LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “La prudence et l’amour ne sont pas faits l’un pour l’autre : à mesure que l’amour croit, la prudence diminue. ” François de La Rochefoucauld

Burkina Faso - Côte d’Ivoire : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

Publié le jeudi 9 février 2023 à 23h09min

PARTAGER :                          
Burkina Faso - Côte d’Ivoire : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

Ils sont deux (02) pays de l’Afrique de l’Ouest liés par la géographie, l’histoire, la sociologie, l’économie, la culture et la politique. Ces pays, ce sont évidemment le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. La densité et la solidité de fait de leurs relations multidimensionnelles font d’eux un couple unique, en termes de rapports inter-Etats, dans cette partie de notre continent. Malheureusement, les vicissitudes politiques conflictuelles internes de chacun de ces pays influent souvent sur la qualité de leurs liens. Du reste, cela n’est guère étonnant car plus les liens entre deux personnes, deux structures, deux nations sont denses, plus les heurs et les malheurs de l’une sont partagés et vécus, volontairement ou involontairement, par l’autre et vice-versa.

Ainsi, sous le Comité militaire de redressement pour le progrès national du colonel Saye Zerbo qui, le 25 novembre 1980, a renversé le régime de la IIIe République dirigée par le général Aboubacar Sangoulé Lamizana, l’institution du laissez-passer pour réguler l’émigration des Voltaïques en Côte d’Ivoire où ils subissaient de la part de certains Ivoiriens les pires humiliations avait déjà mis mal à l’aise le président Félix Houphouët-Boigny et refroidi quelque peu les relations entre les deux pays. Il était prêté au régime des colonels de l’époque l’intention de priver la Côte d’Ivoire de l’importante main d’œuvre d’origine voltaïque. Quelque trois (03) ans plus tard, à l’avènement du Conseil national de la révolution (CNR) présidé par le capitaine Thomas Sankara, c’était le comble du côté d’Abidjan qui soupçonnait Ouagadougou de vouloir le déstabiliser.

Une parfaite réciprocité

La réciproque était tout aussi vraie à Ouagadougou puisque nombre d’observateurs ont vu dans l’assassinat du président T. Sankara et de ses compagnons une main invisible ivoirienne qui en a tiré les ficelles ; lors de la succession du président Félix Houphouët-Boigny décédé le 07 août 1993, une guerre de succession éclate entre Henri Konan Bédié, président de l’Assemblée nationale et du Parti démocratique de Côte d’Ivoire/Rassemblement démocratique africain (PDCI/RDA) et Alassane Dramane Ouattara, Premier ministre accusé d’être un Burkinabè.

Même si c’est le premier qui a remporté le bras de fer, le second ne s’est pas avoué vaincu et a créé le Rassemblement des républicains (RDR). Dès lors, les événements s’enchaînent à un rythme infernal dans ce pays : exacerbation de la crise ; coup d’Etat militaire du général Robert Guéi le 24 décembre 1999 ; élection calamiteuse, en 2000, de Koudou Laurent Gbagbo, alors président du Front populaire ivoirien (FPI) comme président de la république ; assassinat, dans des conditions troubles et à la même période, du président candidat malheureux le général R. Guéi ; disqualification d’Alassane Dramane Ouattara de ces élections pour cause de non-ivoirité ; refus de Koudou Laurent Gbagbo de remettre son mandat en jeu en 2005 ; éclatement de la rébellion dite des Forces nouvelles conduite par Guigbafori Guillaume Soro ; crise postélectorale meurtrière se soldant par plus de trois mille (3 000) morts (au cours de laquelle les Burkinabè ont payé un lourd tribut humain et économique) en 2010-2011 consécutive au refus de L. Gbagbo d’accepter la victoire de Alassane Dramane Ouattara proclamée par la Commission électorale indépendante (CEI) ; chute de L. Gbagbo suivie de son procès à la Cour internationale de La Haye d’avril 2011 à juin 2021.

