LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Brèves du Sanmatenga : Kaya est commune urbaine ou commune rurale ?

Publié le samedi 9 septembre 2006 à 06h45min

PARTAGER :                          

Dès qu’un voyageur arrive à Kaya, que ce soit par toutes les voies qui y mènent, la première chose qui frappe, ce sont les cultures. Ainsi, alors que nous étions allés dire bonjour au bourgmestre de Boussé venu pour un atelier régional sur la sécurisation foncière en milieu rural, il nous a demandé si Kaya est une commune rurale ou urbaine car à Boussé, les cultures hautes sont interdites en ville.

A Kaya, observons : au sein de l’ex CHR, du côté du CREN, la cour est envahie par du maïs. Pourtant ceux qui y vivent et frôlent les maïs, sont les appelés du Service national se développement qui devaient sensibiliser pour combattre le paludisme.

En allant au nouveau CHR, le côté-Ouest de la voie est semé en cultures hautes alors qu’à l’intérieur du CHR ce sont les arachides et le niébé qui ont été semés pour attirer les reptiles. Ne parlons pas de ce champ de mil qui nargue le gouvernonat ou ces maïs de Napagba qui semblent être semés pour embellir la ville. Ce qui est certain, depuis que nous sommes à Kaya, nous n’avons jamais vu ou assisté à une action vigoureuse pour interdire les cultures hautes et ce ne sera pas pour demain.


Finalement, il y est retourné

Voilà quelqu’un, qui juste après les élections communales avait écopé de six mois avec sursis. Il revenait devant la barre le 6 septembre pour escroquerie, violence et voies de faits sur agent public dans l’exercice de ses fonctions. Pour cette fois-ci, les carottes étaient cuites pour Jean Ouédraogo, réparateur des postes TV. En effet, lors de présidentielle et des communales, l’ex bourgmestre apportait au siège du parti sa télé afin que les militants du CDP puissent suivre les émissions.

Après les communales, profitant d’un moment d’inattention du gardien, le sieur Jean fera escalader la télé le mur du siège. Mais hélas, il avait été vu et devant le tribunal, il déclarera que la direction du parti ne lui avait pas payé toute la somme qu’elle lui devait ; ce qui était faux, puisque aucun des membres du parti n’était à la barre pour répondre. Ainsi, Jean avait écopé de six mois de prison avec sursis.

Or il se trouve que le jeune Issa Soré qui se ravitaille en matériel électroménager au Ghana, avait fait appel à Jean pour réparer une de ses télés. En son absence, Jean ira voir l’épouse de ce dernier car un client voulait une télé. Cette dernière mit les deux en contact et ce dernier fit savoir à Jean qu’il cédait le téléviseur à 125 000 F. S’il le vendait plus, c’était son bénéfice mais que lui à son retour il lui ferait un geste. Au retour de Issa, ce fut la croix et la bannière.

Chaque fois qu’ils se recontraient, Jean fuyait et sa moto était remise à la police et le vrai propriétaire venait la récupérer. Excédé, Issa finit par saisir le procureur qui lui conseilla d’aller le convoquer à la police. Se sachant rechercher, Jean se cachait jusqu’au jour où une nuit, Issa lui met le grappin dessus. Jean menaça de le poignarder et Issa le lâcha. Dans sa fuite, il tomba dans un fossé et se blessa. Le lendemain, il fut appréhendé par un officier de police après d’âpre lutte.

