèvement kamikaze sur Babanguida

Publié le vendredi 2 février 2007 à 08h03min

PARTAGER :                          

Cher Wambi,

Ainsi que ses pairs de l’UEMOA et de la CEDEAO l’en ont chargé lors du sommet conjoint des 18 et 19 janvier dernier à Ouagadougou, Blaise Compaoré a déjà entamé la pose des jalons du dialogue direct, souhaité par son homologue Laurent Gbagbo avec le leader de la rébellion ivoirienne, Guillaume Soro.

Tu te souviens sans doute qu’avant de s’envoler pour les sommets de la CENSAD à Syrte et de l’Union africaine à Addis Abeba, le premier Burkinabè avait reçu tour à tour Guillaume Soro à Ouagadougou et Laurent Gbagbo à Bobo-Dioulasso, la ville de Sya.

En tout cas, cher cousin, les choses semblent aller plus vite que prévu, car, au moment même où je couchais ces lignes, une source officielle m’annonçait l’imminence de l’arrivée dans notre capitale du Premier ministre ivoirien, Charles Konan Banny, à quelque 72 heures des retrouvailles en terre burkinabè entre Gbagbo et Soro.

Long est le chemin qui mène à la paix, et après les échecs répétés des médiations entreprises depuis 2002 à travers le monde entier, on rêve de voir Blaise Compaoré réussir là où nombre de ses pairs ont échoué.

Ce serait un cinglant démenti aux mauvaises langues, qui savent si bien clamer que l’enfant terrible de Ziniaré n’a de métier que la guerre. La pacification de la Côte d’Ivoire ne conférerait-elle pas à la sous-région ouest-africaine la stabilité, tant recherchée ?


Assurément la capitale burkinabè, cher cousin, se révèle en ce début de l’année 2007 incontournable pour les grands sommets et les conférences internationales. Peut-être le sais-tu déjà, en même temps que les protagonistes de la crise ivoirienne tenteront d’y fumer le calumet de la paix, Ouagadougou accueillera les 6 et 7 février prochain une conférence internationale.

Le thème est inédit, puisqu’il est axé sur la coopération "Afrique-France-Europe : les sentiers de l’avenir". Elle réunira une centaine de sommités mondiales, à l’initiative de l’Institut Afrique moderne (IAM), que préside notre compatriote Zéphirin Diabré ; de la Fondation pour l’innovation politique (France) et de la Fondation Konrad Adenauer Stiftung (Allemagne).

De grands noms sont déjà annoncés, tels Jean-Paul Ngoupandé, Charles Josselin, Michel Roussin, Louise Avon, Allioune Tine, Pius Mjawé, Ramazani Baya, Hubert Védrine et j’en oublie, qui répondront aux questions suivantes :
- quelles leçons tirer des expériences de ces cinquante dernières années de coopération ?
- comment bâtir de nouveaux partenariats ?
- qu’attendent les Africains de la France d’aujourd’hui, compte tenu de son expérience propre en tant que membre de l’Union européenne ?
- quel rôle demandent-ils à l’Union elle-même de jouer ?

Autant de questions donc, cher Wambi, soumises aux personnalités, universitaires, experts et politiques africains et européens à l’effet de proposer de nouvelles voies propices au développement de l’Afrique.

J’aurais aimé t’y inviter, les sujets étant d’un intérêt certain, mais reconnais avec moi qu’ils sont tout de même pointus. C’eût été les célèbres contes du Larlé Naaba que je n’aurais pas hésité un instant. Mais, passons !


Les braqueurs reprennent du service dans la province du Bazèga. C’est, hélas, le triste constat qui s’impose, cher cousin, depuis qu’un duo infernal niché sur une "JC" rouge sème quotidiennement la terreur entre Komsilga, Saponé et Kombissiri. La dernière victime aurait été froidement abattue dans la nuit de dimanche à lundi dernier dans les environs du canton de Baaguemnini à Saponé.