« Une dextérité de marionnettiste en œuvre depuis Ouagadougou »

Au cours de toutes ces péripéties que la Côte d’Ivoire a traversées, l’ombre du Burkina Faso a toujours plané sur ce pays. Le chef de l’Etat burkinabè de l’époque, Blaise Compaoré, était perçu comme le parrain de tous ceux qui étaient en rupture de ban avec les gouvernants ivoiriens : des simples opposants du Front populaire ivoirien (FPI) aux acteurs de la rébellion des Forces nouvelles (FN) en passant par les animateurs du Rassemblement des républicains (RDR). Du reste, la nationalité du président Alassane Dramane Ouattara n’a-t-elle pas été longtemps remise en question par beaucoup d’Ivoiriens (et non des moindres) qui le considéraient comme un Burkinabè ?

Comme pour confirmer l’omniprésence du Burkina Faso sur l’arène politique ivoirienne à cette époque, c’est à Ouagadougou que les protagonistes de la crise ivoirienne ont signé le 04 mars 2007 l’accord dit de Ouagadougou qui permit d’organiser plus tard l’élection présidentielle des 31 octobre (pour le premier tour) et 28 no vembre (pour le second tour) 2010. Un observateur ivoirien des relations ivoiro-burkinabè avait, parlant de Blaise Compaoré et dudit accord, dit qu’il s’agit d’« Une dextérité de marionnettiste en œuvre depuis Ouagadougou ».

A l’inverse, les responsables ivoiriens ont, depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, été régulièrement accusés par les dirigeants burkinabè tantôt de manœuvrer pour le retour de Blaise Compaoré ou de ses proches au pouvoir, tantôt d’être de connivence avec ce dernier qui était fortement soupçonné par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et ses alliés de parrainer les terroristes ; lesquels ont, en janvier 2016, perpétré leurs premières attaques au Burkina Faso et singulièrement dans la capitale Ouagadougou. En effet, à l’exception de l’intermède pendant lequel le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a présidé aux destinées du pays, la Côte d’Ivoire et particulièrement ses gouvernants ont bien souvent été, à partir de 2015, considérés comme à l’origine de tous les maux dont souffrent les Burkinabè.

Le paradoxe des relations ivoiro-burkinabè

Or, en dépit du fait que les relations évoluent bien souvent en dents de scie très acérées, les rapports entre les deux (02) pays ne sont jamais interrompus. Que ce soit au niveau des gouvernants ou que l’on se situe à l’échelle des populations, les liens, certes parfois froids ou tièdes, ont toujours demeuré.

Le Traité d’amitié et de coopération (TAC) signé le 29 juillet 2008 par les présidents Blaise Compaoré et Koudou Laurent Gbagbo au moment même où les relations entre les deux pays et les deux hommes n’étaient cordiales qu’en apparence en est un signe révélateur. Et que dire des Burkinabè lambda qui, malgré les traitements inhumains subis de la part de certains Ivoiriens avant, pendant et après la crise postélectorale ont continué et continuent, contre vents et marées, à se rendre en Côte d’Ivoire ? Que dire également des Ivoiriens qui, bon gré mal gré, ont continué et continuent de les recevoir ?

A cela, il faut ajouter les étincelles que provoque, à bien des égards, le choc entre la légendaire humilité des Burkinabè qui, bien souvent, frise le complexe d’infériorité et l’exubérance connue de nos frères ivoiriens que d’aucuns assimilent à un complexe de supériorité ; si bien que les relations interindividuelles entre personnes appartenant aux deux (02) pays peuvent être parfois heurtées.

