LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Danse chorégraphique : Avec « La réincarnation », le centre Guiré veut conserver son titre à la SNC

Publié le jeudi 4 mai 2023 à 23h05min

PARTAGER :                          
Danse chorégraphique : Avec « La réincarnation », le centre Guiré veut conserver son titre à la SNC

Le centre Guiré est l’un des favoris pour décrocher la palme d’or en danse chorégraphique au Grand prix national des arts et des lettres de la 20e édition de la Semaine nationale de la Culture. Son spectacle, « La réincarnation », présenté le dimanche 30 avril 2023 à la Maison de la Culture de Bobo-Dioulasso, fait un clin d’œil au président Thomas Sankara.

Créée en 2014 à Ouagadougou par Sayouba Guiré, la compagnie de danse chorégraphique, Centre Guiré Naaba Ambga est un habitué des podiums à la grand-messe de la culture au Burkina. Après avoir remporté le premier prix en danse traditionnelle en 2016, puis le premier prix en danse chorégraphique en 2018, les protégés de Sayouba ne comptent pas faire de la figuration à la 20e édition de la SNC, après cinq années sans compétition.

Leur spectacle baptisé « La réincarnation », a été présenté dans la catégorie danse chorégraphique, dimanche dernier à la Maison de la Culture. Il met en lumière quatre chefs d’Etats panafricanistes et visionnaires dont Mohamad Kadhafi de la Libye, Patrice Lumumba de la RD Congo, Jerry Rawlings du Ghana et Thomas Sankara du Burkina Faso.

Sayouba Guiré et sa compagnie sont logés au sein de l’Institut national de Formation des Personnels de l’Education (INFPE)

La réincarnation de l’idéal sankariste

« Ces présidents se sont battus pour l’unification de l’Afrique et de son autonomie totale vis-à-vis du joug colonial", indiqué le premier responsable de la compagnie qui précise qu’une grande partie du spectacle s’est focalisée sur l’idéologie révolutionnaire du capitaine Thomas Sankara et ses actions qu’il menait pour redonner au Burkinabè sa dignité.

« Cette idéologie révolutionnaire a toujours concerné chacun de nous. Cela a influencé les prises de position de certains leaders qui ont décidé de prendre leur destin en main, d’aller au charbon pour permettre aux Burkinabè de vivre en paix. D’où la réincarnation à travers la renaissance des leaders au charisme de Sankara qui aiment bien leur peuple, motive leurs troupes et sont prêts à se sacrifier pour que le peuple vive dans la paix », explique Sayouba Guiré.

La création du spectacle a pris un an, selon le chorégraphe. L’on y retrouve six danseurs et quatre musiciens qui jouent de façon alternée plusieurs instruments tels que la batterie, le N’goni, le dondo, le tamani, la flûte guinéenne et le djembé.

La compagnie Centre Guiré lors de la prestation du spectacle à la Maison de la Culture

La traversée du désert

Entre la dernière édition de la Semaine nationale de la culture et celle présente, la vie n’a pas été un long fleuve tranquille pour la compagnie Centre Guiré. Après avoir galéré à cause du Covid-19, le groupe a vu ses activités prendre un grand coup avec la dégradation de la situation sécuritaire, à l’instar des autres acteurs culturels.

« Avant, on pouvait avoir six à dix prestations par mois. Mais actuellement, ça ne va pas. Les prestations se font rares. Mes danseurs n’exercent pas d’autres activités. Ils ne connaissent que la danse. Au Mali ou au Sénégal, les danseurs sont valorisés. Pourtant, ils ne sont pas nécessairement plus talentueux que nous au Burkina. Pourquoi est-ce ainsi ? C’est parce que ces pays ont mis la culture en avant », déduit Sayouba Guiré.

Sayouba Guiré plaide pour une promotion des lauréats au delà de la SNC

Promouvoir les lauréats au-delà de la SNC

Le chorégraphe pense que les lauréats des différentes catégories du GPNAL ne bénéficient pas d’assez de promotion après la tenue de la SNC. « Nous ne sommes pas là juste pour être lauréats. Il faut une promotion des lauréats au-delà de la SNC. Depuis notre sacre en 2018, nous n’avons jamais eu un gombo (opportunité d’affaire, ndlr) du ministère de la Culture », regrette le patron du Centre Guiré, qui a reconnu le dynamisme de l’ancien ministre de la culture, Tahirou Barry.

« En 2016, il a fait une promesse à la Maison de la Culture qu’il a tenue. Les lauréats ont bénéficié d’une tournée dans toutes les 45 provinces. La Compagnie républicaine de sécurité et la Brigade anti-criminalité nous ont escorté. Le ministre était proche des ambassadeurs que nous étions. Nous étions à l’aise. Il a vraiment travaillé. », se souvient Sayouba Guiré.

Les danseurs de la compagnie face aux couleurs nationales

Le plaidoyer

Tout en saluant les efforts consentis par le gouvernement de transition pour organiser les grandes manifestations culturelles telles que la SNC, Sayouba Guiré plaide pour que les vainqueurs des compétitions en danse chorégraphique et traditionnelle puissent exprimer leur savoir-faire lors des cérémonies d’ouverture ou de fermeture du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) et du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Fredo Bassolé
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
SNC/Bobo 2024 : Les cordons bleus sont au four et au moulin
SNC 2024 : C’est parti pour les activités littéraires