C’est dans la salle de boxe de l’USFA, sise dans l’enceinte du Mess des sous-officiers, que le pugiliste burkinabè s’est préparé pour être d’attaque. Le mercredi 22 mars dernier, aux environs de 13 heures, nous l’avons trouvé en plein travail avec Patrice Sou Toké dit le bombardier (super welter), Boniface Kaboré dit le python (super mouche) et Alexis Boureima Kaboré dit Yoyo (Super mouche).

Ces trois boxeurs lui servent de sparing partner. Son entraîneur, Aurélien Jean-Pierre Mahé, n’était pas encore arrivé. C’est pendant qu’on échangeait dehors avec le président de la commission professionnelle de boxe de la Fédération, Marcel Zida, qu’il fera son apparition. Il nous salue et fonce dans la salle, un sac à la main. En quelques minutes, il se change dans une autre salle. Il demande à son poulain de s’échauffer. Nous profitons de ce laps de temps pour échanger avec lui. A 66 ans, Jean-Pierre est bien conservé.

Il est entraîneur de boxe depuis 1972. Il a passé plusieurs années au bord de la lagune Ebrié avant de venir s’installer au Burkina Faso. Après Dramane Nabaloum dit « Boum-Boum », qu’il a aidé à décrocher un titre en poids plume, c’est avec Irissa qu’il veut donner une autre ceinture continentale au Burkina. Avec le combat que son poulain va livrer le 31 mars 2006 au palais des sports de Treichville, il sera à son 18e championnat.

L’autre jour, Mahé nous a paru confiant et, selon lui, la préparation pour la bataille d’Abidjan a commencé depuis plusieurs mois déjà. Son objectif était de disputer un championnat d’Afrique avec Irissa Kaboré et la Fédération burkinabè de boxe (FBB), qui était à l’écoute, a fait le nécessaire. Irissa, nous a-t-il dit, a fait une carrière amateur internationale de grande envergure. Il a livré 127 combats en amateur avec autant de victoires avant la limite. Quand il est passé professionnel, il a compris qu’il ne fallait pas s’endormir sur ses lauriers.

Depuis quelques semaines, il a axé son travail sur les plans technique et physique. Mahé nous a laissé entendre que son poulain, qui est conscient de la tâche qui l’attend, est très motivé. « Notre mission est certes difficile puisque nous allons chercher le titre à l’extérieur, mais elle n’est pas impossible », a-t-il ajouté. Son poulain, selon lui, a fait des progrès depuis qu’il est passé pro et c’est un redoutable puncheur.

Il a travaillé efficacement et rien n’a été négligé dans la préparation : la corde, la musculation, le ping-pong, le tennis, le déplacement, le coup d’œil, le blocage et l’esquive. Il pense que, sauf accident, Irissa devrait gagner avant la limite. Cependant, il n’a pas manqué de reconnaître que Zorkhot Khaled est un guerrier du ring. Mahé a affirmé qu’il le connaît puisqu’il a séjourné au Burkina pendant trois mois pour un stage, lorsqu’il avait mis son titre en jeu à l’époque. Pour avoir disputé trois championnats d’Afrique, il a du respect pour l’adversaire.

Il boxe à distance et il n’est pas très technique. Il a beaucoup de volonté et d’orgueil, mais sur le plan technique, son poulain est nettement supérieur. Quand on sait que tout peut arriver en boxe, il pense qu’Irissa doit être extrêmement vigilant. Il compte, une fois arrivé à Abidjan, prendre des précautions au niveau de l’alimentation. A 29 ans, Irissa, qui est militaire, promet de livrer bataille jusqu’au bout. Il connaît Zorkhot et son souhait est de ne pas aller à 12 reprises. Un beau combat en perspective.

Justin Daboné

Observateur Paalga