C’est le 25 décembre 2022, au moment où les fidèles chrétiens célébraient la fête de la nativité, que Dr Luc Marius Ibriga s’éteignait. On le savait bien, l’homme était souffrant. Mais son dynamisme était tel qu’on ne présageait pas le pire. « Bien vrai que dans la semaine de la passation de charges, une dégradation soudaine de son état de santé avait justifié son évacuation hors du pays pour des soins appropriés, évacuation dont il nous est revenu, sinon complètement rétabli ; du moins, de bien meilleure forme. Nous n’avions alors décelé le moindre signe d’un épilogue aussi foudroyant que la nouvelle de sa disparition qui nous est parvenue aux premières heures du jour de Noël 2022 », a retracé Philippe Néri Kouton Nion, le contrôleur général d’Etat.

Le président du conseil d’orientation

Intègre, sociable, affable, travailleur ; homme de conviction, de valeurs authentiques et d’une probité à toute épreuve, les superlatifs n’ont pas manqué pour magnifier l’homme, tant il a marqué les institutions par ses actions courageuses. « Sur le plan de la gouvernance, tu as été l’architecte du renouveau de l’organe de contrôle administratif interne devenu, sous ton impulsion, l’Autorité supérieure de lutte contre la corruption. Tu t’es investi jour et nuit, parfois dans l’adversité, pour sa dynamisation, son implantation et son rayonnement dans le paysage institutionnel burkinabè. Tu t’es toujours battu avec courage et dignité pour partager avec nous, et bien d’autres, tes connaissances et ton savoir-faire », a rappelé le président du conseil d’orientation de l’ASCE/LC, Christophe Compaoré.

Le contrôleur général d’Etat se recueille devant le cercueil

Que dire de ces milliers d’étudiants qu’il a formés des décennies durant au Burkina comme partout dans le monde ? « Courant 1995, vous ouvriez les portes des sciences juridiques à des centaines d’étudiants. Un grand nombre d’entre eux a intégré les professions judiciaires. Magistrats, greffiers, avocats, officiers de police judiciaire, huissiers, notaires nous sommes devenus. Et vous avez marqué ces centaines d’étudiants par vos qualités d’enseignant et d’humaniste tout simplement. Vous êtes parti mais vos valeurs restent. Nous prenons l’engagement de les perpétuer et de travailler à vous honnorer, vous et la science que vous nous avez transmise », s’est engagé Harouna Yoda, ancien étudiant du défunt, aujourd’hui procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouagadougou.

Le personnel de l’ASCE -LC

La cérémonie s’est close par un recueillement sur la dépouille du disparu. Pour finir, le défunt été élevé à titre posthume à la dignité de grand officier de l’ordre de l’Etalon.
Avant cette cérémonie, Luc Marius Ibriga avait été honoré par l’université Thomas-Sankara.

Le procureur du Faso devant le cercueil

Erwan Compaoré
Lefaso.net