A la barre, Jean jura et rejura qu’il a remis la télé à un de ses vieux amis du nom de Amado qu’on ne retrouve pas. La pilule était trop grosse à avaler. D’ailleurs, après l’énoncé du réquisitoire du procureur, Jean a dit que l’homme récolte ce qu’il sème. Le tribunal a révoqué le sursis et condamné Jean à 4 mois de prison ferme, soit 10 mois et à verser à Issa 125 000 F à sa sortie de prison. Pour la gouverne de ceux qui ne le savent pas, un crédit, que vous doit un condamné, court pendant trente ans. Dès que vous voyez qu’il engrange, vous vous faites rembourser et ses ayants droit y sont tenus pour dit.


cas atypique

La question de la gestion foncière était en débat les 4 et 5 septembre 2006 à Kaya. Le mercredi 6 septembre, elle se déportait devant le tribunal de grande instance et pour cause. Une affaire de champs de cultures légués par le père. Foula Dayendé, devenu doyen de la famille, a failli couper le poignet de son frère Dayiri, ce qui lui occasionna une incapacité totale de travail pendant trois mois. Selon Foula, à la mort de leur père, il avait dit au petit frère de lui laisser une portion de terre proche du village car lui, il exploitait les champs de brousse.

Voilà qu’avec le début des travaux champêtres, Dayiri se rendit au champ pour le préparer pour les semailles. C’est ainsi que Foula le rejoignit et lui demanda de foutre le camp, sinon ça va chauffer. Sans crier gare, il lui asséna des coups au poignet et à la tête. Or, selon le petit frère, le père bien avant sa mort avait dit au petit frère de laisser les champs de brousse au grand frère et de s’occuper de ceux du village avec le puîné car lui, il n’avait plus la force de les exploiter.

Cela n’a pas été dit en sa présence, dira le grand frère. Or il se trouve que dans la famille, ils sont trois garçons de même père et de même mère. Du vivant du père, une fille lui avait été promise. Le petit frère avait vendu un bœuf et remis 50 000 francs afin qu’il fasse les démarches nécessaires puisque leur dernier n’avait pas de femme.

A son grand étonnement, le grand s’appropriera sur la fille promise et cela provoqua une bagarre avec coups et blessures.

Pour ce partage de terre, le poignet du petit frère, bien que guéri, est devenu flasque. C’est dire, qu’il ne pourra plus s’adonner aux travaux de la terre. Bien qu’étant blessé par le grand frère qui n’a même pas sorti un franc pour le soigner, il a demandé au tribunal qu’il ne demande rien et de le libérer.

Cette bagarre s’était déroulée en mai 2006. Le tribunal a invité le grand frère Foula à aller méditer sur son sort pendant six mois en prison. Cette histoire se passe entre frères de même père et de même mère et c’est chez nous... !


Il existe encore des consciencieux

Le lundi 28 août, une pluie diurne s’est abattue sur la commune de Kaya, dégradant les voies non bitumées. Ainsi, alors que nous étions confortablement installés devant la porte d’entrée du district sanitaire, nous avons vu le nommé Sankara, chauffeur à la direction régionale de la santé du Centre-Nord, aller de gauche à droite, ramasser des cailloux, pour venir colmater les ravins creusés par le ruissellement des eaux, juste à la porte d’entrée. Après cet effort, il est allé s’emparer d’une brouette qu’il remplissait de terre et tassait sur les cailloux.

En effet, ceux qui sortaient ou rentraient, étaient obligés de ralentir à ce niveau pour ne pas être secoués. Voilà quelqu’un qui a fait un travail d’utilité publique alors qu’on ne lui a rien demandé ! Voilà un acte citoyen, un bien précieux qui a tendance à disparaître. Pourtant, quelques jours auparavant, un chauffeur du même service conduisant un véhicule de service a assisté en direct à un accident de la circulation devant les services de la BT.

Il n’a pas daigné s’arrêter et descendre pour demander s’il pouvait être utile à quelque chose ! Ainsi va la vie. Merci à Sankara et comme disent les Mossis « Wend na yao ».

Jacques NONGUERMA
AIB Sanmatenga

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 24 mai 2013 à 00:44, par ouseni En réponse à : Brèves du Sanmatenga : Kaya est commune urbaine ou commune rurale ?

    Merci bocou pour c’travail elabore bien vrai k j’ai grandi a kaya ki est ma ville natale puise k venan du village d’dondole j’avai une ignorance sur certain element d’l’histoire de ma ville ;merci a vous et bonne continuation dan votr structure.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km