Ces « frères siamois » aux relations tumultueuses que personne ne peut cependant séparer

Tout cela sonne comme des bizarreries, des étrangetés et des invraisemblances. Pourtant, il n’y a rien de plus intelligible que cela. En partant des liens évoqués dans les premières lignes de cette tribune, ces relations ressemblent fort à celles qu’entretiennent la langue et les dents dans la bouche ou celles qui animent la vie d’un couple : les coups de dents maladroits qui blessent la langue ou l’incapacité de celle-ci à extraire des interstices des dents les débris alimentaires qui y sont coincés ne peuvent être cause de séparation entre les deux (02) protagonistes d’une part et d’autre part les scènes de ménage dont les membres dudit couple qui, au contraire des couples réels, ne peuvent divorcer.

Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire sont condamnés à vivre ensemble mais bien plus que les dents et la langue ou les membres d’un couple, ils apparaissent comme des frères siamois qu’aucun chirurgien aussi doué soit-il ne peut séparer au risque de les tuer tous les deux. C’est pour cela que les deux (02) pays, à commencer par le Burkina Faso, doivent sinon approfondir, dans le cadre du TAC, leurs relations, du moins faire preuve d’une bienveillante attention l’un vis-à-vis de l’autre et vice-versa. C’est d’autant plus pertinent que l’ancien président K. L. Gbagbo lui-même avait affirmé, malgré le climat difficile qui était celui des relations ivoiro-burkinabè, que le couple Burkina Faso – Côte d’Ivoire, à travers le traité, doit être le moteur de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en vue l’intégration des pays membres.

Au demeurant, la revendication assumée de la souveraineté affichée et clamée du côté burkinabè n’est pas antinomique à la nécessité de tisser des relations fraternelles cordiales avec nos voisins (proches ou lointains) en commençant par la Côte d’Ivoire avec laquelle nous avons des liens économiques solides (chemin de fer, interconnexion des réseaux électriques, débouché pour nos exportations, etc.) et où résident des millions de Burkinabè ou de citoyens ivoiriens d’origine burkinabè.

Il nous revient d’ailleurs que la qualité de nos relations avec nos voisins et avec les institutions bancaires sous régionales expliquerait, au moins en partie, la survenue de la crise liée à l’indisponibilité des produits pétroliers en fin d’année 2022. Pour erronées que puissent être ces informations, elles ont malheureusement le don des produire des conséquences négatives réelles.

S’il est vrai que c’est la politique qui définit les orientations économiques, il est également vrai que la gouvernance économique exige un réalisme certain de la part des dirigeants politiques qui dépasse les options politique et idéologique. A l’appui de cette appréhension des réalités économiques, que ferons-nous en mars, avril et mai (pic de la consommation de l’électricité), si, au prétexte que le déficit énergétique dans leurs pays est aigu, la Côte d’Ivoire et/ou le Ghana venant à nous priver de quelques mégawatts ?

Les accusations proférées par la rue burkinabè contre le président A. D. Ouattara, quoique bruyantes, ne doivent donc pas constituer un guide pour l’action de la Transition. A la limite, elles peuvent être considérées comme une unité de mesure de la perception des relations inter-Etats par certains citoyens dans un contexte où il est de leur droit d’exprimer leurs opinions.

Issaka SOURWEMA
Dawelg Naaba Boalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 9 février 2023 à 23:26, par Renault HÉLIE En réponse à : BURKINA FASO – CÔTE D’IVOIRE : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

