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Bobo : La calebasse de sable de Yonli

Publié le mercredi 12 juillet 2006 à 07h19min

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La visite que le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli, a effectuée à la SOSUCO le samedi 8 juillet 2006, a connu plusieurs étapes. De la direction générale de l’entreprise, il s’est rendu sur les dômes de Fabédougou où il a eu une vue panoramique du périmètre sucrier avant de visiter l’agglomérerie.

A la fin de cette étape, nous avons vu un ouvrier tenant une calebasse bien décorée et pleine de sable. Notre curiosité nous pousse à lui demander de quoi il s’agit. C’est du sable, dit-il, en souriant. Et pour quoi faire ? C’est mon cadeau pour Ernest Yonli. Comment vous appelez-vous ? Je me nomme Sigué Hassane.

C’est alors que nous nous sommes rendu à l’évidence. C’était là une pratique de la parenté à plaisanterie qui existe entre les Yadcés et les Gourmantchés. Laquelle plaisanterie a permis de sauver plusieurs situations jugées perdues dans l’histoire de notre pays.

Le dommage est que les difficultés protocolaires que Sigué Hassane a rencontrées ne lui ont pas permis de remettre son cadeau au Premier ministre Yonli. Il le gardera certainement pour une autre fois.


SN SOSUCO : à quand la grosse de jugement des délégués licenciés ?

Le jugement entre la SOSUCO et les huit délégués licenciés a été rendu depuis le 15 mars 2006 par le tribunal du travail de Bobo Dioulasso. Ce jugement qui a confirmé le premier dans toute son intégralité a donné raison aux travailleurs licenciés au détriment de la société qui avait pourtant fait appel. Actuellement, ceux-ci sont dans l’attente de la grosse du jugement. C’est ce document qui devrait permettre à l’huissier, Me Mariam Koné, désigné par le tribunal, de faire exécuter la décision. Il reprend tout le contenu du droit qui a été dit lors du jugement sous forme de conclusion.

La SOSUCO a été condamnée lors de ces assises à réintégrer les travailleurs licenciés ou à leur payer des dommages. Ces dommages vont de 15 millions de FCFA pour le délégué ayant la plus petite catégorie, à 30 millions de FCFA à celui qui dont la catégorie est la plus élevée. Le cumul de toutes ces amendes est estimées à environ 140 millions de nos francs pour l’ensemble des huit délégués licenciés il y a de cela huit ans.

Ces délégués trouvent la situation invivable, eux qui ont vu la scolarité de leurs enfants prendre fin pour manque de moyens financiers. Ils auraient même dépêché l’un d’entre eux pour voir Me Koné en vue de faire accélérer la sortie de la grosse du jugement. Mais Me Koné pense qu’elle n’ y peut rien. Elle est seulement chargée de faire appliquer la décision du tribunal, avec la grosse en main bien entendu.

La grosse de jugement est opposable dès le lendemain de sa sortie à la SOSUCO pour exécution. Pour les travailleurs, il n’est pas exclu que la société y soit pour quelque chose si elle ne se sent pas en mesure de payer le montant que représente le dommage des huit licenciés.


A propos de la réouverture des GMB

La réouverture des Grands Moulins de Banfora (GMB) a été évoquée par le Président du Faso lors de la campagne présidentielle passée. Elle était prévue pour avant la fin du premier semestre de l’année en cours. De nos jours, l’aspect physique de l’usine, même s’il laisse voir une réouverture, ne renseigne pas pour autant sur la date. Au sein des GMB, on peut voir quelques travailleurs qui s’emploient au nettoyage des installations. Ceux-ci nous ont confié qu’ils y travaillent en tant que contractuels et cela fait presque deux mois qu’ils sont sur ces travaux de nettoyage. Le directeur de l’usine que nous avons trouvé sur place s’est gardé de toute déclaration. Selon lui, la direction générale située à Ouagadougou est mieux placée pour ce faire.

Toutefois, il existe une permanence au niveau de l’administration où nous avons pu voir la secrétaire qui se tournait les pouces. « Nous sommes impatients pour cette réouverture en laquelle nous plaçons un grand espoir » nous a confié un des meuniers.


Visite du Premier ministre à la SOSUCO : les ouvriers mécontents

Les ouvriers de la SN-SOSUCO à l’issue de la visite du Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli, ne sont pas contents. Et pour cause, ils n’ont pas été reçus par leur hôte avec qui ils auraient aimé discuter de la situation de leur entreprise.

Pour cette audience, les ouvriers, à travers leurs délégués syndicaux, s’étaient adressés à la DRH de l’entreprise qui, après quelques démarches, leur a dit la veille de l’arrivée du Premier ministre que l’audience serait impossible. C’est alors qu’ils ont décidé de produire une lettre adressée à M Yonli, mais qu’ils auraient aimé remettre en mains propres. Cela non plus n’a pas été possible. Selon le collectif des délégués du personnel, le seul moyen qui leur restait était de passer par le gouverneur de la Région des Cascades qui du reste, est ampliataire de la lettre. A ce niveau, c’est la secrétaire qui aurait receptionné la correspondance.

Dans cette lettre, les ouvriers voulaient porter à la connaissance du Premier ministre que leur entreprise depuis sa privatisation, est victime d’une gestion gabegique et que leurs représentants sont écartés de toutes les instances de décision.

Sur le plan du fonctionnement, ils soulignent que le manque de matières premières, de pièces de rechange et de librufiant bloque parfois le tournage de l’usine. D’autre part, les ouvriers n’ont pas manqué de souligner la baisse vertigineuse de la production qui est passée à 25 000 tonnes cette année contre 38 000 tonnes en 2003 par exemple. Ces travailleurs qui se demandent si la SOSUCO pourra tenir encore longtemps pensent, à travers leur lettre, que la privatisation n’a pas apporté les résultats escomptés et cela au regard de ce qui se trouve consigné dans le cahier de charges.

Le plan social de la société n’est pas en reste dans cette correspondance. A ce niveau, les travailleurs font état des retards enregistrés chaque mois sur le paiement des salaires, la détérioration de leur couverture sanitaire. Outre cela, les ouvriers voulaient porter à la connaissance du Premier ministre que les décisions gouvernementales ne sont pas appliquées à la SOSUCO pour ce qui est de l’augmentation des salaires.

Rassemblé par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays

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