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Fidèle Hien, président de la CO.DE.F : Je pars... je reviens...

Publié le vendredi 19 janvier 2007 à 07h09min

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Fidèle Hien

Dans le landerneau politique burkinabé, il faudra désormais compter avec la Convention démocratique et fédérale (CO.DE.F.), présentée à la presse hier 18 janvier à Ouagadougou. A sa tête, Fidèle Hien qui, on se rappelle, avait annoncé, urbi et orbi, qu’il romprait définitivement avec la politique active pour cultiver ses propres jardins.

Ainsi donc, contre toute attente, cet élu du peuple et ancien ministre de l’Environnement et de l’Eau nous revient au galop dans l’arène politique.

Une chute d’eau (une cascade) au-dessus de laquelle un soleil levant et des oiseaux qui volent. Tout autour, un cercle sur lequel est gravé le nom développé et le sigle du parti.

Ainsi est à peu près constitué l’emblème de l’un des derniers-nés des partis politiques du Burkina, dénommé Convention démocratique et fédérale, en abrégé CO.DE.F., dirigé par 35 membres issus de 8 des 13 régions de notre pays.

A en croire le trésorier de ce nouveau mouvement, Benilde Somda, qui a livré la déclaration liminaire à la conférence de presse inaugurale, ce n’est pas un parti de trop.

Car ses fondateurs entendent « offrir une liberté d’action pour promouvoir une autre conception de la politique et une autre façon de pratiquer la démocratie au Burkina ». Et la politique, pour eux, n’est « ni un métier, même s’il y en a qui en ont fait un depuis deux ou trois décennies, ni un moyen de réussite sociale, mais plutôt un contrat passé avec le peuple pour travailler à la réalisation de ses aspirations légitimes au bien-être ».

Aux yeux des dirigeants de la CO.DE.F., la situation politique de notre pays se caractérise par « une démocratie de façade cachant mal un pouvoir fortement influencé, voire dominé, par des forces et des valeurs non démocratiques ; une économie fragile, largement dépendante d’un environnement écologique instable, des coûts de facteurs peu compétitifs et d’une corruption croissante du corps économique et social ; la pauvreté ;

un développement de l’incivisme et de la violence comme réponse à la mal gouvernance, une crise de confiance grandissante des citoyens en leur justice, convaincue d’inféodation au système politique en place,... ».

D’où la création de la CO.DE.F. afin de « conquérir et d’exercer le pouvoir d’Etat pour contribuer à l’épanouissement des Burkinabè et à l’intégration harmonieuse du pays dans le concert des Nations ». Parti libéral se réclamant de l’opposition, la CO.DE.F.

entend œuvrer, au dire de ses responsables, pour un système démocratique fondé sur deux principes : l’alternance politique obligatoire au sommet de l’Etat et la gouvernance politique bâtie sur la responsabilité des dirigeants.

Il faut également noter qu’à peine née, la CO.DE.F a engagé une démarche d’union avec d’autres partis politiques dont trois ont donné leur accord. Il s’agit de la CDS de Djezouma Sanou, de la CNDP d’Alfred Kaboré et du MDR de François Marcel Ouédraogo.

La CO.DE.F. a, en outre, condamné dans sa déclaration liminaire les affrontements, entre militaires et policiers, des 20 et 21 décembre 2006. Ces évènements, ont-ils dit, « viennent rappeler douloureusement à tous l’extrême fragilité de notre processus démocratique...et particulièrement à ceux qui nous gouvernent l’impérieuse nécessité de débarrasser la gouvernance politique et économique de notre pays de la gangrène de la corruption et de l’impunité, socles d’une révolte sociale inéluctable ».

Fidèle Hien contraint à revenir dans l’arène politique ?

Signalons que de nombreux leaders de l’opposition étaient présents à cette conférence de presse de la CO.DE.F. Entre autres, Me Sankara de l’UNIR/MS, Philippe Ouédraogo du PAI, Issa Tiendrebéogo du GDP et bien sûr ceux des partis avec lesquels la CO.DE.F. a signé une union.

Ce qui semble avoir étonné plus d’un, c’est l’absence de Me Hermann Yaméogo de l’UNDD, pourtant invité, selon en tout cas Hien Fidèle, son fidèle d’hier.

Même le CDP, a-t-il précisé, y avait été convié, pour écouter ses critiques acerbes contre le régime en place. Pour les prochaines législatives, la CO.DE.F., a indiqué son président, est partante et sous la bannière de l’union des quatre partis.

S’agissant du retour inattendu du député Fidèle Hien, selon la déclaration liminaire livrée par Benilde Somda, ce dernier a été contraint par « tous ceux qu’il avait entraînés, depuis plus de 10 ans pour certains, dans l’aventure de la politique ». L’engagement politique, soutient-il, à un certain niveau, n’est plus une affaire personnelle.

Hamidou Ouédraogo

Observateur Paalga

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