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RSF sur les dangers qui menacent le journalisme…

Publié le mercredi 5 avril 2023 à 12h10min

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RSF sur les dangers qui menacent le journalisme…

Dans un rapport rendu public le lundi, 3 avril 2023, Reporters sans frontières (RSF) a publié une enquête sur les dangers auxquels font face les journalistes exerçant au Sahel. Intitulé « Dans la peau d’un journaliste au Sahel », le rapport, diffusé sur son site (https://rsf.org/fr), déplore un net recul de la liberté de la presse dans la région, entre 2013 et 2023.

Dans un commentaire du rapport publié sur son site, RSF rappelle que cinq journalistes ont été tués au Sahel en l’espace de dix ans, tandis que deux autres ont été récemment portés disparus. Des centaines d’autres ont été menacés et ne peuvent plus exercer leur profession sans risquer leur vie. En 40 pages, le dernier rapport de RSF, Dans la peau d’un journaliste au Sahel, révèle à quel point les conditions d’exercice du journalisme se sont détériorées dans cette partie du monde, et comment celle-ci est en train de devenir une “zone de non-information”.

Être dans la peau d’un journaliste au Sahel signifie devoir faire face à des bandes armées radicales de plus en plus présentes qui n’hésitent pas à assassiner des journalistes quand elles ne les enlèvent pas pour s’en servir de monnaie d’échange. Dans ce contexte sécuritaire dégradé, il faut aussi savoir composer avec de nouveaux pouvoirs installés à la faveur de coups d’Etat et qui imposent à la profession leur conception du journalisme et leurs “injonctions patriotiques”. Il faut encore apprendre à évoluer avec la milice de Wagner, qui exerce une influence de plus en plus palpable sur le marché de l’information régionale, mais aussi déjouer les pièges des mercenaires de la désinformation.

Au Sahel, les dangers sont désormais multiples, tout comme les entraves imposées par les États qui limitent souvent de façon arbitraire la liberté de circulation et le droit d’informer des journalistes, notamment dans les régions où sont déployés les groupes armés.

Fruit de l’engagement direct sur le terrain des équipes de RSF à Dakar, qui ont aussi recueilli plusieurs dizaines de témoignages d’experts et de journalistes vivant ou travaillant dans la région, Dans la peau d’un journaliste au Sahel décrit les nouveaux ennemis des journalistes locaux et de la presse étrangère, puis interroge les moyens de relever le défi d’informer en rappelant des initiatives de résilience et préconisant un certain nombre de recommandations.

« L’immense joie que nous a procuré la libération d’Olivier Dubois le 20 mars dernier ne peut occulter les difficultés croissantes auxquelles sont confrontés les journalistes travaillant au Sahel. Cette partie du continent africain est dangereusement en train de devenir une région privée de journalistes indépendants et d’informations fiables, où l’autocensure devient la norme. Pour éviter que le Sahel ne devienne une zone de non-information, ce rapport lance aussi un appel aux Etats de la région. Un sursaut est absolument nécessaire pour ne pas priver 110 millions de Sahéliens de leur droit élémentaire à être informés », commente le directeur du bureau de RSF pour l’Afrique subsaharienne, Sadibou Marong.

Erwan Compaoré
Lefaso.net
Source : site web de RSF

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Vos commentaires

  • Le 5 avril 2023 à 12:31, par AHMED En réponse à : RSF sur les dangers qui menacent le journalisme…

    Aucun danger. Le Burkina est en guerre. Que tout le monde se donne la main pour bouter les terroristes dehors. Après la récupération de tout le pays Chaque journaliste pourra aller prendre des photos avec leurs idoles politiques. Certains politiciens ont commencé à se faire voir en héros

  • Le 5 avril 2023 à 12:45, par TANGA En réponse à : RSF sur les dangers qui menacent le journalisme…

    La ’’liberté’’, ce vain mot qui empêche aux braves gens de dormir ; et maintenant la ’’liberté de presse’’. La liberté elle même est caduque n’en parlons pas celle qui qualifie la presse.
    Il faut dire que pour avoir une bon journalisme de guerre, il faut des journalistes qui vont au front là où le métal traverse la chaire. Mais combien sont ils à vouloir et pouvoir y aller ? Zéro !
    Alors, les homme de presse se rabattent sur les informations données par les service des armées pour relayer ; mais force est de constater que si l’on prend cinq presses, cinq journalistes on a pas les mêmes récits même si c’est le même texte original que tous ont reçu.
    Cela veut dire que les sieurs journalistes ne relatent pas qui leur a été dit, mais analysent chacun de son côté pour dire aux populations, voila, voila. A partir de là naissent les malentendus etc.
    Et puis, nos journalistes sont comme l’électorat du pays. Ils penchent vers qui les arrangent plus au détriment du peuple. Comment ça peut don aller.

  • Le 5 avril 2023 à 12:50, par Baoyam En réponse à : RSF sur les dangers qui menacent le journalisme…

    Je suppose mais je doute que RSF a aussi publié un rapport intitulé "Dans la peau d’un journaliste en Ukraine". Rien que cette semaine, un journaliste russe qui couvrait la guerre en Ukraine a été tué par un acte terroriste. Une autre avait été tuée dans des circonstances similaires il y a quelques mois. N’en parlons pas de la fermeture de toutes les chaînes de télévisions privées qui ne sont pas directement branchées au discours officiel.

