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CAN 2006 : Le record absolu des Pharaons

Publié le lundi 13 février 2006 à 07h34min

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Elles étaient 16 équipes à convoiter dame CAN 2006 au bord du Nil. Les Pharaons d’Egypte réputés intraitables quand ils évoluent sur leurs propres installations, ont remporté et ce, pour la 5e fois (record absolu), le 25e trophée de la compétition. Mais quelle vision étriquée que de vouloir résumer cette CAN au triomphe égyptien tant elle a été riche en événements.

La sort de la finale de cette CAN qui a mis aux prises Ivoiriens et Egyptiens était lié à ce tir au but raté du capitaine et mégastar des Eléphants de la Côte d’Ivoire, Didier Drogba. Premier tireur de la série des 5, l’attaquant-vedette ivoirien et qui plus est, capitaine et leader, a tiré dans les bras de Issam El Hadary, le portier des Pharaons. Les autres tireurs de la Côte d’Ivoire ne savaient sur quel pied aller frapper le ballon. Logiquement, Baki Koné est lui aussi passé à côté du sujet.

Par ailleurs, dans cet échec de Drogba, il y a comme si une main invisible remettait les choses à plat. Qu’est-ce qui n’avait pas été dit quand Eto’o Fils a envoyé, en 1/4 de finale, son shoot hors cadre dans la même épreuve et que l’Ivoirien de Chelsea, lui, réussissait le sien ? Jean Jacques Tizié, le portier des Eléphants avait clairement dit que le malheureux tireur camerounais, lui aussi star, avait été puni par les dieux.

La coach ivoirien, Henri Michel et la presse locale avaient embouché la même trompette pour descendre Samuel Eto’o Fils qui s’était promis, en des mots, nous l’avouons, peu courtois, de se payer la tête « des pachidermes ». Et que dire aujourd’hui de Drogba dont on disait avoir remporté son duel face à Eto’o Fils en réussissant là où le Camerounais a échoué ? Le même capitaine des Eléphants qui a qualifié son équipe aux tirs au but l’a éliminée au cours de la même épreuve en finale. Il y a de quoi méditer sur ce débat qui a fait beaucoup jaser.

Toutefois, la Côte d’Ivoire a certes perdu la finale mais non sans avoir forcé respect et admiration. Malgré l’hostilité de tout un stade de 90 000 places plein comme un œuf, les éléphants au su tenir tête aux Pharaons pendant 120 mn. La sélection du coach français Henri Michel a la marque des grandes équipes : le mental fort. Et que dire alors de l’Egypte ? Seule équipe invaincue en 7 matches, les Pharaons aidés par leur public sont montés en puissance dans cette compétition. A l’heure du bilan, ils décrochent la médaille d’or, le trophée, la somme de 140 millions de F CFA et les honneurs. Le dépositaire du jeu égyptien, capitaine et milieu de terrain Ahmed Hassan a été élu meilleur joueur et son gardien de but a, lui aussi, été élu meilleur à son poste.

Une CAN moins pleine sur le terrain que dans les coulisses

Avec un total de 72 buts, soit une moyenne de plus de 2,5 buts par match, cette 25e Coupe d’Afrique des Nations aura été relativement riche en buts. Mais Eto’o Fils, meilleur buteur qui n’a à son compteur, que 5 petits buts est loin d’égaler encore moins de battre le record en la matière qu’il s’était promis et qui est détenu par l’Ivoirien Laurent Porou. On ne peut pas le nier sur les 32 matchs disputés ; il y a en eu de belles facture. Mais bon nombre de matchs ont été à la limite de la moyenne. En d’autres termes, bien des équipes (Ghana, Angola, Togo, Afrique du Sud, Maroc...) se sont plutôt disputé le hit-parade des équipes qui ont déçu.

Le cas des mondialistes semble le plus inquiétant. A l’exception de la Côte d’Ivoire et dans une moindre mesure, la Tunisie, trois des 5 équipes africaines qualifiées pour le mondial ont affiché une petite forme. Si sur le rectangle vert, le public est un tout petit peu resté sur sa soif, dans les coulisses de la CAN, les faits se sont bousculés. Souvenez-vous de Emmanuel Adébayor et son coach Stephan Keshi.

Il s’en est fallu un poil pour que les deux s’expliquent aux coups de poings. La star égyptienne, Mido et son entraîneur se sont également livrés en spectacle. Les primes et salaires impayés ont pollué l’atmosphère de certaines équipes dont la RD Congo (les Simbas n’étaient pas loin de la grève), l’Afrique du Sud, le Zimbabwe...Les sélectionneurs Arthur Jorge (Cameroun) et Patrice Neveu (Guinée) ont dû faire le forcing pour voir leurs salaires payés. L’arbitrage a fait couler une fois de plus, beaucoup d’encre et de salive.

Les Sénégalais ont crié au vol quand cet arbitre camerounais a fermé les yeux sur ce penalty qui aurait pu peser lourd dans ce match qui a opposé les Lions de la Téranga aux Pharaons. Henri Michel, l’entraîneur de la Côte d’Ivoire a simplement qualifié l’arbitrage lors de la finale, de « zéro ».

A sa suite, les coaches guinéen et ghanéen se sont dit mécontents des hommes de sifflet qui sont accusés d’avoir été trop généreux en cartons jaunes et rouges (expulsions) et à la fois, d’avoir fermé les yeux sur d’autres fautes d’anti-jeu. Le débat est lancé depuis lors et continue de faire des vagues. Enfin, un côté de la CAN qui mérite le tableau du bilan est la prestation des « vieux » . Rigobert Song qui a battu, à l’occasion, le record des 100 matchs disputés à une phase finale, a répondu présent. « Le papy » des Pharaons, Hossam Hassam, lui, a joué deux matchs avec à la clé, 1 but inscrit. Jay-Jay Okocha qui a disputé, sans doute, sa dernière CAN a eu son temps de jeu. Maintenant que les rideaux sont tombés sur la 25e CAN, tous les Etats attendent le tirage au sort pour les éliminatoires de la CAN Ghana 2008 prévu pour le 23 février prochain.

Jérémie NION
Sidwaya

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