L’Union européenne (UE), conduite par le commissaire au développement et à l’aide humanitaire, Louis Michel et les autorités de l’Afrique de l’Ouest se sont réunis les 6 et 7 mars 2006 à Ouagadougou pour lancer la programmation du 10e Fonds européen de développement, 2008 - 2013 (10e FED, 2008 - 2013). Il s’agira pour les 16 pays de l’Afrique Occidentale d’identifier les secteurs où ils souhaitent que l’aide européenne soit concentrée.

Ainsi, tous les pays doivent dans ce cadre, proposer un « plan pour la gouvernance » comme priorité commune pour la programmation du FED. Le commissaire Michel a présenté la « stratégie Afrique » approuvée par l’UE en décembre 2005 ainsi que le « consensus européen » pour une meilleure cohérence et coordination de l’aide européenne.

La stratégie pour l’Afrique repose sur trois (3) volets. La stratégie met l’accent sur les conditions sans lesquelles le développement durable en Afrique ne saurait être soutenu : la paix, la sécurité et la bonne gouvernance. Ensuite, la stratégie examine les actions à mener dans des domaines clés propres à créer un environnement économique propice à la croissance et au développement (commerce, secteur privé, les infrastructures et l’interconnexion).

Enfin, la stratégie incite à investir encore plus dans des domaines ayant une incidence directe sur la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (la santé et l’éducation, l’hygiène, l’emploi et l’environnement et la culture). Pour Louis Michel, les conditions de réussite de cette stratégie dépendent des réformes politiques, économiques et sociales des pays bénéficiaires.

La stratégie doit être accompagnée d’un financement ambitieux. En effet, l’UE s’est engagée à porter l’aide publique au développement à 0,56% du PNB d’ici 2010 et à 0,7% du PNB d’ici 2015. En ce qui concerne « le consensus européen » pour le développement, il engage l’UE et fournit ainsi une base solide pour accroître la cohérence, la coordination et l’efficacité de l’aide. Le consensus, selon Louis Michel, fait de l’éradication de la pauvreté l’objectif primordial de l’Union. Il met l’accent sur la nécessité d’une meilleure coordination et harmonisation entre tous les bailleurs de fonds pour appuyer les effort propres des pays partenaires.
Après le cadre des orientations du consensus européen et de la stratégie Afrique, le moment est venu pour chaque pays et région de définir des stratégies de réponses pertinentes qui reflètent les réalités spécifiques.

Toute chose, que Louis Michel soutient en ces termes : « La coopération européenne est en rupture avec le passé. Désormais c’est une coopération adulte qui se met en place, basée sur le respect et la confiance mutuelle. Et les résultats des engagements pris par les pays et les régions Afrique - Caraïbes - Pacifique seront plus que jamais récompensés ».

Le ministre burkinabè des Finances et du Budget, Jean-Baptiste Compaoré, le président de la commission de l’UEMOA, Soumaïla Cissé, le secrétaire exécutif de la CEDEAO, Dr Mohamed Chambas ont, chacun dans son intervention, invité l’ensemble des participants à des échanges ouverts et francs pour l’identification des contraintes qui freinent le développement et l’efficacité du partenariat entre l’Afrique et l’Union européenne.

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)

En décembre 2005, le Conseil européen a adopté une enveloppe financière pour le 10e FED de 22,7 milliards d’Euros pour la période de 2008 - 2013. Le 9e FED qui couvre la période 2002 - 2007, compte 13,5 milliards d’euros.

B. S.

Sidwaya