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Burkina/FILEP 2023 : Manasseh Azure Awuni du Ghana, lauréat du « Sebgo d’or », la Namibie en guest-star

Publié le lundi 23 octobre 2023 à 19h07min

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Burkina/FILEP 2023 : Manasseh Azure Awuni du Ghana, lauréat du « Sebgo d’or », la Namibie en guest-star

La dixième édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP) a refermé les portes le samedi, 21 octobre 2023 à Ouagadougou, par la soirée de gala au cours de laquelle, ont été dévoilés les lauréats du Prix africain du journalisme d’investigation Norbert Zongo (PAJI-NZ) et du Prix Marie Soleil Frère de la meilleure journaliste du Burkina. Le pays invité d’honneur, la Namibie, a également été magnifié à travers une reconnaissance pour sa position en matière de respect de la liberté de presse en Afrique.

Au niveau du Prix africain du journalisme d’investigation Norbert Zongo (PAJI-NZ), ce sont au total, douze lauréats qui ont été distingués dans quatre catégories (Radio, Télévision, Presse en ligne et Presse écrite).
Le « Sebgo d’Or », prix de la meilleure enquête, toutes catégories confondues, a été décerné au journaliste Manasseh Azure Awuni du Ghana, pour son enquête dans la catégorie Télévision. Son enquête révèle le scandale des pulvérisations du COVID-19 initiées par le président Akufo-Addo au Ghana.
Le jury a décerné une mention spéciale au journaliste Kelly Kanda du Mali, pour la pertinence de son enquête en Radio sur le calvaire des femmes victimes de viol au Mali.

Palmarès du PAJI-NZ 2023 (source : CENOZO)
Catégorie Radio

3è Azil Momar Lo (Sénégal) : Journaliste d’investigation et fact-checker. Il a été le lauréat du PAJI-NZ 2021 en catégorie Radio. Pour cette édition, il arrive 3è avec son enquête sur le trafic de chanvre indien à Rufisque par l’usage de motocyclettes, intitulée : « Les nouveaux motards du Cartel ».

2e Akissi Marthe Kra (Côte d’Ivoire) : Journaliste-reporter et présentatrice à Radio Côte d’Ivoire. Elle est lauréate de plusieurs prix en journalisme. Son enquête intitulée « Bianouan, les malades invisibles du mercure » est deuxième au palmarès de la catégorie Radio du PAJI-NZ 2023. C’est une production qui révèle comment l’un des symboles du Sud-est de la Côte d’Ivoire est en train de sombrer à cause de l’activité minière illégale dans la zone, contaminant cette source où près de 50 mille habitants tirent une bonne partie de leur alimentation.

1er Zefania Zulu (Zambie) : Zefania Zulu est un journaliste d’investigation basé à Lusaka, en Zambie. Il est spécialisé dans le reportage d’enquête sur communautés locales et transfrontalières avec un accent sur la politique, l’environnement, la terre, la corruption, les droits de l’homme et les communautés autochtones. Il remporte le PAJI-NZ 2023 en catégorie Radio avec son enquête « Exploitation of Copper Mine in Zambia », une œuvre qui explique comment l’exploitation du cuivre zambien ne profite pas aux populations locales.

Catégorie Télévision

3e Fransisca Enchill (Ghana) : Journaliste d’investigation, plusieurs fois primée. Elle est la première femme lauréate du prix du meilleur journaliste d’investigation de l’année, lors des 26e Ghana Journalists Awards du Ghana. Son enquête « Corruption Watch investigations : Pregnant women compelled to pay for treatment already covered under NHIS » démontre comment les femmes enceintes du Ghana sont obligées de payer pour des soins censés être couverts par l’État.

2e Ibrahim Karanja (Kenya) : Journaliste spécialisé dans les enquêtes, les affaires courantes, la politique et la gouvernance, la criminalité et la sécurité, Ibrahim Karanja travaille pour le « Nation Media Group » au Kenya. Il reçoit le 2e Prix Télévision du PAJI-NZ 2023 avec l’enquête « Black Gold Heist | The Rot in the Coffee Sub-Sector » qui parle de la pourriture dans le sous-secteur du café au Kenya.

1er Manasseh Awuni (Ghana) : Il remporte ce Prix dans la catégorie Télévision avec son enquête « The Covid-19 Spraying Scandal Initiated by President Akufo-Addo » qui plonge dans les méandres du scandale des pulvérisations de COVID-19 initié par le président Akufo-Addo au Ghana. Il montre comment des officiels ont profité du COVID-19 et du programme de désinfection des marchés et places publiques du Ghana pour s’enrichir.

