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<I>Une lettre pour Laye</I> : L’introuvable liste des exclus du CDP

Publié le vendredi 17 novembre 2006 à 07h57min

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Cher Wambi,

La bataille pour les législatives prochaines a véritablement commencé dans le bastion présidentiel depuis la fin, le week-end dernier, du 3e congrès ordinaire du parti majoritaire, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Peut-être le sais-tu déjà, les 13 commandants de région se présentent ainsi qu’il suit : Roch Marc Christian Kaboré au Plateau central ; Salif Diallo au Nord ; Oubkiri Marc Yao à la Boucle du Mouhoun ; Simon Compaoré au Centre ;

Paramanga Ernest Yonli à l’Est ; Bédouma Alain Yoda au Centre-Est ; Abdoulaye Abdoulkader Cissé au Sahel ; Thomas Sanon dans les Hauts-Bassins ; Jean-Hubert Yaméogo au Centre-Ouest ; Benoît Ouattara dans les Cascades ; Domba Jean-Marc Palm au Sud-Ouest ; Zambendé Théodore Sawadogo au Centre-Nord et Jean-Bertin Ouédraogo au Centre-Sud.

A la lecture de ce tableau, cher cousin, l’absence d’illustres militants tels Christophe Dabiré du Sud-Ouest, Kapouné Karfo du Centre-Sud, Bongnessan Arsène Yé de la Boucle du Mouhoun et Mélégué Maurice Traoré des Cascades, crève les yeux. Mais peut-être ont-ils été mis en réserve de la République comme tant d’autres ?

En tous les cas, les dés sont jetés et tout prétendant aux prochaines échéances électorales devra batailler ferme pour convaincre et la section dont il émane, et le cercle restreint des gourous à qui reviendra le dernier mot.

Mais qu’on se le tienne pour dit, ce principe d’alternance à l’Assemblée nationale longtemps, prêché par la base du CDP ne peut nullement prospérer, même si Roch et les siens peuvent se targuer d’avoir à ce jour renouvelé quelque 60% du collège de leurs députés. Car, aujourd’hui comme demain, il y aura d’éternels abonnés à l’hémicycle, à l’image de ces locomotives qui tirent les wagons.

N’est-ce pas la règle du jeu ? Comme toi, cher cousin, j’ai appris que le dernier congrès a prononcé des sanctions, notamment des avertissements, blâmes et exclusions à l’encontre de quelque 200 militants indisciplinés, a-t-on dit.

Si les régions d’origine de ces indésirables sont connues, leur identité demeure par contre un secret. J’espérais pouvoir te mettre dans les secrets des dieux, mais c’est en vain que j’ai remué ciel et terre.

Lesdites sanctions seront notifiées individuellement aux intéressés, m’a-t-on laissé entendre. Et si cette fameuse liste des exclus du CDP n’existait pas ?

Ils sont nombreux, en tout cas, qui estiment qu’il ne peut s’agir que des militants qui s’étaient déjà auto-exclus du parti pour telle ou telle raison, voguant aujourd’hui dans les eaux plus calmes d’autres formations politiques de la mouvance présidentielle.

Briser les rangs des bataillons à la veille des législatives ne constitue-t-il pas, en effet, une erreur politique ?

Si les indisciplinés du CDP devaient en être exclus, cher cousin, j’en connais en tout cas qui sont scotchés à leur fauteuil depuis des lustres aussi bien dans nos mairies qu’au sommet de l’administration publique.

Quand bien même cette invisible liste existerait, quel besoin en faire un secret d’Etat comme si le parti présidentiel n’avait pas le courage de ses fatwa ? Mais, passons, cher Wambi.


Ce Congrès du CDP aura permis de se rendre compte que certains de nos députés sont passés maîtres dans l’art de gruger des honnêtes militants. En tous les cas, ce ne sont pas les 64 participants du Bam, sur les 70 membres initialement attendus, qui diront le contraire. Pour leurs frais de transport, le parti aurait dégagé la somme de 400 000 F CFA.

Mais à leur grand étonnement, chacun d’eux aurait reçu 4 000 F CFA au lieu de 5 700, si on fait équitablement le partage, pour rejoindre Ouagadougou ; soit pour l’ensemble de la délégation 256 000 F CFA. Où est donc passée la différence ?

C’était la grande interrogation des congressistes venus de la province du haricot vert. Beaucoup d’entre eux n’ont fait que murmurer tout au long de la rencontre, au point que H.B. a fini par apprendre que ses militants sont mécontents de lui. Résultat, il aurait essayé de se rattraper en vomissant la somme de 100 000 F CFA.

