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Cyclisme burkinabè : Le sermon de Jean-Pierre

Publié le lundi 27 novembre 2006 à 05h10min

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On se rappelle que lors de la 11e et dernière étape du Tour du Faso 2006, les cyclistes burkinabè avant le départ de Loumbila pour Ouaga avaient refusé d’enfourcher leurs vélos pour réclamer des primes impayées.

A leur demande, ils ont été reçus le vendredi 24 novembre dernier par le ministre des Sports et des Loisirs, Jean-Pierre Palm. Ce dernier, dans un sermon, a condamné l’acte qu’ils ont posé. Mais, il a tenu après à ce chacun reparte avec quelque chose. « Bonjour les grévistes ». C’est par ces mots que le ministre a salué les coureurs Burkinabè, qui ont pris part récemment à la 20e édition du Tour du Faso. Jetant des regards par-ci, par-là, il est allé prendre place à côté du directeur général des Sports, Alexandre Yougbaré.

Avant l’entrée du ministère dans la salle de conférences, les cyclistes ont désigné Saïdou Rouamba comme leur porte-parole. Ce dernier, qui semblait un peu crispé, a déclaré que s’ils ont demandé à rencontrer le ministre, c’est pour s’excuser de leur comportement à Loumbila, où ils avaient réclamé leurs primes. Selon lui, ils ont mal agi et ils reconnaissent qu’ils auraient pu poser leurs problèmes autrement. « Monsieur le ministre, nous demandons pardon pour ce qui s’est passé et nous prenons l’engagement de ne plus gêner qui que ce soit », a-t-il ajouté. La salle était silencieuse un moment.

Pour rompre le silence, le ministre dira qu’il avait lui-même décidé de rencontrer les cyclistes, mais son programme était chargé. Il sait ce qui s’est passé à Loumbila, et ce n’est pas sérieux, ce que les coureurs ont fait. Selon lui, le Tour du Faso fait aujourd’hui le tour du monde et pour l’image de notre cyclisme, il fallait réfléchir avant de prendre une telle décision. Le ministre a rappelé que lors de la présentation des équipes à la Maison du peuple, il a fait savoir aux organisateurs qu’il faut que nos coureurs vivent de leur art. Ce sont eux les premiers acteurs de la chose et pendant qu’il se bat pour qu’on ne les oublie pas, ils se mettent hors-jeu.

En vous comportant de la sorte, c’est comme si le ministère avait remis de l’argent à la Fédération, qui l’a « bouffé ». Leur comportement, a-t-il précisé, a terni un peu l’image du Tour du Faso. Parlant de leur prestation sur les pistes, il leur a dit qu’ils n’ont pas couru en équipe, mais on n’a pas pour autant eu un mauvais classement. Pour lui, ce n’est pas parce qu’on organise le Tour du Faso qu’on doit forcément le gagner. Si tel était le cas, personne ne viendrait à notre Tour. Il a donné l’exemple du Tour de France, que les Français n’ont pas gagné depuis plusieurs années. Jean-Pierre Palm a laissé entendre que nos coureurs n’ont pas démérité, et ça arrive.

Il considère que ce qui s’est passé à Loumbila est un faux pas et qu’il espère que cela ne se répétera plus. Il a révélé que le président du Faso l’a instruit de monter un dossier spécial sur le cyclisme pour voir comment on peut aider nos coureurs à participer à des stages à l’extérieur. Il a été aussi question lors de leurs échanges d’une grande école internationale de cyclisme. Pour lui, cela veut dire que le premier capitaine des Etalons pense à eux. Ils doivent donc être patients au lieu de voir les choses autrement. Après ce sermon, le ministre a changé de ton pour encourager les coureurs à travailler davantage pour remporter des lauriers. La bonne nouvelle, c’est quand il a annoncé que chaque coureur, avant de quitter le ministère, recevra une enveloppe de 300 000 FCFA.

Les coureurs, qui attendaient peut-être cela, ne se sont pas fait prier pour applaudir à tout rompre. Avec les fêtes de fin d’année qui approchent, c’est ce qu’on appelle du pognon qui tombe à pic.

La boucle est donc bouclée. Le patron du département des Sports a profité de cette rencontre pour informer les uns et les autres que l’USSU-BF sera lancée le 7 décembre prochain. Selon lui, ce sera une grande manifestation avec au moins 30 000 élèves. Un match de football opposera le lycée Zinda au lycée Ouézzin et sera retransmis en direct à la télé.

C’est une façon pour eux de relancer le sport à l’école et préparer la relève dans toutes les disciplines sportives. L’USSU-BF, a-t-il souligné, est son cheval de bataille et tout le monde doit s’impliquer pour que les choses reprennent véritablement. Le 10 décembre 2006, au stade municipal de Ouagadougou, le gouvernement affrontera l’Assemblée nationale. En lever de rideau, une sélection de Ouaga en découdra avec celle de Bobo.

Justin Daboné

Observateur Paalga

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