La liberté de la presse étant intimement liée à la liberté d’expression, comment ne pas lui attribuer une place de choix au panthéon des journées consacrées par la communauté internationale.

Ceci étant, la question de sa réalité au Burkina Faso a toujours fait l’objet d’une certaine controverse. Le oui... mais est généralement de mise, ceux qui pensent ainsi, soutenant que la liberté n’est jamais totalement garantie. Mais sur les grands principes, la presse est libre dans notre pays, les titres foisonnent et le ton, le choix et la hiérarchie de l’information, sont du seul fait des rédactions. Parfois même certains poussent leur plume jusqu’à l’acidité, voire à l’irrévérence. Le journaliste burkinabè peut à la limite dire ce qu’il pense et comme il le pense.

Cependant, il existe encore des scories dont le moindre n’est pas le manque de moyens criants de la plupart des médias, leur aire de diffusion très limitée et les conditions de travail et de rétribution des hommes, véritables goulots d’étranglement. La capacité d’avoir accès à l’information, de la traiter avec rigueur en intégrant les règles éthiques et déontologiques suppose de disposer de moyens adéquats.

La qualité de la presse burkinabè est reconnue par beaucoup d’observateurs certes, mais persistent encore la conjecture, la spéculation et le racolage. Y mettre un terme passe forcément par la résolution de cette question des conditions d’exercice de la profession. Conditions qui permettront aussi de raffermir et d’affirmer cette liberté.

Souleymane KONE

L’Hebdo