Cette visite du ministre des Sports vient à point nommé au regard de l’état moribond dans lequel restent plongés les clubs bobolais depuis quelques années. En se référant au classement du championnat en cours, on ne peut que s’interroger sur l’avenir de ces équipes désormais réduites à ne jouer que les seconds rôles. Le JCB et l’USFRAN, qui n’ont pas encore goûté aux délices d’une victoire après dix journées de compétition, continuent de se morfondre au bas du classement.

Quant au RCB et à l’ASFB, leur bilan reste des plus mitigés avec des résultats en dents de scie. Cette situation qui perdure depuis quelques années continue de susciter des inquiétudes dans les milieux sportifs bobolais. C’est alors pour mieux comprendre cette baisse constante du niveau du sport-roi à Bobo, naguère considérée comme le berceau du football national, que le ministre Jean-Pierre Palm a eu des échanges avec les dirigeants sportifs.

Encore une fois, l’éternel problème du manque de moyens financiers a été évoqué par les présidents des clubs, toujours à courir derrière les subventions du ministère. A cela il faut ajouter les difficultés d’organisation et le désintérêt du public. Et c’est peu de dire aujourd’hui que le football bobolais se porte mal et même très mal à tel point que les crises ne finissent pas au sein des instances dirigeantes.

Les débats qui ont suivi cette rencontre avec le ministre Jean-Pierre Palm ont non seulement permis de disséquer les véritables maux qui minent continuellement le développement du sport-roi dans le Houet, mais aussi de faire des propositions de solutions.

Retour bientôt au stade Wobi

Parlant des problèmes de trésorerie, le ministre a été très catégorique. La survie des clubs ne doit plus être tributaire uniquement des subventions de la fédération ou du ministère. Aujourd’hui, a-t-il déclaré, il nous faut tous ensemble réfléchir sur la stratégie à mettre en place pour le financement de nos clubs et, partant, de notre football.

Il a, de ce fait, invité les présidents des différentes équipes à engager une réflexion dans ce sens afin de sortir le football bobolais de l’ornière. La désertion des stades par le public, lors des matchs du championnat national, a aussi fait l’objet de débats. Et de l’avis général, cette situation est liée à l’éloignement du stade omnisports.

Le ministre a pris l’engagement d’entreprendre, dans les semaines à venir, les travaux de réhabilitation de la pelouse du stade Wobi pour que s’y déroulent, dans les mois à venir, les rencontres du championnat. Jean-Pierre Palm a, dans le même temps, annoncé un certain nombre de projets tels que l’ouverture très prochaine d’un centre de formation à Bobo.

Bref, les échanges, dans l’ensemble, ont été très enrichissants pour les dirigeants sportifs bobolais, qui sont désormais appelés à rompre d’avec la gestion artisanale des clubs. Pour le ministre des Sports et des Loisirs, chaque dirigeant devra pouvoir se donner les moyens de ses ambitions.

Mais en attendant, il a tenu à apporter une contribution aux quatre formations de la ville de Sya, dont les clignotants sont depuis toujours au rouge. C’est au totaI la somme de quatre millions cinq cent mille francs (4 500 000) qui a été mise à la disposition des équipes de première division de football soit un million par club, et cinq cent mille francs à la ligue de l’Ouest. Un véritable ballon d’oxygène pour des équipes qui étaient vraiment dans le besoin.

Jonas Appolinaire Kaboré

Observateur Paalga