Les discussions ont été axées autour de trois sous thèmes. Le directeur des services informatiques de l’armée de terre le commandant Daniel Nana a communiqué sur le thème « Impact du numérique dans la gestion de la crise humanitaire et sécuritaire : défis et perspectives de 2016 à maintenant au Burkina Faso », le second thème « Technologie numérique et gestion de la crise sécuritaire Burkina Faso : défis et perspectives » a été présenté par Zakaria Hébié. Le dernier sous thème « Contribution du numérique à la lutte contre l’insécurité » est présenté par le malien Diabé Bathily, chef de l’unité de recherche et développement de la société malienne de transmission et de diffusion.

Le directeur des services informatiques de l’armée de terre le commandant Daniel Nana

Pour le commandant Daniel Nana, les TIC sont un allié dans la gestion de la crise sécuritaire au Burkina Faso. « Les TIC nous ont aidés à faire de grands pas dans la gestion de la crise en améliorant la communication. On communique de façon sécurisée et plus riche. On a l’exemple du drone qui est un outil technologique qui mène le combat. Même dans la détermination de nos positions de combat, souvent, les TIC ont été vraiment d’un grand apport. Je crois que beaucoup de choses n’auraient pas pu être faites si les TIC n’étaient pas mises en œuvre dans la gestion de la crise », a fait savoir le commandant.

Selon le directeur des services informatiques de l’armée de terre, pour obtenir la souveraineté numérique à 100% il faut investir dans les infrastructures, se former, et mutualiser les ressources qui sont déjà disponibles pour coordonner les actions pour pouvoir y parvenir.

Le directeur général des transmissions et de l’informatique du ministère en charge de la Sécurité Hebié Zakaria

Le directeur général des transmissions et de l’informatique du ministère en charge de la sécurité, Hébié Zakaria a fait cas de trois défis majeurs à relever au niveau du numérique pour améliorer la contribution des technologies du numérique dans la lutte contre l’insécurité. Pour le commissaire de police, le premier défi c’est de s’assurer que les systèmes ou les technologies numériques utilisés au niveau des forces de défense et sécurité soient des technologies sécurisées. Qui permettent d’assurer la disponibilité, l’intégrité et la confidentialité des informations. Et des processus qui sont traités au niveau de ses systèmes.

Le second défi qu’il a mentionné, c’est le défi des infrastructures. « Quand on parle des infrastructures numériques, on parle de la transmission des données notamment le réseau informatique, la qualité des réseaux informatiques ou la transmission des données, la qualité de la capacité de stockage ou des systèmes de stockage des informations, notamment pour pouvoir nous permettre de faire des hébergements pour pouvoir stocker les différentes informations qui sont collectées », a expliqué le directeur général des transmissions et de l’informatique.

Selon lui, le troisième challenge c’est d’avoir une ressource humaine qualifiée au sein des forces de défense et de sécurité en matière de numérique et des nouvelles technologies.

Pour cette 18è édition de la semaine nationale du numérique, le Mali est le pays invité d’honneur. A ce titre, le Malien Diabé Bathily, le chef de l’unité de recherche et développement de la société malienne de transmission et de diffusion a pris part aux échanges en tant que panéliste.

Le malien Diabé Bathily, le chef de l’unité de recherche et développement de la société malienne de transmission et de diffusion

D’après lui, le numérique a beaucoup contribué dans la lutte contre l’insécurité au Mali. Il a également indiqué que dans son pays, les bases de la construction d’infrastructures numériques sont déjà mises en œuvre.

« On ne dirait pas qu’on a atteint une souveraineté numérique à 100% mais je pense qu’on a mis les bases. On est sur le droit chemin à aller vers cela, vu qu’on essaie d’avoir une certaine autonomie par rapport aux autres pays et aux autres structures qui œuvrent dans ce domaine », a laissé entendre monsieur Bathily.

Il estime qu’il est nécessaire de mettre les structures numériques au centre des réflexions. Pour pouvoir résoudre les problèmes complexes et pour pouvoir bénéficier des opportunités pour amorcer le développement et la souveraineté numérique recherchée.

Pour Diabé Bathily les défis qui restent à être relevés sont l’investissement dans les infrastructures numériques, la formation et la coopération internationale régionale. Mais surtout mettre l’accent sur la protection des données à caractère personnel, mettre l’accent sur la cyber sécurité et former les cadres et les jeunes pour pouvoir faire face aux défis du numérique.

Rama Diallo
Salimatou Tianabou (stagiaire)
Lefaso.net