Les assassins de Vôgnogo courent toujours, et l’on se demande à juste titre quand est-ce que les forces de l’ordre et de la sécurité viendront à bout de ces prédateurs. Mais une anecdote, cher cousin. Sais-tu que nos braves mères qui, quotidiennement, à peine le soleil levé, s’activent dans le commerce des légumes sont des proies faciles pour les malfrats ? Il m’est, en effet, revenu qu’un convoi de cinq femmes qui essayaient de rallier un marché pour écouler leurs marchandises auraient été dépouillées jusqu’au dernier centime.

L’une d’elles aurait pourtant bénéficié de la compassion des hors-la-loi du Bazèga, qui lui tendirent deux billets de 1 000 F CFA avec cet avertissement ferme : "Gare à toi si la prochaine fois on te prend sans caleçon !". Quel monde, cher cousin !


Plus d’un million d’hectolitres. C’est la quantité de boissons sortie en 2006 des cuves de la BRAKINA... Une production record, appelée à être battue cette année et en raison de laquelle le directeur général de la brasserie a exprimé sa reconnaissance, verbale et surtout concrète à l’égard des travailleurs : "Nous avons décidé d’allouer au personnel une prime complémentaire dont le montant sera fonction du salaire de base du travailleur", a en effet annoncé Georges Lecluse, le samedi 19 janvier 2007, à l’occasion de la cérémonie de présentation de vœux.
Montant du cadeau complémentaire : 20 à 25% du salaire de base.

Avant même la redistribution du fruit de la croissance, c’est la tempête dans les cuves. En effet, pour un groupe de travailleurs de la boîte, l’annonce du 19 janvier a valeur d’augmentation de salaires. Une compréhension diamétralement opposée à celle de la direction, pour qui la prime complémentaire ne concerne que le mois de janvier.

A cette polémique de Ouagadougou s’ajoute une autre à Bobo, au centre de laquelle il y a, encore, l’argent. Une note de service de la direction, incidemment passée sous les yeux des ouvriers de la BRAKINA Bobo, annonçait une augmentation exclusive et très consistante des salaires des cadres de la boîte. Et depuis, des grincements de dents se font entendre du côté de qui l’on devine aisément. Espérons, cher cousin, que d’ici là, chacun saura mettre un peu d’eau dans son vin ou dans sa bière, à Kossodo comme à Bobo.


Dans cette attente donc, je t’invite à découvrir avec moi le contenu du carnet secret de Tipoko l’Intrigante :

- La sagesse africaine nous enseigne qu’on ne piétine pas deux fois les bijoux familiaux d’un aveugle. Cela semble se vérifier aujourd’hui, au moment où de plus en plus des rumeurs des plus folles font état d’une délocalisation imminente des camps militaires basés à Ouagadougou.

Ce serait, à ce qu’on dit, après la valse des cadres, l’une des conséquences des affrontements entre militaires et policiers les 19 et 20 décembre dernier dans notre capitale. Vrai ou faux ? Difficile d’y répondre, mais il nous paraît tout de même risquant de dégarnir Simonville, car le danger peut venir tout aussi bien de loin. N’est-ce pas ?


- Serait-ce l’impunité ambiante manifeste au Faso qui incite plus d’un Burkinabè à vouloir se rendre justice soi-même ? En tout cas, il y a lieu de s’en inquiéter, sinon les dérapages et les abus sont vite arrivés. Tenez, cette dame a eu la vie sauve grâce à son téléphone portable, qui lui a permis d’alerter les forces de l’ordre et de sécurité.

Mais, que s’est-il donc passé ? Dans la nuit de mardi à mercredi, Dame O., sur sa moto, abordait l’avenue Babanguida au secteur 14 de la capitale quand elle fut coincée par un véhicule. N’ayant pas suffisamment de ressources physiques pour résister à ses assaillants, elle fut rudoyée, embarquée dans le véhicule et séquestrée dans une des bâtisses de la Zone d’activités diverses (ZAD) au secteur 30.

Elle y sera copieusement molestée par un de nos puissants opérateurs économiques aidé de son fils, sous le prétexte que Dame O., qui travaille dans leur établissement, leur aurait détourné la rondelette somme de 13 millions de FCFA.

Alertées donc, les forces de l’ordre se seraient rendues sur les lieux et auraient procédé à l’interpellation du père et du fils, qui devraient répondre de leur acte au commissariat central de police de Ouagadougou. Tout de même !