Mais c’était trop tard, car cette faute avait déjà affecté les délégués qui, il faut être sûr, l’ébruiteront dans leurs localités respectives. Pour eux, à défaut d’ajouter quelque chose à ce que le parti a remis, il ne devrait pas faire du « je retiens ».

Et l’on s’étonnera après ce forfait, que des militants vous tournent le dos quand viendra le moment de recueillir leurs suffrages.

Par ailleurs, ils n’oublieront pas le geste du ministre d’Etat Youssouf Ouédraogo et de Pierre Zoungrana (maire de la commune rurale de Sabcé et PDG du Pacific hôtel), qui ont donné à chacune des délégations départementales respectivement 25 000 et 20 000 F CFA.


Cher cousin, bien des mois nous séparent encore du Hadj 2007, mais nombreux sont déjà les fidèles de l’islam qui promettent d’être au rendez-vous annuel de la Mecque. En rappel, en 2006, ils étaient 1 395 pèlerins et 7 bébés à avoir sacrifié à cette obligation religieuse.

Les organisateurs nourrissent, en tout cas, l’espoir qu’en 2007, ils seront encore plus nombreux et qu’il y en aura même de Laye, cher Wambi.

En attendant, comme toute œuvre humaine, l’organisation de l’édition 2006 aux "Pays des hommes intègres" a révélé des failles.

C’est ce que révèlent, en effet, les résultats de l’audit effectué au sein de la Commission nationale islamique du pèlerinage (CNIP). Brièvement, cher cousin, je puis te dire que l’auditeur a constaté à la date du 7 août 2006 :

- un déficit de 22 432 326 F CFA dans la gestion des espèces et des billets d’avion, imputé à un membre de la sous-commission finances ;
- 19 pèlerins de Bobo-Dioulasso n’étaient pas à jour de leurs frais de pèlerinage d’un montant de 21 155 000 F CFA ;
- 8 pèlerins pris en charge par Air Sénégal n’étaient pas à jour des frais d’organisation du pèlerinage, d’un montant de 5 244 000 F CFA.

Tu l’auras remarqué, cher cousin, l’organisation du Hadj est pour certains l’occasion tant rêvée de se remplir les poches sur le dos et des pèlerins et de la commission nationale islamique du pèlerinage. S’ils n’ont pas peur de Dieu, devant qui trembleraient-ils ?

A la lumière du gouffre financier creusé par les profiteurs du patrimoine des pèlerins, l’auditeur a fait des recommandations dont les plus importantes se rapportent aux procédures administratives, budgétaires et comptables.

Mais sera-t-il seulement entendu quand on sait qu’à la date de la conclusion du rapport de l’audit, la commission nationale islamique du pèlerinage (CNIP) n’avait pas encore, elle non plus, déposé son rapport d’activités du pèlerinage 2006 auprès du ministre chargé des cultes ? Certainement que notre bonne vieille, Tipoko l’Intrigante, dont je t’invite à découvrir les quelques éléments du carnet secret, y reviendra un jour ou l’autre.


Le député Malick Yamba Sawadogo de l’UNIR/MS séjourne présentement en Mauritanie dans le cadre de l’élection présidentielle qui se déroule dans ce pays le 19 novembre 2006.

L’Union africaine, qui a décidé de dépêcher une mission d’observation à l’occasion de cette joute électorale, a, du reste, confié la direction de cette mission africaine à notre compatriote.

En rappel, le député Malick Sawadogo est un des 5 représentants burkinabè au Parlement africain. Les quatre autres sont Oubkiri Marc Yao (CDP), Yarga Larba (CDP), Blandine Sawadogo (CDP), et Mme Drabo née Kanyoulou Joséphine (ADF/RDA).


Pour se convaincre que nos paysans ont fait de bonnes récoltes cette année, il suffit de jeter un coup d’œil dans les cabarets célèbres de Manga, Bindé, Guingo, Béré et nous en oublions. Le dolo, la célèbre bière de Sorgho rouge, y coule à flots.

Ce n’est pas, en tout cas, l’Association des dolotières et revendeuses de dolo du Kadiogo qui dira le contraire, elle qui organise la 3e édition des journées de la dolotière, du 30 novembre au 3 décembre 2006 à la Maison des jeunes du secteur 16 de Ouagadougou.

Thème : Economie d’énergie, éco-citoyenneté et hygiène dans la commercialisation du dolo pour une meilleure rentabilité de l’activité de la dolotière.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.

Ton cousin,
Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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