    Vouloir comparer le Burkina à la Côte d’Ivoire est absurde, il faudrait plutôt comparer des pays sahéliens entre eux. Le Mali est quand même plus le « frère siamois » du BF...
    Il y a tout au plus une proximité géographique.
    La CI n’a pas eu la chance de subir l’épouvantable enfilade de coups d’état du BF (57 ans de putschisme, faut le faire !) ni l’énorme obésité de la fonction publique burkinabè, monstrueux parasite du pays qui plombe toute initiative privée et fait fuir les investisseurs.
    Si la Côte d’Ivoire réussit si bien, c’est dû au fait qu’elle n’a pas peur de l’entreprise privée et que ses fonctionnaires ne se démènent pas pour vampiriser les entreprises privées et les agriculteurs.
    Peu de Burkinabè acceptent de la voir, mais la Côte d’Ivoire réussi beaucoup mieux économiquement que le Ghana, le Cameroun, le Kenya, l’Ouganda, le Congo-RDC, la Tanzanie, le Rwanda, etc.
    Source : Banque Mondiale, voir les PNB par habitants.
    La CI arrive juste après la RSA et le Maghreb, si l’on excepte certains pays au sous-sol très riche comme le Gabon.
    En utilisant un tableur de type EXCEL, j’ai pris la peine de trier les PNB par habitant en dollars USD $(données de la banque mondiale sur l’Afrique Subsaharienne, site de la banque mondiale).
    Pays PNB par habitant en dollars USD $
    ////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
    Côte d’Ivoire 2 549,00 $
    Ghana 2 363,30 $
    Congo-RPC-Brazza 2 290,40 $
    Kenya 2 081,80 $
    Nigéria 2 065,70 $
    Angola 1 953,50 $
    Zimbabwe 1 773,90 $
    Cameroun 1 666,90 $
    Sénégal 1 636,90 $
    Bénin 1 319,20 $
    Guinée 1 189,20 $
    Zambie 1 137,30 $
    Tanzanie 1 099,30 $
    Soudan du Sud 1 071,80 $
    Togo 973,20 $
    Éthiopie 925,10 $
    Burkina Faso 893,10 $
    Ouganda 883,90 $
    Mali 873,80 $
    Rwanda 822,30 $
    Guinée-Bissau 795,10 $
    Gambie 772,20 $
    Soudan 751,80 $
    Tchad 685,70 $
    Libéria 675,70 $
    Érythrée 643,80 $
    Malawi 634,80 $
    Niger 590,60 $
    Congo-RDC-Kinsh 577,20 $
    Madagascar 500,50 $
    Mozambique 491,80 $
    Sierra Leone 480,00 $
    RCA 461,10 $
    Somalie 447,00 $
    Burundi 221,50 $
    ////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////
    Pays classés à part pour certaines raisons
    Maurice 9 106,20 $ Spécial Archipel
    Seychelles 14 653,30 $ Spécial Archipel
    Gabon 8 635,30 $ Spécial Pétrole
    Guinée équatoriale 7 506,70 $ Spécial Pétrole
    Afrique du sud-RSA 7 055,00 $ Spécial Mines, infrastructures coloniales énormes
    Cabo Verde 3 293,20 $ Spécial Archipel
    Sao Tomé-et-Principe 2 360,50 $ Spécial Archipel
    Mauritanie 2 166,00 $ Spécial Mines ; plus proche du Maghreb que de l’Afrique dite "noire"
    Comores 1 577,50 $ Spécial Archipel

    Il s’agit de données de 2021. Depuis 2021, il semble que la Côte-d’Ivoire ait encore progressé par rapport au Ghana et au Cameroun, les pays qui lui sont le plus comparables. Le Ghana connaît une grave crise économique due à sa monnaie, le Cedi, dont la valeur s’effondre.

  • Le 10 février 2023 à 07:23, par Abcd En réponse à : BURKINA FASO – CÔTE D’IVOIRE : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

    Pourquoi c’est toujours nous les burkinabè qui réclamons cette liaison avec la côte d’ivoire alors que les ivoiriens eux ne nous considèrent même pas.

    Pour moi notre liaison avec la côte d’ivoire n’est nullement différente avec les autres pays voisins.
    Arrêtons de nous faire humilier tous les jours et travaillons avec ceux qui font notre affaire et surtout qui nous respectent.

