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Installation anarchique de commerçants : La police municipale libère les alentours de Rood Woko

Publié le vendredi 24 novembre 2006 à 06h59min

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La police municipale a procédé, très tôt au petit matin du jeudi 23 novembre 2006, à l’enlèvement des marchandises des commerçants installés sur la rue Urbain Yaméogo et des alentours du grand marché de Ouagadougou.

Les commerçants de la rue Urbain Yaméogo et des alentours du grand marché, Rood Woko de Ouagadougou sont sans marchandises. Dès 5h du matin, jeudi 23 novembre 2006, la police municipale a investi les lieux et a tout emporté. "Nous avons reçu instruction des autorités municipales de déguerpir entièrement les commerçants anarchiquement installés, parce qu’ils encombrent les voies", explique l’officier Jean-Marie Ouédraogo, chef de la mission.

Depuis l’incendie du grand marché en mai 2003, des commerçants occupent le parking de la librairie Diacfa et plusieurs endroits des alentours. Pour la police municipale, l’opération vise à désengorger ces voies pour en faire plus tard, des zones piétonnes. Mais, les commerçants désemparés, ne semblent pas comprendre le bien-fondé de cette action des forces de sécurité.

"La police a enlevé nos marchandises en notre absence. Nous ne savons pas où aller. Nous sommes des pères de famille qui cherchent seulement à manger", s’indigne Aboubakar. Le mercredi 15 novembre, les marchands des alentours du grand marché ont reçu l’ultimatum de libérer les lieux sans délais. Une médiation menée par les syndicats aurait abouti à un accord de ne pas s’installer sur la chaussée, au-delà du caniveau.

"L’autorité n’a donné quitus qu’aux commerçants situés sous les auvents des immeubles de rester s’il y a une entente avec leurs propriétaires", relève l’officier Ouédraogo. Comme alternative, la mairie de Ouagadougou propose aux commerçants "anarchiquement installés" d’aller occuper les hangars disponibles dans les yaars et marchés de la ville. "Nous n’avons pas les moyens.

Un hangar coûte entre 100 000 et plus d’un million de F CFA. Nous ne sommes pas prêts à quitter les lieux. Si nous le faisons, nous mourrons. A moins que nous nous droguions pour nous livrer au banditisme ou devenir des coupeurs de route", indiquent des marchands. La police municipale rappelle que son opération n’est pas ponctuelle. Elle soutient que des mesures ont été prises pour empêcher un réinvestissement des voies libérées.

"Les commerçants dont les marchandises ont été confisquées ne seront pas verbalisés. Il leur suffira de passer à la RAGEM à Zabr Daga pour remplir des formalités et retirer leurs articles", rassure l’officier Jean-Marie Ouédraogo. Les clients habituels des commerçants de la rue Urbain Yaméogo et des alentours de Rood Woko sont surpris de les voir sans articles. Ceux-ci ne s’empêchent pas d’exprimer leur mécontentement. Hier en fin d’après midi, malgré cette opération, les commerçants avaient déjà réintégré dans le désordre et l’anarchie, les alentours de Rood-Woko.

Jolivet Emmaüs

Sidwaya

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