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CF-URTNA/ambassade du Canada : Des programmes radiophoniques pour la scolarisation des jeunes filles

Publié le mercredi 17 mai 2006 à 07h56min

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Jean Baptiste Ilboudo, directeur du CF-URTNA

L’accès des jeunes filles à l’école est de nos jours, l’une des priorités de notre système éducatif. De ce fait, l’augmentation du taux des jeunes filles à l’école occupe une place de choix dans le Plan décennal de développement de l’éducation de base ( PDDEB) de notre pays. La situation préoccupppe les acteurs de l’éducation et les partenaires au développement.

Sous l’impulsion des Nations unies, le Burkina Faso à l’instar des autres pays africains et de la communauté internationale s’est approprié les dix Objectifs du millénaire pour un développement durable. Parmi lesquels l’accès des jeunes filles à l’école. Selon les statistiques nationales , en 1995, 44,55% des garçons étaient scolarisés contre 30,7% pour les filles.

Cinq ans plus tard, soit en 2000, ce taux est resté pratiquement intact. Il était l’un des plus faibles de la sous-région « 41,3% dont 47,7% pour les garçons contre 34,5% pour les filles » . Le constat qui se dégage est que malgré les multiples campagnes de sensibilisation des populations aux avantages de la scolarisation des filles initiées par les autorités, le taux de fréquentation scolaire de celles-ci n’a pas encore atteint un niveau satisfaisant.

C’est dans ce contexte que le centre de formation de l’URTNA et l’ambassade du Canada affinent à travers le projet FSP-2006/n°148/Educ-URTNA, un plan d’action national sur douze (10) mois à partir de juin 2006 , afin d’opérer définitivement un changement de comportement des populations des zones rurales et semi-urbaines encore refractaires à l’envoi des filles à l’école. Ce projet vise à cerner toutes les réalités sur le terrain au Plan régional, provincial et départemental. Il ambitionne de contribuer à l’atteinte des objectifs du plan décennal pour le développement de l’éducation de base (PDDEB) par un accroissement de la fréquentation scolaire des jeunes filles à 60% d’ici à 2010.

Un plan d’action pour un changement de comportement

Des programmes radiophoniques seront produits dans la langue majoritaire de la région par dix stations de radios impliquées dans le programme et diffusés régulièrement sur les ondes à des heures de grande écoute.
Il s’agira d’émissions radiophoniques d’éducation, de sensibilisation aux avantages de la fréquentation scolaire des jeunes filles pour la Nation, la promotion des actions contre les rèticences qui empêchent leur envoi à l’école selon une démarche participative et interactive. Le projet impliquera des jeunes, des enseignants et la communauté concernée par les phénomènes qui entravent l’éducation des filles. Sur le plan pratique et technique, chacune des radios participantes recevra une dotation en matériels de reportage numérique pour une meilleure qualité de la production et de réception radiophoniques des magazines diffusés.

L’adhésion à cette initiative du centre de formation de l’URTNA par la coopèration canadienne vient traduire dans les faits, son engagement à la mise en œuvre de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté au Burkina Faso.

Le directeur du CF-URTNA, M. Jean- Baptiste Ilboudo pour sa part, est optimiste quant à la réussite du projet : « le Centre de formation de l’URTNA, en raison de son expérience en communication pour le développement, est en mesure de saisir la pertinence des enjeux en cause et de mobiliser au maximum les partenaires du terrain pour contribuer à l’amélioration de l’accès des jeunes filles à l’école ». Visiblement le CF URTNA entend relever là un défis majeur. Car, l’hostilité à la scolarisation des filles en Afrique est liée non seulement à des considérations socioculturelles néfastes mais aussi à des facteurs économiques. A cela s’ajoute la conception traditionnelle du rôle de la femme dans la société. Une conception qui la confine dans des corvées ménagères et champêtres.

De ce point de vue, l’utilité de la jeune fille est plus concrète à la maison, dans la rue, au champ pour la majorité des familles pauvres et rurales. L’école est alors perçue comme un centre d’entraînement des filles à la débauche. Les récentes révélations par la presse de vingt quatre (24) jeunes filles enceintes au lycée provincial de Manga dans la province du Zoundwèogo (le Pays n° 3585 du 21/ 3/ 2006) ne peuvent que conforter cette vision erronée de la mission de l’école. Par conséquent, la radio est le moyen de communication par excellence capable de transformer les mentalités négatives en faveur des Objectifs du millénaire pour un développement humain durable.

Le CF-URTNA et son partenaire canadien envisagent ainsi à travers le projet FSP-2006/Educ-URTNA de mettre au profit de la petite fille, leurs expertises pour un changement de comportement en faveur de leur scolarisation et à l’atteinte des objectifs 2001-2010 du Plan décennal pour le développement de l’éducation de base, ( PDDEB).

Dans ce partenariat, la mise en œuvre du programme est soutenue financièrement par l’ambassade du Canada à hauteur de quarante deux millions deux cent vingt trois mille FCFA. Il couvrira une période de dix mois et concerne deux régions du Burkina touchées par le phénomène de la sous-scolarisation des jeunes filles. La région du Nord et celle de l’Est.

Salifou OUEDRAOGO (racinesburkina@yahoo.burkina)

Sidwaya

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