  • Le 10 février 2023 à 07:27, par Ouverture frontières Terrestres En réponse à : BURKINA FASO – CÔTE D’IVOIRE : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

    La RCI doit ouvrir ses frontières terrestres avec ses voisins, point barre. La RCI est dans la CEDEAO ou pas ? La RCI est dans l’UEMOA ou pas ? Si oui, alors pourquoi elle ferme ses frontières terrestres ?
    Fermées pour cause de COVID-19, la fermeture des frontières ne se justifie plus.

  • Le 10 février 2023 à 09:30, par Papa En réponse à : BURKINA FASO – CÔTE D’IVOIRE : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

    Nous Burkinabe devrions surpasser ce complexe d’infériorité face aux Ivoiriens . Nous courons tous les jours derrière les Ivoiriens et sommes rejetés par ces derniers . Faites un voyage en Côté d’ivoire et vous verrez le vrai visage de livoirien vis à vis du Burkinabe tous les traitements humiliants infligés aux Burkinabés sont courant sur tout le territoire Ivoirien Meme les débats politiques sur les plateaux télé certains debatteurs expriment leurs haines gratuites contre les Burkinabe. Pourquoi depuis deux ans la Cote d’Ivoire maintient toujours sa frontière fermée avec le Burkina si réellement Ivoiriens et Burkinabè etaient liés par lhistoire .Livoirien est tellement orgueilleux qu’il croit que le Burkina ne peut s’en passer de la Cote d’Ivoire.La nature a défavorisé le Burkina en nous privant de la mer si non je vois pas en quoi la Cote d’Ivoire est mieux que le Burkina

    • Le 10 février 2023 à 17:21, par verite no1 En réponse à : BURKINA FASO – CÔTE D’IVOIRE : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

      Merci Papa, ils se croient toujours superieurs alorsqu’on est tres riche au Burkina, quelqu’un qui a l’or ne peut pas etre pauvre !!!!!! Et voila pourquoi les jeunes au pouvoir cherchent des solutions pour le bien etre de tous les Burkinabe !!!!!! Meme quand nos joueurs Etalons Seniors les ont battu, ils ont failli creer bagarre sur le terrain.

      • Le 10 février 2023 à 23:34, par Renault HÉLIE En réponse à : BURKINA FASO – CÔTE D’IVOIRE : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

        @ verite no1
        Messire « verite no1 », vous semblez avoir des conceptions très simplettes sur l’économie ! L’or peut appauvrir, le saviez-vous ?
        Il y a un exemple célèbre dans l’histoire : l’Espagne débordait d’or grâce aux mines d’Amérique du sud, mais elle n’a cessé de s’appauvrir À CAUSE DE CET OR entre 1600 et 1800, car personne ne voulait plus travailler. Mais l’or de l’Espagne a fait exploser les industrie et l’artisanat des pays alentour, France, Belgique, Italie, Allemagne, qui eux SE SONT ENRICHIS PAR L’ACTIVITÉ AINSI STIMULÉE sans piler personne.
        La richesse, ce n’est pas l’or ni les mines, c’est l’activité humaine. La Suisse n’a pas de mines, mais elle fabrique des canons Oerlikon et des montres de luxe à 1 milliard l’unité.
        Les matières premières ne suffisent pas pour enrichir un pays, c’est même souvent le contraire. Sinon, comment expliquer la prospérité de la Suisse ou du Japon, pauvres en matières premières ?
        Autre exemple : Par habitant, la Côte d’ivoire est plus riche que le Nigeria ou le Congo-RDC, et pourtant la CI est beaucoup moins riche en mines et pétrole.

