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Politique nationale : 2007, une année électorale au Burkina

Publié le mercredi 17 janvier 2007 à 08h30min

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Le 06 mai prochain, les électeurs burkinabè sont appelés à aller voter les 111 députés de la représentation nationale. Les élections législatives de cette année 2007 sont d’une grande importance pour l’enracinement de la démocratie au Burkina et tout le monde est tenu de jouer sa partition.

Après les fêtes de fin d’année et de début d’année 2007, place au travail. Administration publique, secteur privé, informel et industriel, les agents se sont déjà mis au travail pour réussir la mise en œuvre de leur plan d’action 2007.

L’ardeur au travail, une qualité reconnue de tous aux bâtisseurs du Burkina Faso. Le calendrier de cette année 2007, ponctué par la célébration de la Journée nationale du paysan prévue pour les 19 et 20 janvier 2007 à Dori, la révision des listes électorales, l’ouverture de la campagne et la tenue du scrutin législatif du 06 mai 2007, révèle que les six premiers mois de l’année seront chargés d’activités.

Révision des listes électorales

La révision des listes électorales pour les législatives de mai 2007, comme dans toute échéance électorale, est une étape très importante pour la réussite du scrutin. Réviser les listes déjà établies pour déceler les fautes précédemment enregistrées et inscrire de nouveaux électeurs est un travail dévolu en premier lieu à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Cependant la contribution de toutes les composantes de la société (partis politiques, société civile, populations) est d’une nécessité impérieuse.

Longtemps décriée par la classe politique, le fonctionnement du fichier électoral informatisé doit être amélioré pour ces élections à venir. Et la CENI devra mettre les bouchées doubles pour réduire les cas de fraude (double carte électorale).

Cependant, la CENI ne doit pas être seule à effectuer cette tâche. Il y a fondamentalement la partition des partis politiques qui compte. En effet, les leaders des partis politiques doivent apporter leur contribution à cette révision du fichier électoral, en mobilisant massivement leurs militants et sympathisants à s’inscrire sur les listes électorales et vérifier ou corriger les erreurs précédemment constatées aux élections passées. C’est de cette façon que les partis politiques aideront la CENI à améliorer le fichier électoral.

Les organisations de la société civile ne doivent pas jouer aux observateurs. Elles doivent également jouer leur partition dans le processus électoral. Pour ce faire, les leaders des associations et mouvements doivent appeler leurs membres à s’inscrire sur le fichier électoral afin de pouvoir avoir le privilège et le droit de choisir leurs représentants à l’hémicycle.

La bataille de positionnement lancée

Le compte à rebours a commencé pour les députés burkinabè avec l’annonce de la tenue des élections législatives le 03 mai 2006. Dans quelques mois seulement, la troisième législature déposera son bilan et la porte de la quatrième législature s’ouvrira pour l’ancrage du processus démocratique au Burkina. La fin de cette 3e législature signe la fin du mandat du député qui, malgré le poids de la charge, comporte également des avantages.

En dehors des considérations matérielles, il faut retenir que voter la loi et contrôler l’action de l’exécutif durant cinq ans constituent un honneur qui mérite d’être considéré à sa juste valeur.

Au regard du scrutin du 06 mai prochain, c’est une bataille de positionnement qui est engagée au sein des états-majors des partis politiques. Chaque ancien député et membre influent du parti tient à retrouver la meilleure des places dans le listing des candidats. Et c’est bonjour les intrigues multiformes à l’intérieur des partis politiques qui veulent aller aux élections législatives du 06 mai prochain. Dans cette situation, la solidarité est un vain mot et l’adage le mieux pratiqué est que " chacun pour soi, Dieu pour tous ". Hommes et femmes doivent faire valoir leurs compétences et leur capacité pour mériter un meilleur positionnement sur la liste des candidatures de leur parti.

Abou OUATTARA


Législatives 2007 : Quid de la discrimination positive ?

Les partis politiques se décideront-ils enfin à mettre le genre au centre de leurs préoccupations ? En tout cas, l’année 2007 et les législatives prochaines leur en offrent l’opportunité. Si le mot discrimination positive ne reçoit pas chez tout le monde l’assentiment, il reste que les femmes sont par trop absentes de notre hémicycle.

Aussi, il semble que pour l’heure, on n’a pas trouvé mieux pour favoriser la présence des femmes sur les listes électives que l’option délibérée de faire dans la discrimination.

Mais la question de l’égalité en politique entre hommes et femmes, si elle ne date pas d’hier, devient aujourd’hui un sujet brûlant. On ne peut plus se contenter d’aborder du bout des lèvres la nécessité, pour dans la pratique agir suivant un statu quo indéboulonnable. Donner un coup de pouce veut-il cependant dire qu’il faut négliger la compétence et la capacité des futures élues à assumer.

Par discrimination ou "affirmative action" selon la dénomination angliciste pour ne pas utiliser le mot qui fâche certains, l’enthousiasme recherché peut être douché quand on sait le vide du sexe dit faible dans les partis politiques. Où vont-ils trouver ces militantes engagées et ayant le niveau afin qu’en cas de mise en pratique, l’expérience ne tourne pas vite en eau de boudin. A réfléchir sereinement, la discrimination positive doit être considérée à sa juste valeur, sans trop d’enthousiasme, mais aussi sans une aversion primaire.

Dans tous les cas, la démocratie avance et ce débat-là, qui a occupé le devant de la scène par moment en 2006, doit avoir son prolongement en 2007. Et un début de matérialisation aidera à voir plus clair et à en mesurer toute la portée et l’impact sur la vie politique nationale. Qui sait si les femmes n’apporteront pas autre chose et quelle qu’elle soit ce sera déjà ça de gagné.

S. KONE

L’Hebdo

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