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Sory Boureima Sy, Président de la Ligue régionale du Centre de football : “La Coupe de la Ligue doit être une référence”

Publié le vendredi 1er décembre 2006 à 06h59min

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Sory Boureima Sy

La deuxième édition de la Coupe de la Ligue du Centre s’est achevée, le 19 novembre dernier avec le sacre de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO). Pour en savoir plus sur les motivations et les aspects organisationnels de cette compétition qui regroupe les équipes de D1 de la ville de Ouagadougou, nous avons rencontré le président de la Ligue régionale du Centre de football.

Qu’est-ce qui a motivé l’organisation de la coupe de la Ligue ?

Sory Boureima Sy (SBS) : Lorsque vous présidez aux destinées d’une discipline sportive, votre objectif est de tout mettre en œuvre pour que cette discipline soit compétitive. Et cela passe forcément par permettre aux équipes de compétir autant que possible. C’est la première motivation.

L’organisation de la Coupe de la Ligue vise aussi à meubler la trêve qui est trop longue au Burkina Faso. Bien sûr il y a des explications à cette longueur qui est la saison hivernale qui dure trois mois. Les orages que nous avons, sont ce qu’on appelle des pluies battantes qui rendent les terrains impraticables. A la fin de cette saison l’idéal serait que la saison commence aussitôt et comme ce n’est pas le cas, la ligue en profite.

Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées ?

S.B.S : Je ne révèle pas un secret en disant que le football burkinabè manque de moyens. Aujourd’hui si vous ne disposez pas de moyens financiers nécessaires, il est difficile de réaliser les objectifs qui sont les vôtres. C’est la principale difficulté. Mais ce n’est pas parce qu’il y a un manque de moyens que nous devons croiser les bras. Au contraire, il nous revient en tant que structures dirigeantes d’imaginer toutes les possibilités pour disposer de ces moyens.

Vous êtes la plus grande ligue du pays et votre Coupe dessine un peu le visage de la prochaine saison. Etes-vous satisfait de la prestation des équipes ?

S.B.S : Pour moi, toutes les ligues se valent. C’est vrai qu’en tant que Ligue du Centre, nous avons huit équipes qui sont en première division ce qui n’est pas négligeable.

Pour ce qui est de la prestation des équipes, le niveau par rapport à l’année dernière, était nettement plus relevé. Cette année nous avons par moments été surpris par la qualité du jeu. Nous avons vu quelques rencontres d’un très bon niveau. D’une manière générale il est à la hausse. L’ambition, c’est de faire de cette Coupe de la Ligue une référence du Fasofoot.

On ne peut pas disposer des huit meilleures équipes au Burkina, en se basant sur le classement du championnat de la saison dernière, et ne pas organiser une compétition qui soit la référence. Il y a des motifs de satisfaction et il nous revient de tout faire pour que l’année prochaine, le niveau soit encore meilleur et qu’il aille crescendo. De sorte que si on dit « Coupe de la Ligue » tout le monde ait envie de se rendre au stade parce que c’est une compétition où les équipes viennent avec l’envie de s’imposer et produisent du bon football.

Quels sont néanmoins les aspects à améliorer ?

S.B.S : Ce que nous aimerions améliorer d’abord, c’est la valeur des prix alloués aux équipes. Il y a ensuite l’accès au stade. Il faut améliorer l’organisation afin que tous ceux qui viennent assister aux matchs aient un ticket d’accès.

Etes-vous satisfait du public ?

S.B.S : On sait que le public burkinabè est très exigeant. Il vient au stade pour voir un spectacle. Si ce spectacle n’est pas au rendez-vous, il se retourne contre l’équipe qu’il supporte ou contre les deux équipes.
La fréquentation des stades reste faible. Je ne peux pas dire que je suis satisfait. Les raisons, il faut les chercher. Peut-être que les équipes ne sont pas à la hauteur, que les prix d’entrée sont trop élevés ?

Il y a un ensemble de choses qui font que le public ne vient pas parce qu’il ne tire pas satisfaction. Il revient à l’ensemble du Faso foot de réfléchir pour trouver des solutions afin que notre football soit d’une qualité à même d’attirer le public. Si vous discutez avec certaines personnes qui fréquentaient les stades, qu’est-ce qu’elles disent ? Avant, quand on venait, on s’attendait à ce qu’il se passe quelque chose, mais maintenant quand on vient, il ne se passe rien. Il y a donc un problème.

Y-a-t-il des joueurs qui ont tapé dans votre œil durant la compétition ?

S.B.S : Vous savez ce n’est pas comme par le passé,où on avait des joueurs de référence comme SAP Olympic, Alassane GUIRE, Ali SANOU Caravel, etc. On a l’impression aujourd’hui que tous nos joueurs se ressemblent, ils évoluent au même niveau. Il n’y en a pas qui transcendent. J’ai remarqué néanmoins quelques joueurs. Celui qui m’a un peu surpris, c’est Soungalo OUATTARA de l’EFO au poste libero. Je ne sais pas pourquoi il a été remplaçant durant deux saisons mais en tout cas sur ce qu’il a montré dans la récupération et la relance, il m’a convaincu. Il y a Moussa TOURE du Santos qui a une technique incroyable, avec des gestes surprenants. C’est un joueur qui peut aller loin s’il continue à travailler et surtout en restant humble.

Le troisième c’est Martin KAFANDO de l’USFA qui a le niveau requis pour être un grand joueur. Sur le plan du collectif et la maîtrise du ballon, c’est le Santos qui a présenté un ensemble assez homogène.

Etes-vous optimiste quant à une bonne prestation de l’EFO et de l’ASFA dans les coupes africaines au regard de leur prestation ?

S.B.S : Si en tant que structure dirigeante nous ne sommes pas optimiste, je ne sais pas qui va l’être. Au début de chaque compétition, c’est normal qu’on nourrisse des ambitions et qu’on pense que nos équipes, pour une fois, vont franchir un palier. Ce sont en plus les deux meilleures équipes du Burkina. On attend beaucoup d’elles. Sur ce qu’on a vu du côté de l’ASFA-Yennenga, il y a des efforts à faire. Elle a deux mois pour rectifier le tir. Je ne sais pas si elle va y parvenir mais ce n’est pas la mer à boire.

L’EFO a joué à un niveau qui est très intéressant. Mais vous savez la coupe d’Afrique ce n’est pas le niveau national. Les deux finalistes de l’édition 2006 (FAR de Rabat et Etoile du Sahel de Sousse) de la Coupe de confédération que va disputer l’EFO sont de l’Afrique du Nord. Ce qui veut dire que le niveau est assez relevé. Nos deux représentants ont l’obligation de jouer à un autre niveau s’ils veulent avoir des ambitions. Si ce n’est pas le cas, j’ai peur qu’on ne dépasse pas les deux premiers tours comme cela nous arrive fréquemment. Les deux équipes en sont conscientes et j’espère que leurs dirigeants vont se donner les moyens pour être prêts le jour J.

Par Ahmed Nazé

L’Opinion

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