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Maroc-Afrique subsaharienne : Vers un nouveau partenariat

Publié le lundi 11 septembre 2006 à 07h14min

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Mohamed VI et Blaise Compaoré

Avec l’Afrique subsaharienne dont le Burkina Faso, quel type de partenariat le Maroc, le pays du roi Mohamed VI ambitionne-t-il tisser et consolider ? A ce propos, nous avons reçu cet écrit d’un économiste marocain, El Hamdouni. Il séjourne au Burkina dans le cadre de la mission d’hommes d’affaires marocains dans notre pays aux fins de renforcer les relations de partenariat avec les opérateurs économiques burkinabè.

Le Maroc n’a jamais été si proche des autres Etats frères africains que sous le règne de son roi Mohamed VI, qui a insufflé une nouvelle dynamique dans les relations entre son pays et le reste du continent africain. Ainsi, le Maroc défend sa vocation de panafricaniste, qui est dorénavant parmi les priorités de sa nouvelle politique de coopération qu’il oriente désormais vers les pays amis et partenaires de proximité.

En effet, le Maroc ne cesse de rappeler que son développement et l’équilibre de ses intérêts économiques avec le monde ne se feront pas au détriment de l’Afrique subsaharienne. Cette dynamique marocaine met en exergue l’excellence des relations traditionnelles exemplaires unissant les peuples frères avant les indépendances.

Plus que jamais, le Maroc est sur la voie de la consolidation de la coopération Sud-Sud, initiée personnellement par Sa Majesté le Roi, dont il a fait le socle de sa politique étrangère à travers les commissions mixtes qu’il a instaurées avec plusieurs pays africains.

A travers ces cadres de concertation, le Maroc invite les autres Etats d’Afrique à exploiter la panoplie d’opportunités existantes entre eux. Il invite ses pairs à mieux cerner les obstacles au processus de coopération économique, et s’efforce à enclencher une nouvelle approche plus axée sur de nouveaux secteurs générant une grande valeur ajoutée comme la formation, la technologie et les services.

Dans un autre registre, le Maroc peut jouer un rôle d’encadrement, d’orientation et de conseil auprès de certains de ses partenaires africains intéressés par l’ouverture de leurs marchés sur le monde extérieur et qui ont besoin d’une expertise africaine en matière de négociation pour leur émergence.

L’expertise marocaine, forgée durant plusieurs années de négociations avec l’Union européenne pour imposer un équilibre dans les échanges économiques, que ce soit dans le secteur agricole que dans celui de la pêche et du textile, fait de lui un pays africain doté d’un grand savoir-faire en matière de négociation économique. Rappelons qu’il a eu gain de cause sur plusieurs dossiers sensibles avec l’Union européenne, qu’il a signés récemment, tout en protégeant ses acquis, un grand accord de libre échange avec les Etats-Unis d’Amérique faisant de lui le premier pays africain signataire de deux accords de libre échange avec les deux premières puissances économiques du monde. Cette expérience peut profiter à plusieurs de ses pairs africains.

A cet égard, les observateurs avisés de la chose publique sont tous d’accord que le Royaume œuvre plus que jamais avec une nouvelle vision basée sur une diplomatie économique. Ils assurent que Rabat table sur des relations de coopération solides et excellentes avec les différents pays frères africains sur la base d’un partenariat constructif et des programmes de développement concrets.

Cette dynamique est manifestement relayée par des diplomates chevronnés.

C’est ainsi que le Maroc a apporté son aide dans le domaine des pluies artificielles, programme qui a été exécuté depuis des années avec succès, dans des pays africains, grâce à son appui technique et logistique. Fort de son expérience, le Maroc est conscient de l’importance des ressources hydrauliques dans un continent exposé de plus en plus à la sécheresse.

Il a proposé la création d’un fonds d’aide aux pays au sud du Sahara en matière d’eau, de nature à appuyer ces pays dans la réalisation de projets hydrauliques afin d’annihiler les effets néfastes de la rareté de l’eau. Dans le domaine agricole, il oeuvre notamment à renforcer la capacité de plusieurs pays africains à faire face aux invasions récurrentes de criquets, qui affectent l’agriculture et l’environnement, aggravant les souffrances des populations de plus en plus affamées. Le Royaume dépêche plusieurs missions médicales et humanitaires marocaines pour faire bénéficier gratuitement la population locale de certains pays africains.

Elles consistent en des hospitalisations, des interventions chirurgicales et des actions d’immunisation. Durant la grave pénurie alimentaire dans certains pays subsahariens, le Royaume y a installé des hôpitaux de campagne dans ces pays qui offrent des prestations sanitaires aux populations affectées.

En outre, il y a lieu de rappeler les missions d’expertise des grandes entreprises publiques et privées (ONE, ODEP, ONDA...) qui n’hésitent pas à assister celles des autres pays africains dans plusieurs domaines.

Plusieurs exemples étayent cet esprit de coopération publique notamment dans les secteurs de l’eau potable, de l’énergie, des activités portuaires, des finances, au Burkina ou ailleurs dans la sous- région.

D’ailleurs, c’est l’occasion de rappeler l’exploit de la compagnie aérienne marocaine RAM qui devient un acteur majeur dans le secteur du transport aérien du continent, par son implantation dans plusieurs pays, ses participations dans le capital des compagnies aériennes africaines.

Le secteur bancaire marocain est lui aussi représenté par la BMCE et la BP, deux grandes banques, privée et publique, marocaines très dynamiques sur le marché financier africain.

Les autres secteurs où le privé marocain excelle par son savoir-faire sont ceux des travaux publics, l’énergie et ceux des télécoms. Dans ce registre, on peut citer la société ADS basée à Abidjan et très présente dans la sous-région avec à son actif plusieurs projets d’envergure.

Cette politique de coopération désintéressée du Maroc est couronnée par la formation des cadres et techniciens africains, notamment dans la gestion de l’eau potable où plusieurs ingénieurs et cadres ivoiriens ont été formés au sein des entreprises publiques et bureaux d’étude marocains.

Dans le domaine de la formation universitaire où la coopération est exemplaire, rappelons que des milliers de bourses ont été accordées par le Maroc aux étudiants africains, notamment aux Burkinabè pour y poursuivre leurs études supérieures.

Aujourd’hui, des milliers d’étudiants africains choisissent de faire leurs études à l’étranger, notamment dans de grandes écoles publiques et privées marocaines. Pour la plupart, ils souhaitent être engagés par des entreprises marocaines avant de rejoindre leurs pays avec une bonne expérience professionnelle. Dès leur retour, ils sont au service de leur pays en tant que grands managers et décideurs.

Le fait marquant de cette synergie et de cette nouvelle dynamique est l’effort que le Souverain marocain ne cesse de déployer au service des causes africaines et du développement de ce continent. Toutes choses sur lesquelles repose la politique étrangère du Royaume.

Il a, de ce fait, remis les pendules du développement bilatéral et régional à l’heure africaine. Par son ardeur panafricaniste, le Souverain nous rappelle un dicton de feu son père Hassan

II qui illustre parfaitement cette nouvelle solidarité. Il disait : « Le Maroc est un arbre dont les racines sont ancrées dans l’Afrique et les branches tendues vers l’Europe ».

EL HAMDOUNI A.
Président de l’UOEMCI
Economiste et Président du Groupe ADS

Sidwaya

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