Catégorie Presse en ligne

3e Momar Dieng (Sénégal) : « Main basse chinoise sur l’arachide sénégalaise : du désordre dans la filière aux soupçons de blanchiment de capitaux », c’est l’enquête de Momar Dieng paru le 20 mai 2021 sur le site d’Impact.sn, dont il est le fondateur et le dirigeant. Cette enquête expose les méthodes des firmes chinoises qui sont en train de tuer à petit feu le marché local de l’arachide et de son huile au pays de la Téranga.

2e Manasseh Awuni (Ghana) : C’est un journaliste d’investigation primé à plusieurs reprises et spécialiste en reportage d’investigation sur la corruption, qui collabore avec plusieurs médias au Ghana et à l’étranger. La série d’enquêtes des cas de viols de femmes en quête de maternité par leur médecin traitant lui vaut le PAJI-NZ d’argent dans la catégorie presse en ligne, avec l’œuvre intitulée « The licensed sex predator ».

1er Pierre Claver Kuvo (Togo) : Journaliste d’investigation Togolais, il a réalisé la meilleure enquête en Presse en ligne du PAJI-NZ 2023 dans le cadre du projet Shadow Diplomats de l’ICIJ, publiée le 13 décembre 2022. Il s’agit de l’histoire intitulée « Un empire pour les mines ». Cette enquête explique et dénonce comment des hommes d’affaires, actifs notamment dans le secteur minier, arrivent à se faire désigner Consul honoraire de pays africains comme le Togo et profitent de ce titre de diplomate pour faire des trafics de tout genre.

Catégorie presse écrite

3e Babacar Gueye Diop (Sénégal) : Journaliste au Quotidien national, son enquête sur « Réforme de la gestion de l’hydraulique rurale : l’eau de désolation », met à nu les incompétences et incohérences des concessionnaires sénégalais dans la distribution d’eau.

2e Boudal Ndiath (Sénégal) : Fondateur du site Dakarexpress.net et de Sénégalsport et journaliste au groupe de Presse « E-Médias », Boudal Ndiath a travaillé sur un sujet de criminalité organisée, notamment le phénomène de circulation de faux billets. Son enquête intitulée « Faux billets sur l’axe Louga-Thiès-Dakar : trafic dense » lui vaut le PAJI-NZ d’argent en Presse écrite.

1er Ibrahim Manzo Diallo (Niger) : Journaliste d’investigation basé à Agadez, près de 1 000 km de la capitale Niamey, il est le directeur de publication du journal « Aïr Info Agadez ». L’enquête qui lui vaut cette récompense s’intitule « Mali-Burkina-Niger, orpaillage clandestin et terrorisme : de la sueur, du sang et des larmes ». C’est une enquête transfrontalière qui met en lumière les liens étroits entre l’orpaillage clandestin et les groupes terroristes qui endeuillent les contrées du Sahel entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

Le vice-ministre namibien (au milieu) reçoit, en plus de l’attestation et du trophée, des vêtements Faso Dan Fani et chapeaux de Saponé pour chaque membre de la délégation.

« La liberté de presse en Namibie est constitutionnalisée »

Quant au Prix Marie Soleil Frère,ses lauréates sont Mariam Ouédraogo ; Amandine Lalsaga, Rasmata Ouédraogo et Alice Thombiano.

L’un des moments-phares de cette soirée de gala a sans doute été la reconnaissance du FILEP à la Namibie, pour son classement au niveau africain, ces cinq dernières années. En effet, la Namibie est le premier pays en Afrique à occuper la première place en Afrique en matière de liberté de presse, selon le classement de Reporter sans frontières.

C’est accompagné d’une importante délégation, que le vice-ministre de l’information, Audrin Marthe, présent dans la capitale burkinabè depuis l’ouverture du FILEP, a reçu les attributs de cette reconnaissance des mains de l’ancien ministre en charge de la défense, ancien Président du Conseil national de la transition, Chériff Sy. Une délégation qui a été fortement ovationnée par les invités de cette soirée de mérite.
« La liberté de presse en Namibie est constitutionnalisée. Aucun pouvoir ne pourrait la remettre en cause », a confié le vice-ministre de l’information de la Namibie, Audrin Marthe, ajoutant qu’aucune restriction n’est faite aux journalistes et aucun sujet ne leur est interdit.

O.L
Lefaso.net

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