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Ouagadougou : La vente de pastèques, une activité génératrice de revenus

Publié le lundi 12 décembre 2022 à 23h18min

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Ouagadougou : La vente de pastèques, une activité génératrice de revenus

La pastèque, un fruit à coque verte et à chair rouge juteuse, fait partie des fruits prisés par les Burkinabè. Elle inonde les abords des voies à partir des mois de novembre à janvier. Bien qu’étant une activité saisonnière, le commerce de pastèques permet à plusieurs personnes de se faire de l’argent. C’est le cas de Mohamed Komi, un jeune déplacé interne que nous avons rencontré dans le quartier Kilwin de Ouagadougou.

Sous un vent glacial accompagné de poussière, nous nous rendons à Kilwin, un quartier de la ville de Ouagadougou. En face d’une station d’essence, des pastèques sont exposées. Deux clientes à moto stationnent pour demander le vendeur. Un jeune homme assis à proximité appelle le commerçant. Arrivé, il vend deux fruits respectivement à 500 et à 1 500 F CFA.

Deux qualités de pastèque sont vendues par Mohamed Komi, originaire de Titao, dans la région du Nord, qui a trouvé refuge à Ouagadougou depuis 2017. D’après ses explications, une qualité de pastèque est produite au Burkina Faso. Et elle a un goût de miel. L’autre qualité est produite au Ghana, et elle a un goût très sucré.
Notre interlocuteur avoue que le commerce de la pastèque est très bénéfique pour lui. C’est d’ailleurs grâce à ce commerce qu’il arrive à expédier de l’argent à ses parents restés à Titao. « Je ne peux pas gâter le nom de Dieu. Avec le commerce de pastèques de novembre à février, je peux économiser au moins 200 000 F CFA », a indiqué le déplacé interne.

Le jeune homme rappelle que la cherté du fruit est due à la situation sécuritaire du pays, mais aussi à l’augmentation du prix du carburant. « La pastèque qui était vendue à 200 F CFA l’année dernière est à 500 F CFA actuellement. Celle qui était vendue à 1 000 F CFA est passée à 1 500 F CFA », a fait savoir le commerçant.
« Normalement, la pastèque a un goût sucré. Si vous voyez une pastèque qui n’est pas sucrée, c’est que le cultivateur a dû utiliser des produits chimiques pour qu’elle mûrisse vite », confie l’ex-jardinier.

90 jours pour avoir une bonne pastèque

Selon lui, de la semence à la récolte, il faut 90 jours. Malheureusement, certaines personnes n’attendent pas les trois mois avant de faire la récolte.
L’originaire de la province du Loroum révèle qu’avec une superficie d’un hectare de pastèques, la vente peut s’élever à 700 ou 800 000 F CFA. Il souligne que les dépenses peuvent avoisiner les 300 000 FCFA.

Mohamed Komi a précisé que le travail de la pastèque se fait sur 24h/24. Car l’arrosage se fait la nuit. D’après lui, pour avoir une bonne récolte, il est préférable d’arroser son champ la nuit. Parce que dans la journée, à cause du soleil, les plantes n’arrivent pas à bien absorber l’eau.

Mariam Belem, une cliente de longue date de Mohamed Komi, estime que cette année, il vend cher la pastèque. « Les années passées, il n’était pas aussi cher. Cette année, il vend la pastèque de 1 500 à 2 000 F CFA. Or j’achète pour aller couper en petits morceaux et les revendre. Je suis obligée de vendre un morceau à 100 F CFA. Les clients trouvent que les morceaux sont petits pour 100 francs. Pourtant, ce n’est pas ma faute », explique la détaillante.

Ramata Diallo
Lefafo.net

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Vos commentaires

  • Le 13 décembre 2022 à 08:40, par Renault HÉLIE En réponse à : Ouagadougou : La vente de pastèques, une activité génératrice de revenus

    Très intéressant !
    C’est d’autant plus utile que la pastèque se partage facilement en famille.
    Vive les entrepreneurs individuels et les commerçants dégourdis du Burkina Faso !
    Ce sont eux qui feront la richesse de ce pays, pas les mines d’or, encore moins des bataillons de fonctionnaires qui rêvassent dans un bureau climatisé ;
    et encore moins les petits lieutenants qui préparent déjà leur petit putsch de 2035...

  • Le 13 décembre 2022 à 08:43, par Renault HÉLIE En réponse à : Ouagadougou : La vente de pastèques, une activité génératrice de revenus

    Et merci pour ce reportage, Mme DIALLO !
    À quand un documentaire sur les petits agriculteurs et marchands de fruits et légumes du BF ? Je suis sûr qu’il y a un public.
    « Petits agriculteurs, petits marchands : la richesse d’une nation »

  • Le 14 décembre 2022 à 16:02, par Alexio En réponse à : Ouagadougou : La vente de pastèques, une activité génératrice de revenus

    La pasteque peut etre valoriser autrement. Avec une presseuse on peut entirer le jus qui est tres nutritif. Voila une valeur ajouter qui pourra generer un une micro-industrie. Seul le manque fantaisie et de determination qui peut arreter a entreprendre.

  • Le 14 décembre 2022 à 23:50, par Alpha2025 En réponse à : Ouagadougou : La vente de pastèques, une activité génératrice de revenus

    Merci à Mme Diallo pour cet article. Ce type de reportage est à multiplier à l’infini. M. Komi est la preuve qu’avec de la détermination, de la vision, et un peu d’huile de coude, on peut vaincre l’adversité. M. Komi aurait pu se contenter des aides. Il a refusé de faire cela. Félicitations à lui, et bonne continuation. Que la jeunesse dite "consciente" trouve en ce monsieur, un exemple à suivre !

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