  • Le 10 février 2023 à 11:00, par Sacksida En réponse à : BURKINA FASO – CÔTE D’IVOIRE : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

    De toute facon, le Burkina Faso et la Cote d’ivoire sont comme l’Arbre et l’Ecorse ; nous ne savons pas pourquoi la Cote d’ivoire de Alassane Ouattara depuis la chute de Blaise compaore et de Rock Marc Christian Kabore, Alassane qui est un Ivoiro Burkinabe traite le Burkina Faso de cette facon ? Fermeture des Frontieres Ivoiriennes aux passages des hommes sauf aux Marchandises. Quels soient les hommes passent et seulement les Peuples sont Eternels. Que Dieu Sublime aide nos Peuples Africains. Salut

  • Le 10 février 2023 à 12:01, par HUG En réponse à : Burkina Faso - Côte d’Ivoire : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

    Blaise compaoré allait venir s installer ici si damiba et son mpsr etait toujours au ppuvoir malgré la peine de justice contre blaise compaoré. Y a pas de probleme entre le burkina et la cote d ivoire.Les ambassadeurs et autres sont toujours là. Ou est le.probleme.finnissons avec les terroristes c est notre grande priorité

  • Le 10 février 2023 à 13:12, par lamoussaa En réponse à : Burkina Faso - Côte d’Ivoire : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

    L’auteur de cet article semble méconnaitre l’histoire de notre pays.
    Au début des indépendances c’est le GHANA et la HAUTE VOLTA qui pouvaient être considérés comme frères siamois car les relations économiques étaient assez fortes. Les premiers biens manufacturés nous venaient de la bas : vélos, seaux, lampes.....
    Plus tard la main d’œuvre voltaïque a été dirigée vers la CI pour en faire une colonie de peuplement et une base industrielle pour concurrencer les anglophones.
    L’important aujourd’hui, c’est de consolider l’intégration avec la Guinée et le MALI, évitant ainsi de subir en permanence, le mépris ou les injonctions par procuration.

    • Le 10 février 2023 à 21:24, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina Faso - Côte d’Ivoire : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

      @lamoussaa
      M. lamoussaa,
      Pour aller un peu dans votre sens, d’après mes propres souvenirs d’étranger :
      En Côte d’Ivoire, entre 1945 et 1980, on disait que la seule main d’œuvre existante était en gros forcément sahélienne et musulmane, car les ivoiriens « locaux » non sahéliens étaient réputés ne pas accepter de « vrai travail », dont le travail manuel. On disait que « l’ivoirien ne peut-être que gardien, fonctionnaire ... ou ministre » pour résumer la division du travail de façon expéditive. Mais ensuite, les sahéliens ont fait souche en CI, et une proportion importante d’ivoiriens a une ascendance sahélienne, à commencer par Ouattara lui-même, au grand-dam de certains ivoiriens du sud.
      Le développement de la Côte d’Ivoire doit beaucoup à l’arrivée du train à Bobo-Dioulasso en 1934 et au percement du canal de Vridi en 1950.
      Donc, oui, on peut dire que les flux d’échanges entre la CI et le BF n’ont vraiment démarré que dans les 20 ou 30 dernières années de la colonisation, et que la main d’œuvre sahélienne du nord de la CI, de la Haute-Volta et du Mali a beaucoup contribué au développement de la CI.
      Sinon, en dehors du train, oui, il est sûr que les routes commerciales « naturelles » de l’ex-Haute-Volta passaient beaucoup par le Ghana pour ce qui est du centre du BF, et, à l’est, ces routes passaient aussi par le Bénin et le Togo. Voir l’histoire de la fortune de El Hadj Oumarou Kanazoe, qui doit beaucoup aux routes du Ghana, du Togo et du Bénin...
      Bien entendu, les masses importantes qui peuvent être transportées par train rendent vitales les lignes de chemin de fer. En effet, les routes s’abiment vite en Afrique, surtout avec les grandes pluies, en tout cas plus vite qu’un chemin de fer. Bien entendu, les CdF doivent aussi être entretenus avec soin...
      Si je me prends à rêver d’un super-développement de l’Afrique de l’ouest, j’imagine forcément de puissantes lignes de CdF, Accra-Ouaga, Lagos-Cotonou-Lomé-Accra-Abidjan, Dakar-Ouaga, etc., lignes parcourables à 80-120km/h.
      J’ai toujours trouvé étrange que l’entretien et la construction de lignes de CdF n’aient pas été menés de façon plus énergique en Afrique depuis 1960 ; la route NE SUFFIT PAS à développer l’économie. Certaines lignes ont même failli disparaître...
      Que seraient l’Europe, l’Amérique du Nord, la Chine, l’Inde ou la Russie sans les CdF ?

