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Burkina/Cybersécurité : Des acteurs des ONG et de la société civile outillés sur la gestion et la protection des données personnelles

Publié le vendredi 23 février 2024 à 19h41min

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Burkina/Cybersécurité : Des acteurs des ONG et de la société civile outillés sur la gestion et la protection des données personnelles

L’ONG SOS Village d’enfants au Burkina Faso, avec l’appui de NETHOPE, a organisé ce vendredi 23 février 2024, une session d’information sur la cybersécurité des Organisations non gouvernementales (ONG) et des organisations de la société civile. Des dizaines d’acteurs issus des ONG et de la société civile prennent part à cette rencontre d’échanges de 24 heures sur la cybersécurité.

Dans le but de renforcer la sécurisation et la protection des bases de données, SOS Village d’enfants au Burkina Faso a organisé une session d’information sur la cybersécurité au profit des acteurs des ONG et de la société civile. Des sessions similaires seront organisées dans les différents pays de la région Afrique où l’ONG est présente. Ces différentes sessions devront permettre d’aboutir à des conclusions et des recommandations formulées lors des différentes assises et seront partagées avec les participants. Elles permettront aussi d’aboutir à un plan d’action pour la cybersécurité afin de guider les ONG et les acteurs de la société civile dans le renforcement de leur système de cybersécurité.

Les participants suivant les différentes communications lors de cette session d’information et de sensibilisation sur la cybersécurité

En organisant cette session d’échanges sur la cybersécurité, SOS Village d’enfants souhaite mettre en valeur l’importance du travail de tous les acteurs et actrices impliqués dans la gestion des bases de données et par-delà, dans la prévention et la lutte contre la cybercriminalité. « Les participants viennent essentiellement du monde des ONG et de la société civile. Ce sont des ONG nationales et internationales et des organisations de la société civile qui traitent véritablement des données personnelles œuvrant dans le secteur de l’humanitaire. Donc ils sont amenés quotidiennement à entrer en contact avec des données et il est de leur devoir de travailler à ce que ces données soient bien gérées, parce que ce sont des données personnelles et elles ne doivent pas être divulguées n’importe comment, surtout sans accord des personnes concernées », explique Sairbèterfa dit Maurice Somé, directeur national de SOS Village d’enfants Burkina Faso.

Sairbèterfa dit Maurice Somé, directeur national de SOS Village d’Enfants Burkina Faso.

L’objectif principal de cette activité est de sensibiliser à l’adoption et à la mise en œuvre des normes de cybersécurité, de favoriser la collaboration multipartite et de plaider en faveur de la protection du secteur humanitaire. De façon spécifique, il s’agit d’informer et de partager avec les parties prenantes, notamment les partenaires de mise en œuvre locaux (ONG, associations), une vision holistique de la cybersécurité, de diagnostiquer au niveau sectoriel, les mécanismes existants et les défis en matière de cybersécurité, d’engager activement les parties prenantes dans une approche inclusive en matière de cybersécurité au niveau national. Enfin, il s’agit de prospecter la mise en place d’une assise régionale pour une action plus étendue dans le renforcement de la cybersécurité des ONG et de la société civile.

« Nous avons voulu mettre en place un cadre d’échanges entre les spécialistes qui sont impliqués dans différentes ONG, sur les questions de gestion des bases de données ayant trait à des données personnelles. Nous avons estimé qu’il était important de créer ce cadre pour permettre à tout un chacun d’être suffisamment informé et sensibilisé sur la délicatesse de la gestion de ces données. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité faire appel à des spécialistes qui sont au niveau de l’Etat notamment la Commission de l’informatique et des libertés (CIL), la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), pour nous accompagner, afin de mieux sensibiliser ces différents acteurs sur les risques que fait courir une mauvaise utilisation des données personnelles », précise Sairbèterfa dit Maurice Somé, directeur national de SOS Village d’enfants Burkina Faso.

Les participants à cet atelier

Il soutient que son organisation a fait de la sécurité et la protection des données son cheval de bataille. « Intervenant dans la protection de l’enfant sous différents angles, celui du développement et de l’urgence humanitaire, SOS Village d’Enfants au Burkina Faso, s’investit à faire en sorte que l’ensemble de ses bases de données soient traitées avec la plus grande sécurité », confie Sairbèterfa dit Maurice Somé.

Des communications sur la protection des données, la cybercriminalité, la gestion des équipements privés et la cybersécurité de façon générale seront animées par des experts de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL), de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), etc.

Herberte Ido/Dabiré, cheffe de service veille juridique de la CIL s’est entretenue avec les participants sur la législation nationale en matière de protection et de gestion des données des personnes. Tout en saluant la tenue de cette session d’information et de sensibilisation, elle s’est attardée sur les règles juridiques qui régissent la gestion et l’utilisation des données personnelles au Burkina Faso.

« Permettez-moi d’abord de saluer cette initiative. C’est une occasion renouvelée pour la CIL de rappeler au besoin que la protection des données à caractère personnel est une question cruciale à l’ère du numérique. A ce titre, le Burkina Faso s’est doté d’une loi depuis 2004, qui a certes été relue. On a une nouvelle loi qui est la loi n°001-2021/AN du 30 mars 2021 portant protection des personnes à l’égard du traitement des données à caractère personnel. Cette loi contient des principes à respecter lorsqu’on collecte des données sur des personnes vivant sur le territoire burkinabè, qu’on les traite. Il y a également des droits qui sont reconnus aux personnes. Il y a aussi des responsables de traitement qui ont des obligations notamment l’obligation d’assurer la sécurité et la confidentialité des données traitées. Et c’est ce que nous sommes venus apporter ce matin. Et nous ne pouvons que saluer l’initiative », détaille-t-elle.

Herberte Ido/Dabiré, cheffe de service veille juridique de la CIL s’est entretenu avec les participants sur la législation nationale en matière de protection et de gestion des données des personnes

Madame Herberte Ido/Dabiré est également revenue sur les sanctions prévues par loi. « En termes de sanctions, la CIL a prévu des sanctions administratives et financières qu’elle prononce à l’encontre des responsables du traitement des données qui ne respectent pas par exemple, l’accomplissement des formalités auprès de la CIL, notamment les déclarations qu’il faut faire lorsque qu’on collecte et qu’on traite des données à caractère personnel au Burkina Faso. Le traitement de ces données peut engendrer des préjudices pour les personnes concernées. Et ces personnes peuvent porter plainte auprès des autorités compétentes et c’est dans la suite du traitement de cette plainte qu’il peut arriver que des sanctions pénales puissent être prononcées ou des amendes au niveau des juridictions. Pour éviter ces désagréments, il faut déjà connaître la législation en matière de traitement des données à caractère personnel au Burkina Faso et chercher à se conformer à cette législation », a-t-elle relevé.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net
Crédit photos : Bonaventure Paré

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