Durant une semaine, l’organisation EducommunicAfrik va, entre autres, sensibiliser les jeunes aux dangers de la désinformation et du discours de haine, tout en les dotant de compétences nécessaires pour les repérer et les combattre. EducommunicAfrik compte également renforcer leur participation citoyenne et les impliquer davantage dans les débats publics. En plus de ces aspects, il sera aussi question de sensibiliser ces jeunes à exercer leur liberté d’expression de façon responsable sur les réseaux sociaux et faire un plaidoyer en faveur de l’EMI.

Le top départ de la 5e édition de la Semaine mondiale de l’éducation aux médias et de l’information qui se tient du 24 au 31 octobre 2023 à Ouagadougou, a été donné ce 24 octobre à travers l’atelier sur l’éducation aux médias et à l’information, organisé au profit des plus jeunes. La cérémonie a été présidée par le parrain de cette édition, le Pr Serge Théophile Balima.

Le Pr Serge Théophile Balima, parrain de cette édition de la SM-EMI

En s’adressant à ses filleuls, le parrain leur a conseillé de saisir cette occasion pour apprendre et comprendre comment naviguer dans le paysage médiatique complexe d’aujourd’hui. Tout en leur faisant savoir que c’est une opportunité qui leur est donnée d’apprendre aussi à distinguer les faits de la fiction, à comprendre comment les informations sont produites et diffusées, et à développer leur esprit critique vis-à-vis de cette multitude d’informations.

Vue des jeunes venus des lycées et collèges de Ouagadougou pour participer aux activités

L’autre cas aussi évoqué par le parrain devant ses filleuls, c’est également l’importance de procéder à l’éducation aux médias et à l’information en faveur des jeunes. Car, dit-il, « nous sommes dans un monde où il y a beaucoup de médias qui relaient des informations multiples aux citoyens et ils ont pris tellement d’importance qu’ils font partie de nos vies et on ne peut plus s’en passer à tel point qu’aujourd’hui avec le développement d’internet, on a maintenant des médias numériques présentés sous plusieurs formes qui sont en même temps un grand avantage et un danger ». Parce que, à l’en croire, les gens pensent naïvement que les médias sont des instruments neutres, alors que c’est une illusion. Et selon ses explications, les médias travaillent en déclinant des faits, en rapportant des opinions, mais en utilisant leurs propres vocabulaires, leurs propres perceptions, leurs propres intérêts. « Si bien qu’il faut savoir écouter la radio, savoir lire le journal et savoir aussi regarder la télé, parce que rien n’est neutre. Il faut savoir décoder tout ce qui est proposé afin de ne pas tomber dans le piège de la naïveté et de prendre tout ce qu’on nous dit pour argent comptant. Voilà pourquoi il est important de former les jeunes en particulier à bien savoir décrypter les médias pour ne pas se laisser endoctriner, parce qu’il y a aussi une campagne de désinformation qui circule toujours dans les productions médiatiques », a laissé entendre le Pr Balima.

Cyrille Guel, le président de l’organisation de jeunesse EducommunicAfrik

Être des relais auprès de leurs camarades

En prenant lui-aussi la parole à son tour pour s’adresser aux jeunes, le président de l’organisation EducommunicAfrik, Cyrille Guel, les a encouragés à profiter de cette occasion pour approfondir leurs compréhensions des médias et de l’information, développer leurs compétences en matière d’évaluation critique de l’information et réfléchir à la manière dont ils peuvent utiliser les médias de façon responsable et efficace.

Dany Kaboré, élève au lycée technique de Ouagadougou et participant

Un conseil qui n’est pas tombé dans une oreille de sourd. Car pour Dany Kaboré, élève au lycée technique de Ouagadougou, c’est un grand plaisir de participer à cet atelier sur l’éducation aux médias et à l’information, parce que ce qu’il apprendra lui permettra de mieux utiliser les réseaux sociaux et surtout de comprendre les médias de façon générale.

Rokia Tissologo, coordonnatrice de la Semaine mondiale de l’éducation aux médias et à l’information

Toutefois, la coordonnatrice de la semaine SM-EMI, Rokia Tissologo a rappelé que leur choix s’est fait afin de toucher une cible beaucoup plus friande sur les réseaux sociaux, appelée aussi les natifs des réseaux sociaux, qui sont jetés sur ces réseaux sans avoir les prérequis pour savoir bien se comporter.

L’autre justification, c’est aussi pour que cette cible puisse être un relais auprès de ses camarades, a-t-elle expliqué. Ainsi, après avoir justifiée le choix de ces jeunes, elle a indiqué qu’en plus de cet atelier sur l’éducation aux médias et à l’information, les jeunes seront outillés sur la citoyenneté et il y aura en outre les journées portes ouvertes sur EducommunicAfrik, le lancement officiel de l’Observatoire citoyen de réseaux sociaux qui est un outil développé pour contribuer à assainir l’univers des réseaux sociaux et enfin la caravane dans les établissements scolaires au cours desquelles, l’équipe va se déplacer dans des établissements pour toucher un plus grand nombre de jeunes sur la question.

Yvette Zongo
Lefaso.net