S’il est vrai que la dame a réellement brouté les feuilles, quand bien même le montant se chiffrerait à un milliard, n’y avait-il pas d’autre voie de recours que l’enlèvement kamikaze et la séquestration en plein Ouaga ? Peut-être, les jours à venir nous en diront davantage.


- Les temps sont durs pour les petites unités industrielles de production d’huile alimentaire de la ville de Sya, et si rien n’est fait dans les semaines à venir, beaucoup d’entre elles n’auront pas d’autre choix que de mettre la clé sous le paillasson. L’une des principales difficultés à laquelle elles sont confrontées demeure la mauvaise gestion des matières premières, à savoir les graines de coton.

Avec les récentes performances réalisées par la SOFITEX, le Burkina disposerait aujourd’hui d’une importante quantité du produit, qui suffirait largement à satisfaire la demande locale. Mais, hélas ! La majeure partie de ces graines, dit-on, serait exportée vers des pays voisins au détriment de nos petites unités industrielles, dont la grande majorité observe actuellement un arrêt de travail.

La situation semble si intenable pour certaines d’entre elles que des promoteurs n’hésitent pas à pointer du doigt la SN-CITEC, qu’elles accusent d’être à l’origine de leur malheur. Et cela, pour la simple raison que ladite société, qui a pour vocation la transformation des graines de coton, se livrerait actuellement à l’exportation du produit.

Ce que certains considèrent comme une pratique anticoncurrentielle et qui, par ce fait même, porte préjudice à l’économie locale et par conséquent au développement de la ville. En attendant que nous voyions plus clair dans cette affaire dans les jours à venir, la tension reste perceptible dans la zone industrielle de Bobo, où l’on parle de corruption et d’affairisme dans la gestion de ces graines.


- Barani, chef-lieu de commune rurale (province de la Kosssi) situé à 337 km de la capitale burkinabè, Ouagadougou, sera en ébullition ce week-end, et pour cause : elle accueille les 3 et 4 février 2007 la 7e édition du Festival culturel et hippique de Barani (FECHIBA).

Organisée par l’Association pour le développement de la commune rurale de Barani, l’édition 2007 sera parrainée par le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Sékou Ba. 80 cavaliers du Burkina Faso et du Mali y sont attendus. Qui d’entre ces compétiteurs remportera les prix de la meilleure monture, du meilleur dresseur ou de la course hippique, etc. ?

Rendez-vous donc à ce festival majeur, dont les nombreux turfistes (inconditionnels du PMU’B) pourraient étudier de visu les différentes performances des chevaux pour réussir leurs prochains paris.


- Ce week-end, aura lieu la fête coutumière annuelle, le basga, de Son Excellence le Ouidi Naaba Karfo, ministre de la cavalerie du Moogho Naaba. Rendez-vous donc à Ouidi, secteur 11 de Ouagadougou, et surtout bonne fête !


- Le Conseil paroissial des Laïcs et la Communauté chrétienne de la paroisse Saint-Paul de Guilongou vous convient à sa première journée de la tradition culturelle dénommée "Kudem daare" le dimanche 4 février 2007 à la paroisse Saint-Paul de Guilongou, dont le chronogramme d’activités est le suivant :
- Jeudi 1er février 2007 : journée des notables
une messe d’action de grâce pour la paix et la cohésion sociale à 8h 30 mn
- dimanche 4 février 2007, journée de la tradition et lancement officiel de notre autoprise en charge. Tous en tenue traditionnelle pour le tour du marché, qui est prévu pour 14 heures.


- L’Amicale des anciens étudiants et stagiaires burkinabè de l’ex-URSS (AES-SOYOUZ) organise un gala de présentation de vœux le samedi 10 février 2007 à partir de 19 heures au Mess des sous-officiers. Tous les membres de l’Amicale, tous les anciens étudiants et stagiaires de l’ex-URSS, les membres des associations sœurs et les sympathisants sont conviés à cette cérémonie de retrouvailles et de souvenirs.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."
Ainsi va la vie.
Au revoir.

Ton cousin,
Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Développement : SOS pour la route Pouytenga-Bogandé
Portées disparues : Fati et Mounira ont été retrouvées