La plus grande fête biennale du football africain débute ce
vendredi 20 janvier 2006 au pays des Pharaons. Pendant trois
semaines, 16 équipes vont rivaliser sur les 6 stades retenus. Il
s’agit du stade international du Caire (74 100 places), du Military
stadium du Caire (28 500 places), du Border Guard stadium
d’Alexandrie (22 000 places), d’Alexandria stadium (19 676
places), de Port-Saïd stadium (16 606 places) et de Ismaïlia
stadium (24 060 places).

L’affiche de cette édition a de quoi séduire sur le papier, et on
peut affirmer que c’est une compétition qui sera des plus
ouvertes. Les Pharaons d’Egypte espèrent suivre les traces des
Aigles de Carthage de Tunisie en 2004. Ils miseront, pour la
circonstance, sur l’avantage du terrain et le soutien du public.
Cela suffira-t-il pour conquérir le plus prestigieux trophée ?

Il est
difficile pour l’instant d’affirmer quoi que ce soit, puisqu’à y voir
de près, les équipes sont d’égale valeur et chacune d’elles aura
fort à faire dans son groupe.
Le groupe A avec l’Egypte, la Libye, le Maroc et la Côte d’Ivoire
est un des plus relevés. On aura les retrouvailles entre trois
équipes : la Côte d’Ivoire, la Libye et l’Egypte qui étaient des
éliminatoires CAN et mondial 2006.

L’Ivoirien Didier Drogba qui
est à sa 1re CAN sera l’une des grosses attractions du groupe,
de même que l’inusable Pharaon, Hossam Hassan. Ce dernier
qui a été sélectionné à 163 reprises pour défendre les couleurs
égyptiennes, est à sa 7e CAN. Le finaliste de l’édition 2004, le
Maroc, avec ses joueurs de qualité, Marouane Chamakh,
Jaouad Zaïri, aura son mot à dire. Dans le groupe B, il faut
s’attendre à une grande équipe des Lions indomptables du
Cameroun.

Blessés dans leur amour propre, pour avoir raté
dans les dernières secondes, le billet pour le mondial, les
Camerounais, conduits par Samuel Eto’o étincelant de classe
avec son club le FC Barcelone et moins percutant en équipe
nationale, auront une revanche à prendre sur eux-mêmes. Ils
visent sans commentaire le sacre et savent que la tâche ne sera
pas facile, avec des mondialistes comme le Togo de Sheyi
Emmanuel Adebayor ou l’Angola de Pedro Manuel Torres dit
Mantorras. Les Simbas de la RD Congo, "en pleine
reconstruction", déclaration de l’entraîneur Claude Leroy,
peuvent jouer leur partition malgré l’absence de son attaquant
vedette, Shabani Nonda.

Au soir de la constitution des groupes
de cette CAN, ils étaient nombreux à déclarer que le groupe C
est le moins relevé avec la Tunisie, l’Afrique du Sud, la Guinée et
la Zambie. Mais on ne sait jamais en football, car là où on pense
que tout sera facile, c’est le lieu de tous les suspenses. Ce
groupe peut créer toutes les sensations de cette fête du football,
même si pour des observateurs, la Tunisie et l’Afrique du Sud
sont les meilleurs chapeaux.

Le groupe qualifié de celui de la
mort, est le D. On y trouve un mondialiste, le Ghana de Stephen
Appiah tout en regrettant l’absence de son milieu de terrain,
Mickael Essien (blessé). Il y aura orgre nigérian de la star
Augustine Jay Jay Okocha, le Sénégal de El Hadji Diouf. Le
Zimbabwe qui est à sa 2e participation consécutive, jouera
jusqu’au bout pour ne pas faire une fois de plus de la figuration.

Le rendez-vous des stars

Cette 25e CAN sera la rencontre des stars du football africain
comme l’Ivoirien Didier Drogba, le Camerounais Samuel Eto’o,
les Sénégalais, Henri Camara, El Hadji Ousseynou Diouf, les
Nigérians Kanu, Okocha et Obafemi Martins, le Togolais Sheyi
Adebayor, l’Angolais Mantorras, le Tunisien Dos Santos,
l’Egyptien Mido, le Congolais Lualua Lomana, le Guinéen
Pascal Feindouno ou encore le Marocain Jaouad Zaïri. Des
joueurs qui savent se faire plaisir sur un terrain de football et le
partager avec le public sportif. Ils sont, avec la plupart de leurs
coéquipiers, titulaires dans les plus grands clubs du monde. Ce
qui fait dire que cette CAN doit en principe être d’un niveau
mondial.

Mais on semble oublier que c’est une CAN des
entraîneurs. 8 équipes sont encadrées par des Africains : le
Nigérian Stephen Keshi pour le Togo, Kalusha Bwalya pour la
Zambie, Hassan Shehata pour l’Egypte, M’Hamed Fakhir pour le
Maroc, Luis Oliveira Gonçalves pour l’Angola, Austin Eguavoen
pour le Nigeria, Charles Mhlauri pour le Zimbabwe et Abdoulaye
Sarr pour le Sénégal. 8 Européens sont du rendez-vous et on
retrouve les Français Claude Leroy (RD Congo), Henri Michel
(côte d’Ivoire), Roger Lemerre (Tunisie) Patrice Neveu (Guinée),
Le Portugais Arthur Jorge (Cameroun), le Croate Ilija Loncarevic
(Libye), le Roumain Ted Dumitru (Afrique du Sud) et le Serbe
Ratomir Dujkovic (Ghana).

On pourra apprécier la méthode de
travail de chacun d’eux avec, pourquoi pas, un peu de leur
personnalité. Mais déjà, les amoureux du sport roi sont très
pressés de voir les premiers matchs de la 25e CAN au cours de
laquelle des équipes comme le Cameroun, le Nigeria, le
Sénégal, qui ont raté de peu le mondial 2006, tâcheront de se
racheter, tandis que les 5 mondialistes africains devront
confirmer tout le bien qu’on attend d’eux. Le verdict est attendu
au soir du 10 février prochain au stade international du Caire.

Par Antoine BATTIONO
Le Pays