Telle la légende du Phénix, Planète Champion renaîtra de ses cendres. Ou du moins, Planète Champion connaîtra une mutation car contrairement à la pensée populaire, le centre de formation des jeunes footballeurs n’avait pas entièrement mis la clé sous le paillasson.

"Planète Champion" est toujours ouvert, tous les salariés sont là, personne n’a été remerciée », nous a soufflé Romain Merindol, le chargé de mission de Philippe Ezry. Vexé et outré par le départ clandestin de certains joueurs de Planète Champion tels Boureïma Maïga, Patrick Zoundi ou Abdoul Aziz Nikiéma, le fondateur du centre de formation avait brandi le spectre de sa fermeture lors d’une conférence de presse le 06 octobre 2005.

Mais ce n’était pas le sujet fondamental qui avait fâché Philippe Ezry. Son centre, après la D3 avait nettement survolé la D2 et conquis son ticket pour évoluer parmi l’élite. La Fédération burkinabè de football (FBF) ne lui avait pas alors accordé son quitus pour assouvir son rêve.

Selon les textes en vigueur, le statut de centre de formation de Planète Champion, ne lui autorisait pas à disputer le championnat de D1. Joseph Zangreyanogho, le secrétaire général de la FBF avait alors expliqué que c’était une faveur accordée au centre pour permettre à ses éléments d’avoir de la compétition sans permettre à Planète Champion de gravir les échelons du football.

Une coulœuvre dont Ezry avait eu du mal à avaler car la non acceptation de Planète en D1 signifiait également la nullité du partenariat de son centre avec Grenoble (club de ligue 2 française). Ezry avait donc ordonné la fermeture de Planète Champion pour la fin juillet 2006 s’il n’avait pas eu un repreneur capable de déposer 300 millions de F CFA, somme assurant la survie du centre pour 3 ans.

La mission de Merindol

L’on avait même cru que le fondateur de Planète Champion avait mis sa menace à exécution. Jusqu’à ce qu’atterisse Romain Merindol, cet expert français en redressement des entreprises en difficulté financière.

Merindol a été mandaté par Ezry pour constituer un dossier afin de trouver des investisseurs pour poursuivre son œuvre. La présence de l’expert français sur le sol burkinabè était de vérifier si Planète Champion jouissait encore d’une bonne crédibilité et avait encore le soutien des autorités et du monde sportif burkinabè.

A ce titre, il a rencontré plusieurs personnes dont le ministre des Sports Jean Pierre Palm, le secrétaire général et le directeur général des Sports. Du côté de la FBF, il a pu rentrer en contact avec le président, le secrétaire général et les entraîneurs nationaux Drissa Malo Traoré « Saboteur », Sidiki Diarra et Piouhiri Webonga.

Après ce tour d’horizon, il affirme : « Planète Champion a encore de l’aura et jouit entièrement du soutien du monde sportif burkinabè ». Un critère important qui peut peser sur la décision des investisseurs. Merindol est reparti satisfait et s’attellera maintenant à convaincre les investisseurs du côté de l’Hexagone à s’impliquer pour la réouverture à plein régime du centre.

Les mutations de Planète Champion

Philippe Ezry voit toujours en Planète Champion, un projet sportif et humanitaire et il ne souhaiterait pas que les éventuels repreneurs s’écartent de cette vision. Après avoir été le principal pourvoyeur de joueurs dans les petites catégories des Etalons, le centre voudrait cette fois-ci s’impliquer davantage avec comme prochain défi, mettre à la disposition du Burkina Faso, le maximum de joueurs qui disputeront la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud avec les Etalons.

Dans cette optique, le centre procédera dans les jours qui viennent à un recrutement de 25 jeunes dont l’âge sera compris entre 13 et 15 ans. le recrutement d’un entraîneur expérimenté est aussi envisagé.

Il remplacera Jacques Yaméogo que Philippe Ezry continue de soutenir malgré ses ennuis de santé et épaulera Piouhiri Webonga qui a encore ses baluchons au centre.
Pour aspirer à évoluer parmi l’élite du football national, Planète Champion s’érigera en club. « Le dossier passera devant l’assemblée générale de la FBF », nous a laissé entendre Romain Merindol. Il poursuit : « On a de bonnes chances d’être accepté comme club à Boussé à cause du foisonnement des associations sportives à Ouagadougou. Tous les papiers sont faits et on a déjà un site. On a vu avec l’administration à Boussé, il n’y a aucun problème ».

Planète Champion s’engagera bientôt dans le championnat de D3. le centre de formation sera basé à Ouagadougou et le club à Boussé. Planète Champion va se munir de plusieurs garde-fous dans la signature des contrats avec les joueurs afin que ceux-ci ne puissent plus filer sur la pointe des pieds. Un manager qui ne résidera pas forcement à Ouagadougou s’occupera de leur placement en Europe.

Mais avant la réouverture du centre, il va falloir dénicher des investisseurs ayant les bras solides pour supporter le poids financier de Planète Champion pour une durée comprise entre 3 et 5 ans.

Béranger ILBOUDO

Sidwaya