Comment le président de la FBF que vous êtes a-t-il accueilli ce tirage au sort de la CAN 2008 qui loge les Etalons dans le groupe VI en compagnie du Sénégal, de la Tanzanie et du Mozambique ?

Notre groupe est comme les autres groupes. De toutes les façons, on ne s’attendait pas à plus de facilités. Tous les pays ambitionnent de se qualifier pour la phase finale.

Pour ce qui concerne notre groupe, nous connaissons au moins deux de nos trois adversaires. Les Etalons ont déjà eu à faire à leurs homologues mozambicains. Mais, ce pays qui aspire à abriter la CAN prochaine, sans doute, bâtit en ce moment une équipe en conséquence. Cet adversaire pourrait être plus coriace qu’on ne s’y attend. Le Sénégal et le Burkina se connaissent encore plus pour s’être rencontrés plusieurs fois. La Tanzanie semble être la grande inconnue pour nous. Mais pour nous, cet adversaire n’est pas non plus à négliger.

Maintenant que les oppositions sont connues, nous allons redoubler d’effort. Si nous arrivons à réunir les moyens nécessaires, nous donnerons aux Etalons un visage plus compétitif. Lors des éliminatoires de la CAN 2006, le Cap-Vert nous a appris à nous méfier des petits poucets. Mais n’empêche que dans notre groupe, le géant Sénégal a la faveur de tous les pronostics. Est-ce que les Etalons ont encore la chance de se qualifier ?

Dans chaque groupe, il y a des équipes qui jouent le rôle d’épouvantail. Dans le nôtre, le Sénégal est le grand favori.

Mais nous avons cette chance d’avoir déjà affronté ce pays dans le passé.

Le dernier match du Burkina se joue à Dakar devant notre adversaire le plus redoutable. Ceci n’est pas à notre avantage ?

A priori rien n’est à notre faveur.

Mais tout dépendra du groupe des Etalons qu’on aura. S’il est compétif, volontaire, si on obtient un groupe commando, quel que soit le lieu où se déroulera le dernier match, les Etalons ne passeront pas à côté de la plaque.

Le football n’est pas une science exacte. Seule la vérité du terrain va nous départager.

La CAF a changé le mode du tirage au sort. Les matchs préliminaires ont été abandonnés. Le nombre de groupes est passé de 5 ou 6 à 12. Visiblement les Nations de football ont été avantagées. Quel jugement faites-vous de ce tirage au sort qui s’est déroulé dans l’intimité de la CAF loin des regards indiscrets de la presse ?

Ce tirage au sort est irréaliste. Quel que soit l’objectif recherché par la CAF, on n’a pas le droit de mettre tous les pays sur le même pied d’égalité. La CAF en changeant le mode du tirage veut donner plus de chance à chaque pays de vouloir jouer un maximum de matchs. Mais la CAF a oublié une chose, tous les pays qui sont en lice ne pourront pas répondre présent sur les différents stades. Les abandons seront légion, j’en suis sûr. C’est en cela que les matchs préliminaires sont importants. Ils permettent d’éviter que les défections ne viennent fausser le jeu.

Où en est-on avec la constitution du groupe Etalons étant entendu qu’à chaque regroupement, de nouvelles têtes apparaissent ?

Une équipe n’est jamais définitive. Dans le groupe, il peut y avoir entre-temps des blessés, des baisses de forme. Le staff a besoin d’avoir un réservoir de joueurs aussi compétitifs pour parer à toutes les éventualités.

Les Etalons peuvent se qualifier ou pas à cette CAN. Dans le cas où Ghana 2008 se joue sans nous, ne doit-on pas craindre que le football au Burkina ne plonge avec les espoirs et la confiance des uns et des autres ?

Il faut tenir compte de toutes les éventualités. Mais je refuse de partir à cette compétition en victime résignée. Je suis optimiste. Je ne pense donc pas à la non qualification des Etalons. Nous seront au Ghana en 2008. Il faut y croire.

Jérémie NION

Sidwaya