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Législatives 2007 : Le PAI scrute l’horizon

Publié le jeudi 7 décembre 2006 à 08h34min

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Alphonse Bonou du PAI

Les 4es élections législatives d’affilée sous la IVe République au Faso auront lieu courant l’année 2007. Dans les états-majors des partis politiques, de nombreux militants candidats grenouillent pour rappeler leur présence et leur rôle.

Dans la région des Hauts-Bassins, et tout récemment dans la province des Balé, le Parti africain de l’indépendance (PAI) est victime des jérémiades enfantines de quelques élus nationaux, et pas des moindres, qui se refusent à redescendre au bas de l’étage du parti.

A l’orée de chaque scrutin au Burkina Faso, et comme par effet d’entraînement pernicieux, on se plaît à remettre au goût du jour les remue-ménage et les démarches de couloir au sein des états-majors des partis politiques ou supposés tels.

Et comme on le fait remarquer : si le devoir de fidélité à un parti devait se mesurer à l’aune de l’engagement idéologique et politique de chaque militant dit d’avant-garde, il y a longtemps que les leaders politiques se retrouveraient seuls, leurs baluchons sur la tête, accompagnés de leurs enfants et de leur femme.

Aujourd’hui, l’opinion publique est toute faite que les gens se réalisent par les partis politiques. Pour elle, les hommes politiques ne voient leur ascension sociale personnelle qu’à travers le prisme de leurs ambitions et leurs intérêts politiques. Au lieu de s’en remettre à leur parti qui est le seul et unique cadre d’expression de la souveraineté populaire, ces tartarins politiques préfèrent se faire leur propre opinion et leur propre choix. Ils cèdent difficilement.

Ils ne supportent pas les signes adverses du changement. Ils se refusent à visser la casquette du pédagogue sur la tête pour retourner dans le peuple former et éduquer l’électorat. Et soudainement, ces militants volatiles trouvent que l’existence de leur propre parti qui, hier seulement, leur a servi de courte échelle pour paraître ostentatoirement et au nom duquel ils prenaient encore la parole, amenuisent leur promotion personnelle.

En droit, un parti politique est une organisation durable et de dimension nationale : les hommes et les femmes, qui y militent, doivent avoir les mêmes chances et le même traitement face à une responsabilité.

La perte des avantages politiques fait peur Un député PAI de la région des Hauts-Bassins, après avoir désapprouvé la liste des candidats à la candidature pour les législatives de 2007, aurait rejoint librement l’Union pour la république (UPR) de Toussaint Abel Coulibaly.

Le député Bakary Séré de la région de la boucle du Mouhoun flirte lui aussi, sans succès, avec la même UPR et l’ADF-RDA de maître Gilbert Noël Ouédraogo.

Casus belli ? « L’honorable député de Oury » dit ne pas reconnaître la liste des candidats de la province des Balé désignés le mois de novembre dernier à Boromo par l’assemblée : « J’ai comme l’impression que cette élection a été téléguidée... je m’oppose à cette liste ici à Boromo et je m’opposerai à cette liste à Ouagadougou... », a-t-il martelé.

Comme pour raisonner l’élu national, Alphonse Bonou inquiet, prévient : « Honorable, cette façon de voir et de dire les choses devant cette instance à Boromo n’augure pas, à mon avis, d’un avenir serein pour notre parti... ».

L’ancien ministre des Ressources animales sans avoir épuisé son développement est coupé net, comme un mauvais écolier balbutiant ses leçons, « ...en tout cas, je me désolidarise de ce choix », assène le député Séré. Les candidats PAI de la province des Balé ont pour noms : Alphonse Bonou (Vy) et Lampia Séré (Siou). Ils sont en tête de liste.

Les deux suppléants respectifs s’appellent Francis Nyan (Fara) et Boubacar Diallo (Boromo). A Boromo comme ailleurs, les militants PAI reversent là cette saturation nuisible dont ils disent être victimes de la part de leurs responsables qui ont travaillé, se plaignent-ils à jeter une ombre sur leur propre personnalité.

Par exemple, le recalage a réveillé encore tout le courroux de Bakary Séré à qui d’ailleurs on reproche dans les provinces de n’avoir pas été suffisamment à l’écoute des pulsions des militants.

Sur le terrain, une proportion non négligeable de « camarades » le désavoue ouvertement et estime que la corrosion de son capital de sympathie a fait tanguer, par moments, le navire PAI sous le poids des contre- performances électorales dans la région.

Ajoutons que le Secrétaire général de la fédération PAI des Balé, dont le bureau a été renouvelé à l’occasion de la réunion de Boromo, s’appelle Pascal Gnoumou. Ce bureau compte neuf (09) membres.

Djadouo Idrissa Nogo

L’Observateur Paalga

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