  • Le 10 février 2023 à 13:46, par De Balzac En réponse à : BURKINA FASO – CÔTE D’IVOIRE : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

    Bel article, certes, d’un point de vue journalistique, mais cette phrase " que ferons-nous en mars, avril et mai (pic de la consommation de l’électricité), si, au prétexte que le déficit énergétique dans leurs pays est aigu, la Côte d’Ivoire et/ou le Ghana venait à nous priver de quelques mégawatts ?" nous interpelle en tant que Burkinabè. Vous avez mentionné plus haut, l’humilité du Burkinabè qui frise un esprit d’infériorité vis-à-vis de l’autre. Pour ne pas perpétuer cet esprit d’infériorité, il faut rappeler que n’eussent été certains principes internationaux, le Burkina Faso aurait pu construire sur le lit du Nakambé un barrage plus grand que Bagré actuel et le barrage d’Akosombo au Ghana, pays duquel nous importons l’électricité comme vous l’avez mentionnez, aurait fonctionné au ralenti. L’Ethiopie en a fait malgré les protestations de l’Egypte. Ce rappel, n’est qu’un exemple, juste pour dire qu’il faut qu’on aille au-delà des égos de premiers responsables des pays, sinon chaque pays dans sa souveraineté peut prendre des décisions qui peuvent fortement impacter l’autre, qui pourtant n’en croirait pas. Osons inventer notre indépendance, quel que soit le prix actuel à payer pour libérer les générations futures de l’esclavage actuel que nous vivons pour avoir accepté des compromis au nom du vivre ensemble et des relations de bon voisinage.

  • Le 10 février 2023 à 14:53, par kwiliga En réponse à : Burkina Faso - Côte d’Ivoire : Plaidoyer pour des relations diplomatiques plus apaisées entre deux « frères siamois »

    Bonjour lamoussaa
    Vous écrivez : "consolider l’intégration avec la Guinée et le MALI,..."
    Hum, désolé de vous décevoir, mais l’auteur de cet article, qui se veut pragmatique (peut-être vit-il au Burkina, lui), quand il écrit ceci, souhaite exactement le contraire : "S’il est vrai que c’est la politique qui définit les orientations économiques, il est également vrai que la gouvernance économique exige un réalisme certain de la part des dirigeants politiques qui dépasse les options politique et idéologique".
    Honni soit qui Mali pense !

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
𝐕𝐢𝐬𝐢𝐭𝐞 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐝𝐞́𝐥𝐞́𝐠𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐀𝐥𝐥𝐢𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐒𝐚𝐡𝐞𝐥 𝐚𝐮 𝐁𝐮𝐫𝐤𝐢𝐧𝐚 𝐅𝐚𝐬𝐨 : 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐚𝐩𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐞́𝐩𝐨𝐧𝐬𝐞 𝐝𝐚𝐯𝐚𝐧𝐭𝐚𝐠𝐞 𝐜𝐨𝐨𝐫𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞́𝐞, 𝐜𝐨𝐧𝐣𝐨𝐢𝐧𝐭𝐞, 𝐚𝐝𝐚𝐩𝐭𝐞́𝐞 𝐞𝐭 𝐞𝐟𝐟𝐢𝐜𝐚𝐜𝐞 𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐧𝐣𝐞𝐮𝐱 𝐞𝐭 𝐩𝐫𝐞́𝐨𝐜𝐜𝐮𝐩𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐝𝐞́𝐯𝐞𝐥𝐨𝐩𝐩𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐲𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐩𝐮𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐮 𝐒𝐚𝐡𝐞𝐥