La Coordination nationale de lutte contre la fraude a mis la main, le wekk-end écoulé, sur un individu qui trafiquait du carburant. Souleymane Zongo (c’est son nom) mélangeait la DDO et le pétrole pour fabriquer un semblant de gazoil qu’il revendait sur le marché.

« C’est suite à une information qui nous est parvenue, le samedi 5 août 2006, aux environs de 16 heures 30 que nous avons pu intervenir. Nous avons mis son magasin sous scellé et confisqué un camion-citerne où ils étaient en train de transvaser la DDO mélangée à du pétrole... », nous a expliqué, M. Ousséni Badini, officier de police et membre de la Coordination nationale de lutte contre la fraude. Souleymane Zongo opérait au secteur n°10, non loin de la mosquée d’Hamdalaye où se trouvaient ses installations.

Selon ses dires, depuis que les nouvelles sociétés exerçant dans le milieu des hydrocarbures ont fait leur apparition, il achète le gazoil grâce aux facilités que ces sociétés lui accordent, pour le revendre à d’autres. « Je mène cette activité depuis 2002. Je n’avais jamais fait ce dont on me reproche présentement. J’ai commencé il y a à peine trois mois... », explique-t-il. Souleymane Zongo croit d’aileurs, dur comme fer, que ce qu’il a fait ne devrait pas être répréhensible à partir du moment où ceux qui s’approvisionnent chez lui ne se seraient jamais plaints. Ses clients sont généralement les propriétaires de moulins à grains installés en provinces.

Pourquoi s’est-il lancé dans cette activité qu’il savait prohibée. « Les temps sont durs. Nous nous débrouillons pour avoir un peu. Et puis, la DDO est lourde. C’est pourquoi nous la mélangeons avec le pétrole pour la rendre légère... », a-t-il confié. Il soutient par ailleurs qu’il ne gagnait pas grand chose dans cette activité. Sur mille litres de DDO, il ne gagnerait que 15 000 francs CFA de bénéfice.

« Si nous arrivons à vendre 3 000 litres de DDO dans la semaine, nous faisons au moins 40 000 francs CFA de bénéfice... », a-t-il avoué. A la Coordination nationale de lutte contre la fraude, on croit que Souleymane Zongo n’est peut-être pas le seul dans cette pratique. C’est pourquoi, les investigations vont se poursuivre pour dénicher d’autres personnes. « Nous allons poursuivre les enquêtes. Cela prendra le temps qu’il faudra mais il faut que nous arrivions à démanteler le réseau parce qu’il y en a certainement... », a laissé entendre l’officier Ousséni Badini. Le camion citerne appartiendrait à M. Abdourahim Sourwéma, qui soutient, face à la Coordination nationale de lutte contre la fraude, que son véhicule a été loué pour transporter du pétrole...

Etienne NASSA (paratena@yahoo.fr)

Sidwaya