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Burkina/Culture : Un workshop pour analyser les dynamiques structurant la danse contemporaine en Afrique de l’Ouest

Publié le mardi 9 janvier 2024 à 16h52min

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Burkina/Culture : Un workshop pour analyser les dynamiques structurant la danse contemporaine en Afrique de l’Ouest

L’université Joseph Ki-Zerbo, en partenariat avec l’association MBOMEN et le soutien du programme Point Sud, organise du 08 au 13 janvier 2024, un workshop rassemblant des enseignants-chercheurs en sciences humaines et sociales, artistes, et acteurs engagés dans le développement de la danse contemporaine. Sous le thème « Tensions globales et dynamiques de création en Afrique de l’Ouest », cette rencontre vise à analyser collectivement les dynamiques translocales et transnationales qui structurent ce champ artistique. La présente rencontre qui se déroule dans la capitale burkinabè, a aussi pour objet d’examiner les reconfigurations en cours à la suite des crises récentes.

La danse contemporaine en Afrique de l’Ouest est souvent utilisée comme moyen d’expression culturelle. Elle permet aux artistes de refléter les réalités, les traditions et les évolutions de la société africaine d’aujourd’hui. Cependant, elle se trouve être négligée ou méconnue de la société et du monde scientifique.

Vers la promotion de la danse contemporaine

C’est donc au regard de la nécessité de comber un vide significatif et de catalyser une collaboration fructueuse entre chercheurs, praticiens et acteurs de la danse contemporaine, que se tient un workshop à cet effet. « Dans nos universités, la danse contemporaine fait partie des arts qui sont plus ou moins négligés ou ignorés. Et il n’y a pas toujours cette communion entre chercheurs et praticiens de la danse contemporaine », a relevé Dr Jacob Yarabatioula, enseignant-chercheur à l’université Joseph Ki-Zerbo.

Pour Dr Yarabatioula, cette rencontre se veut un cadre de résolution des insuffisances et difficultés liées à la recherche sur la danse contemporaine, en vue de la promouvoir au sein des universités et de la société.

« Nous avons pendant plus deux ans essayé de monter ce projet qui voit le jour grâce au soutien de Point Sud financé par un fonds allemand », Dr Jacob Yarabatioula, enseignant-chercheur à l’université Joseph Ki-Zerbo

L’événement a attiré des participants de divers horizons

Ce workshop sur la danse contemporaine réunit plusieurs participants venus notamment de l’Allemagne, la France, le Rwanda, le Sénégal, le Ghana, la Caméroun et la Côte d’Ivoire. Selon l’Ivoirienne Aminata Traoré, danseuse interprète et enseignante de danse à l’Institut national des arts et de l’action culturelle, ce rendez-vous est une occasion de partage d’expériences et de professionnalisation.
« Pour parler de professionnalisation, il faut avoir les lieux pour se former et pouvoir ensuite mettre en pratique ce que l’on a appris. Ce qui va vraiment nous permettre de vivre de notre métier de danseur », souligne-t-elle.

Aminata Traoré affirme que l’une des difficultés que rencontrent les praticiens de ce paysage artistique est d’ordre financier. « Le manque de financement dans le secteur de la danse contemporaine limite notre créativité dans l’espace. Manquant de ressources financières, il nous est difficile de pouvoir présenter nos œuvres hors de notre territoire national », a-t-elle révélé.

« L’action nécessite qu’il y ait une dose de compréhension de la réalité », Pr Jean-Bernard Ouédraogo, directeur de recherche au CNRS à Paris

La nécessité d’une synergie entre artiste et chercheur

Le directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à Paris, Pr Jean-Bernard Ouédraogo, a présenté la communication inaugurale. Son thème a porté sur « Les arts, les sciences sociales et les tensions épistémologiques de la globalisation ».

Du point de vue du Pr Jean-Bernard Ouédraogo les tensions entre chercheurs et praticiens de la danse contemporaine proviennent notamment du fait qu’ils n’aient pas la plupart du temps une perception de la réalité sociale. « Les sciences sociales sont dans l’objectivation, tandis que les artistes sont dans le sensible et dans l’intuition. On se rend compte que l’artiste a besoin d’objectiver les choses quand il travaille. Mais aussi que le chercheur a besoin d’aller au-delà des concepts qui sont fixistes, ne tenant pas compte des réalités sensibles qui sont utiles à la compréhension générale des phénomènes étudiés par les sciences sociales », a-t-il expliqué.

« Nous avons jugé nécessaire de mettre en place un dispositif qui nous permette de construire ensemble des connaissances sur la danse contemporaine […] », Sandra Nogry, représentante du comité scientifique du workshop

Ce workshop vise à replacer la création chorégraphique ouest africaine au sein de ces débats actuels en analysant le développement de ce champ artistique à l’échelle locale, sous-régionale et globale. Ceci afin d’apporter un éclairage renouvelé sur ses dynamiques trans-locales et transnationales.

Durant plusieurs jours, les interventions et réflexions vont porter sur les différentes dimensions qui participent à la structuration de la danse contemporaine : l’économie de la profession, la professionnalisation des danseurs, les processus de création et la diffusion des œuvres.
Une attention particulière sera portée aux différentes formes d’engagement des artistes sur leur territoire.

Hamed Nanéma
Lefaso.net

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