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Lutte contre la vie chère : Ce qu’il faut pour sortir de l’abîme

Publié le mercredi 20 septembre 2006 à 08h08min

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Le coût de la vie a renchéri. C’est un truisme que de l’affirmer. La Ligue des consommateurs du Burkina a rencontré la presse le mardi 19 septembre à Ouagadougou, pour présenter ses propositions pour « décoincer » l’étau dans lequel se trouvent les populations de la ville et de la campagne.

Demandez à cent personnes si la vie augmente et toutes vous répondront par l’affirmative. Chaque famille de travailleurs ou presque éprouve de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts. A la fin du mois, votre compte est dans le rouge.

Et juste au moment où vous pensez que vous pouvez faire tel achat, voilà qu’une facture carabinée tombe dans la boîte postale. Et que dire des non-salariés et des démunis ? La situation est encore pire pour cette majorité de la population burkinabé. La cherté des loyers et des denrées de première nécessité, les hausses des prix des hydrocarbures, des frais de scolarité sont entre autres des poids sous lesquels ploient les populations des ville et des campagnes.

Ce sombre tableau de la situation nationale a été dressé d’entrée de jeux par la Ligue des consommateurs du Burkina au cours de cette conférence de presse. Celle-ci a été animée par le président de l’association, Augustin Karanga, et ses collaborateurs. Selon eux, la question de la vie chère se pose comme une question de gouvernance ; d’autant plus que ses effets se font sévèrement sentir dans toutes les sphères de notre société.

Point n’est besoin d’être un fin économiste pour réaliser que le pouvoir d’achat du Burkinabé s’érode de façon vertigineuse. Du reste, le conseil des ministres de la rentrée gouvernementale et le message récent de l’association des amis de Blaise Compaoré n’ont pas dit le contraire. « C’est simplement une question de rapport entre ce que j’ai et ce que je peux acheter », dira péremptoirement le vice-président de la LCB, Daniel Da Hien, à l’intention de certains théoriciens de la chose économique qui, par des calculs, tendent à démontrer que la vie n’est pas chère au Faso.

Un confrère, qui a rapporté les conclusions d’un économiste du genre, a cristallisé la désapprobation des participants.

« Tous unis contre la vie chère », c’est le credo de la Ligue des consommateurs du Burkina. Pour le président, Augustin Karanga, « La lutte contre la vie chère est une lutte commune, celle de tous ceux et toutes celles qui vivent sur le territoire burkinabé ». Car l’avenir du pays en dépend.

La LCB entend désormais viser à travers cette lutte, les objectifs suivants : rendre possibles et effectifs les droits sociaux ; rendre effectifs les droits des consommateurs et assurer la reconnaissance des droits aux services essentiels (santé, accès à l’eau, à l’énergie, à l’éducation, au logement décent, etc.) c’est ainsi qu’elle a fait huit (11) propositions (voir encadré) pour « sortir le pays de la voie de l’abîme ».

La conférence a connu la participation de certains responsables syndicaux, et le secrétaire fédéral de la Confédération nationale des travailleurs du Burkina (CNTB), Soumaïla Lingani, pour évoquer l’incidence de la vie chère sur la campagne, a fait remarquer que la calebassée de bière locale coûte désormais 100 francs soit le quadruple de son prix d’antan au marché de Kienfangué. Il s’est réjoui de la lutte que mène la LCB, qui est la même que la leur. Profitant de cette rencontre, il a lancé un appel à la mobilisation pour la marche du 27 septembre afin que « Les princes qui nous gouvernent mettent de l’eau dans leur vin ». Mais, la LCB, ne se reconnaissant pas comme une structure syndicale, entend laisser cette forme de revendication aux organisations indiquées.

Abdoul Karim Sawadogo

Christian Zongo (Stagiaire)

L’Observateur

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