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Burkinabè de Côte d’Ivoire : Des délégués se ressourcent au pays natal

Publié le mardi 14 février 2006 à 07h24min

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Ambroise Balma, consul général à Abidjan

Le 13 février 2006, le ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, Youssouf Ouédraogo, a reçu une délégation de la communauté burkinabè vivant en Côte d’Ivoire. Forte de 67 membres, la délégation a dit être venue s’imprégner des réalités socioéconomiques du Burkina Faso.

Des délégués consulaires des Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire séjournent depuis dimanche 12 février 2006 au Burkina Faso. En plus des 54 délégués consulaires (ou leurs représentants) des juridictions d’Abidjan et de Bouaké, la délégation comporte deux (02) représentants du consulat honoraire de Soubré et onze (11) planteurs et notables.

Au nombre de 67 membres, ces Burkinabè conduits par le consul général à Abidjan, Ambroise Balma, ont rencontré le ministre en charge des Affaires étrangères, Youssouf Ouédraogo. C’était dans la matinée d’hier lundi 13 février, en présence d’autres membres du gouvernement et des directeurs généraux (ou leurs représentants) des institutions bancaires et des entreprises immobilières de la place.

Dans ce face-à-face, il est revenu au chef de la délégation, M. Balma, d’indiquer l’objet de la visite d’une dizaine de jours : « présenter les meilleurs vœux de nouvel an aux autorités burkinabè et surtout, féliciter le président du Faso pour sa brillante réélection, avoir des échanges avec des ministres et des responsables d’entreprises publiques sur les questions intéressant notre diaspora, se ressourcer en s’imprégnant des réalités socioéconomiques du Burkina Faso ».

Ambroise Balma a mis l’occasion à profit pour saluer le rôle important des délégués consulaires. « Interface entre nos consulats généraux et les communautés à la base... », a-t-il expliqué ces délégués apportent toute l’assistance à la communauté burkinabè surtout en période de tensions. Des tensions qui, a poursuivi M. Balma, font vivre aux Burkinabè des moments parfois difficiles. « Il ne se passe guère un jour ou une semaine sans que nous ne soyons saisis de cas d’arrestations ou d’affrontements intercommunautaires impliquant des Burkinabè », a-t-il confié à la rencontre. Il a regretté dans la lancée, la difficulté pour les forces impartiales à assurer la protection des civils sans distinction de nationalité.

Les cinq attentes des Burkinabè de Côte d’Ivoire

A la suite du chef de la délégation, le porte-parole de la coordination des délégués consulaires, Tayourou Toé a soumis des doléances au ministre des Affaires étrangères. Les Burkinabè de Côte d’Ivoire ont demandé une implication du président du Faso pour qu’ils obtiennent des terrains urbains et cultivables. Ils ont aussi souhaité bénéficier du droit de vote à partir de leur pays d’accueil.

La décentralisation de l’administration consulaire sur le territoire ivoirien en vue de mieux « toucher les quatre (4) millions de Burkinabè vivant au pays d’Houphouët-Boigny », a également été demandée. Ils veulent, par ailleurs, que leurs délégués les plus méritants soient décorés par la nation burkinabè. Les délégués consulaires, de l’avis de M. Toé, mériteraient des passeports de service dans le cadre de l’accomplissement de leur mission.

Ces cinq (5) doléances ont été jugées « légitimes » par le ministre Youssouf Ouédraogo. Toutefois, le ministre a estimé que les conditions pour le vote des Burkinabè de l’étranger ne sont pas encore réunies dans tous les pays d’accueil. Le chef de l’Etat et le gouvernement travaillent à relever les difficultés faisant entrave au processus, a-t-il rassuré. Sur la question des terrains cultivables, le ministre a réaffirmé à la délégation, la poursuite du plan global de réinsertion des Burkinabè revenant de Côte d’Ivoire. Les terrains urbains, à son sens, pourraient être achetés par ceux qui le désirent. Il a par ailleurs, promis l’initiation de mesures dans le sens de la décentralisation de l’administration consulaire.

Quant à la décoration des Burkinabè de l’étranger, Youssouf Ouédraogo indique que la pratique existe déjà. Même si un quota est fixé chaque année, a-t-il précisé, avant de dire aux Burkinabè de Côte d’Ivoire, la circonspection qui entoure la délivrance des passeports de service... Pour terminer, il leur a traduit toute la disponibilité du président du Faso, Blaise Compaoré, à œuvrer à l’épanouissement de ses compatriotes vivant à l’étranger et au retour de la tranquillité en Côte d’Ivoire.

Le séjour des Burkinabè de Côte d’Ivoire se poursuit jusqu’au 20 février prochain avec des visites de chantiers de développement comme le barrage de Ziga, les sites de la SONATUR à Ouaga 2000. Des échanges avec d’autres personnalités de l’Etat, avec des responsables d’institutions financières et immobilières, sont inscrits au programme du séjour.

Koumia Alassane KARAMA
Sidwaya

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