Le Mouvement burkinabé pour l’émergence de la justice sociale (MBEJUS), dans sa lutte quotidienne pour l’enracinement de la démocratie et pour l’instauration de véritables Etats de droit dans le monde en général et en Afrique en particulier, dans le souci de contribuer à la tenue d’élections plus transparentes, libres et équitables, pour garantir le respect des droits citoyens, le MBEJUS a dépêché une équipe de trois observateurs nationaux indépendants dans les locaux de Jeunesse d’Afrique sise au secteur n° 1 de la commune de Ouagadougou, le dimanche 05 mars 2006 dès 6 heures, pour l’observation des opérations de vote des Béninois vivant au Burkina Faso. Notre organisation n’étant pas accréditée officiellement par les structures politiques et administratives au préalable, l’équipe s’est vue obligée de faire l’observation dans la discrétion et l’anonymat total. C’est pendant les séances de dépouillement que notre équipe s’est manifestée aux organisateurs du scrutin.

De l’organisation des opérations de vote

Les Béninois vivant au Burkina Faso ont eu droit à deux 02 bureaux de votes, situés dans une même salle bien adaptée à l’activité.

Quelques constats faits nous ont convaincus de la bonne qualité de l’organisation : la présence remarquable des forces de sécurité, la quantité et la qualité du matériel électoral, la composition des membres de bureau qui a pris en compte la question du genre et la discipline des électeurs.

Du déroulement des élections

Dès sept heures, les deux bureaux de vote étaient ouverts, les électeurs étaient en rang et accomplissaient les opérations de vote dans une discipline parfaite. Deux des candidats à l’élection présidentielle étaient représentés dans les bureaux de vote. Sur les 568 inscrits, 509 ont vu leurs inscriptions validées et 251 ont effectivement voté soit un taux de participation de près de 49% des inscrits. L’opération s’est déroulée dans le calme malgré les nombreuses protestations des électeurs qui n’ont pas pu exercer leur droit de vote par manque de carte consulaire qui, selon le superviseur, était le seul document valable pour voter. Le dépouillement a été effectué sans grande difficulté sous les regards des membres de la communauté béninoise et de nombreux Burkinabé.

Des imperfections et irrégularités constatées

Malgré les efforts constatés dans l’organisation et le déroulement des opérations de vote des électeurs béninois vivant au Burkina, il faut cependant relever un bon nombre d’irrégularités qui pour autant ne doivent pas remettre en cause la régularité de l’opération.

Le manque d’implication des acteurs de la société civile burkinabé dans le processus qui n’a pas permis à de nombreuses OSC de prendre part à l’observation du scrutin ; le déficit de communication entre la communauté béninoise au Burkina Faso et la CENA (structure chargée de l’organisation de l’élection au Bénin) a privé un bon nombre de Béninois de leur droit de vote.

 La non disponibilité des documents officiels dans les bureaux de vote, le superviseur était le seul à détenir un guide ;

 Le manque de maîtrise des éléments essentiels et primaires pour la gestion des BV constaté au niveau des membres des bureaux de vote.

 L’impossibilité (juridique) de permettre au représentant de la CE NA de délivrer des accréditations aux OSC du pays d’accueil et des documents organiques de base (loi électorale) pour leur permettre de surveiller l’opération de vote.

De l’appréciation générale des votes

Le vote de la diaspora béninoise est une avancée qualitative de la démocratie et du respect des droits de l’homme en général et des droits civiques et politiques en particulier.

C’est pourquoi, le MBEJUS salue les efforts du peuple béninois, les Organisations de la société civile qui ont toujours élevé la voix pour réclamer plus de démocratie, de justice et de respect des droits. Nous saluons également l’adhésion du gouvernement béninois aux principes fondamentaux de la démocratie et de liberté pour son peuple.

Notre organisation se félicite de la tranquillité et du calme qui ont prévalu tout au long des opérations de vote. Ceci témoigne de la maturité politique des Béninois vivant en terre libre du Burkina Faso, fondement de leur volonté à participer à l’enracinement de l’Etat de droit et de la démocratie dans leur pays.

Pagomziri Alexandre OUEDRAOGO,
Président

Sidwaya