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Secteur privé et stabilité en Afrique de l’Ouest : Le CREAF ouvre le débat

Publié le jeudi 11 mai 2006 à 07h36min

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Le Centre de réflexion Europe-Afrique pour la prévention des conflits (CREAF) basé à Dakar, a organisé le 9 mai dernier à Ouagadougou, un séminaire autour du thème : « Secteur privé et stabilité en Afrique de l’Ouest ».

« Créer le dialogue entre secteurs public et privé et renforcer le partenariat entre eux pour la prise en compte des secteurs vulnérables », voilà résumé par le président du CREAF, l’ambassadeur Gerhard Weinberger, l’objectif de ce séminaire.

Aussi, cette première rencontre de l’institution en dehors du Sénégal visait à créer une plate-forme sous-régionale de réflexion et de concertation entre le secteur privé ouest-africain et celui européen.

Partenaires incontournables des Etats dans la détection des tensions socio-politiques, la résolution des conflits et la reconstruction notamment par la création d’emplois chez les jeunes, le secteur privé gagne à être mieux connu notamment les obstacles entravant son plein épanouissement et sa pleine participation au développement de nos jeunes Etats.

Des Etats qui, quatre décennies après les indépendances, en sont toujours à se « chercher » et à tirer le diable par la queue, toutes choses qui illustrent la faillite des politiques publiques et privées entreprises jusque-là.

S’agissant du secteur public qui n’était pas en débat, force est de reconnaître que nos élites ont participé « d’une façon criminelle ou innocente, à la désintégration de la société, à la pulvérisation de la partie vivante du passé et à la péremption des valeurs fondamentales qui constituent le ciment de la société » comme l’a noté Cheick Anta Diop dans son ouvrage « Nations nègres et culture ».

Pour en venir au sujet en débat, il a été relevé au cours des présentations générales, les obstacles auxquels sont confrontés les acteurs financiers du secteur formel et informel dans des situations d’instabilité politique larvées ou ouvertes, les défis à relever par le privé concernant le chômage des jeunes et les risques pour la stabilité politique. Aussi, les principes fondamentaux qui sous-tendent les Accords de partenariat économique (APE) entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne et des pistes de réflexion pour une meilleure implication du secteur privé dans la mise en œuvre de ces nouveaux mécanismes ont été abordés.

On retiendra que les échanges commerciaux entre l’Europe et l’Afrique sont inégaux en raison du manque de compétitivité de nos économies, de l’insuffisance des investissements, ce qui entraîne une marginalisation croissante des pays ACP.

Nonobstant donc les débats en tables rondes qui ont porté sur la prise en compte du secteur privé dans les mécanismes d’intégration régionale et de soutien à la stabilité politique, la mutualisation des risques économiques, monétaires et sociaux et la croissance économique et la promotion de l’emploi chez les jeunes, on notera qu’un autre constat de l’éminent égyptologue Cheick Anta Diop est toujours d’actualité.

Le professeur affirmait en effet que « c’est seulement l’existence d’Etats africains indépendants fédérés au sein d’un gouvernement central démocratique des côtes libyques de la Méditerranée au Cap, de l’Océan Atlantique à l’Océan Indien qui permettra aux Africains de s’épanouir pleinement, de donner toute leur mesure dans les différents domaines de la création, de se faire respecter, de tuer toutes les formes de paternalisme, de faire tourner une page de la philosophie, de faire progresser l’humanité en rendant possible une fraternisation entre les peuples ».

En attendant cette occurrence, l’Afrique se cherche avec son mal-développement.

Boubakar SY

Sidwaya

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