    Il faudrait aussi un autre rapport " Dans la peau d’un journaliste russophone en Europe". Leurs médias sont fermés, les comptes bancaires gelés. Certains sont arrêtés et emprisonnés.

    Le comble de l’Ironie est que la Moldavie a fermé la majorité des chaînes de télévisions privées (six au total) qui diffusent des programmes en langage russe. Et bien, ce pays est passé de 89 à 40è place (+49) dans le classement de la liberté de la presse par REPORTERS SANS FRONTIERES. Ainsi va le monde !

    Nous sommes attachés à la liberté de nos journalistes au Sahel. Mais malheureusement les organisations occidentales de soi-disant liberté et de droits de l’homme sont juste des bras moraux de l’impérialisme. Ils ferment les yeux quand les violations les arrangent et amplifient quand c’est contre les intérêts de l’impérialisme.

  • Le 5 avril 2023 à 13:08, par Bob En réponse à : RSF sur les dangers qui menacent le journalisme…

    Pauvres journalistes de RT, SPUTNIK et les chroniqueurs critiques qui ont été blacklistes par les médias occidentaux, qui va les défendre ? En tout cas merci pour les journalistes du Sahel qui n’ont déjà pas les moyens de faire des reportages dans certaines régions en temps de paix. J’espère que les gouvernements ne mettront pas d’autres entraves réglementaires et légales comme certains journalistes le demande sur les plateaux TV. Au contraire nos autorités doivent s’adjoindre la presse pour véhiculer les messages de résistance, mobiliser les forces et magnifier nos armes. Les journalistes sont TOUS patriotes et mettront l’intérêt général au dessus de leurs convictions personnelles si celles-ci sont en porte à faux. Je n’ai aucun doute , même les journalistes les plus JALOUX de leur liberté, qui les pousse parfois à raconter des inepties adhéreront à ce vaste mouvement. Réconciliateurs, insurgés ou franceafricains.

  • Le 5 avril 2023 à 13:34, par Fretback En réponse à : RSF sur les dangers qui menacent le journalisme…

    De toute façon, il y a les communiqués (victorieux) , l’organe central de ce qu’il faut savoir d’officiel... tik-tok et face-de-bouc, non ? De quoi se plaignent-ils, ces impérialistes-là à la solde de la France et des yeux de hiboux, hein ? A part les importuns qui prennent vite ombrage s’ils sont critiqués, plus personne ne lit, ni de livres ni de journaux, chacun sait grâce aux GAFA ’révolutionnaires’ ou aux medias du camp adverse, un point c’est tout ! Il faut être avec le leader charismatique (ou pas) du moment comme on suit aveuglément un chef de famille, de village, de tribu, de confrérie, de caste. Les NAB, GBN et autres héritiers de NZ, qu’ils aillent chez le diable de France Culture (et pas Radio France Culture) ! La complexité , la nuance, le débat ne sont plus de l’époque ni de ce monde, surtout de ce continent. Garde-à-vous !

  • Le 5 avril 2023 à 13:51, par Lom-Lom En réponse à : RSF sur les dangers qui menacent le journalisme…

    C’est un non-evenement pour nous saheliens car c’est notre ’"droit à la vie" est menacé tous les jours. Les djihadistes tuent, violent, chassent les gens de leurs maisons et RSF le sait très bien ! Pour ces gens qu’on tue, le droit à l’information est secondaire voire le dernier souci. Que RSF arrête de nous pomper l’air car chez eux en Occident tous les journalistes ne peuvent pas exercer comme cela se doit. On s’en fout donc de cette information !

  • Le 5 avril 2023 à 14:39, par Naso En réponse à : RSF sur les dangers qui menacent le journalisme…

    Il faudra aussi faire le même exercice aux Etats Unis et en Europe et vous serrez édifiés. Vos différentes enquêtes fallacieuses ne se déroulent qu’en Afrique alors que ce qui se passe ailleurs est pire.
    Tout cela aussi est de la faute de certains de nos soi-disant journalistes qui confondent liberté d’expression appris à l’école et liberté d’expression du terrain qui doit s’adapter en fonction de la réalité, si bien qu’ils sont prêts à foutre leurs propres pays en l’air au nom de cette soi-disante liberté d’expression.
    Comprenez que la liberté d’expression ne veut pas dire s’exprimer sans réfléchir.

  • Le 5 avril 2023 à 15:31, par Negblanc En réponse à : RSF sur les dangers qui menacent le journalisme…

    Être journaliste n’est pas synonyme de probité, et de neutralité. Ce n’est n’est pas non plus parce qu’on est journaliste qu’il faut tout dire et ça les médias occidentaux le pratiquent bien. Reste que nos copieurs de principes qui ne sont pas les notre pensent que tout dire est un droit absolu et illimité. Ménard était de RSF, maintenant il est au Rassemblement National français, il aime aussi la liberté de presse mais laquelle ?

  • Le 5 avril 2023 à 15:36, par Baroudeur En réponse à : RSF sur les dangers qui menacent le journalisme…

    C’est tout parce qu’ils n’ont plus de répondants au Burkina et ils pensaient passer par des valets locaux pour obtenir le renseignement dont ils ont besoin. Expulser leurs correspondants est un coup dur pour leur entreprises. Financer les médias locaux et continuer de bénéficier des renseignements, c’est la nouvelle stratégie qui semble être en place ou de passer par certaines ONG internationaux ou nationaux.
    les services de renseignements doivent veiller au grain.

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