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XXIVe Coupe d’Afrique des Nations : La succession du Cameroun s’ouvre demain

Publié le vendredi 23 janvier 2004 à 10h11min

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L’événement sportif le plus médiatisé et le plus attendu du continent africain ouvre ses portes demain en Tunisie, par un inédit Tunisie # Rwanda. Seize pays parmi lesquels des nouveaux, s’engageront dans la bataille avec le secret espoir de succéder aux Lions Indomptables du Cameroun, au soir du 14 février 2004. Analyse des forces en présence, et zoom sur le Burkina Faso et son artilleur Moumouni Dagano qui doivent enfin confirmer après cinq participations ininterrompues à la fête du football africain.

Affirmer que tous les pays qui organisent cette biennale footballistique ont pour ambition ultime de ravir Dame Coupe, serait enfoncé une porte ouverte. Le contraire a toujours donné lieu à des "lamentos" et à des "crises" socioéconomiques. A ce sujet, on est mémoratif de la défaite des Lions Indomptables en 1972 sur leur sol, défaite qui avait entraîné une "secousse sismique" dans le lanterneau footballistique et le désespoir de tout un peuple qui voue un culte au sport-roi.

Dans le même registre, l’élimination au premier tour de la Tunisie en 1994, avait entraîné une "révolution," laquelle permettra du reste au pays d’atteindre la finale de l’édition suivante en Afrique du Sud. A contrario, les vainqueurs sont fêtés comme personne et ce ne sont pas les Diables Rouges du Congo, (vainqueurs en 1972) encore moins les Eléphants de Côte d’Ivoire, rois de Sénégal 92 qui diront le contraire. C’est dire que le football, plus qu’un sport est devenu une "religion" en Afrique et un moyen de résoudre les crises politiques.

Analyse du "menu"

Du 24 janvier au 14 février 2004, il y aura du jeu, de la passion et du désespoir en Tunisie. Le football n’étant pas une science exacte, tous les invités à cette CAN peuvent espérer, même si le vécu, l’habitude de la victoire et la forme du moment commandent de faire une hiérarchie parmi les forces en présence. A tout seigneur, tout honneur, le pays organisateur, la Tunisie fera figure de favorite au regard de la richesse et de la puissance de ses clubs au niveau continental, mais surtout de la volonté d’effacer "l’affront" de 1994.

Pour ce faire, le pays misera sur sa nouvelle star, le Brésilien naturalisé Tunisien, Silva Dos Santos, sociétaire du club français de Ligue I, Sochaux. Avec une défense expérimentée et le soutien du public, les Aigles de Carthage seront un "morceau" dur à cuire. Autre favoris à la victoire finale, les Lions Indomptables du Cameroun, vainqueurs en 2000 et 2002 et qui voudront réaliser l’exploit de remporter la coupe trois fois et de manière successive, ce qui n’était jamais arrivé.

Un pari pas impossible avec sa "garde de fer" (Rigobert Song, Jeremy N’Djitap) et sa star de rang international, Samuel Eto’o Fils. Les Camerounais auront à cœur de remporter le trophée, pour le dédier à leur leader moral, Marc Vivien Foé, tombé sur le champ d’honneur lors de la Coupe des confédérations 2003. On n’oubliera pas le Sénégal qui a enfin, trouvé une équipe depuis la Coupe des nations 2002 au Mali (finaliste) et le Mondial coréo-japonais. El Hadj Ousseinou Diouf, Henri Camara, Aliou Cissé... sont devenus des noms qui comptent.

L’absence du maestro Khalilou Fadiga sera compensée par la "gnac" qui habite les Gaïndé, eux qui veulent être la génération qui gagne dans leur pays. Enfin, l’Egypte pour des raisons à peu près similaires à celle de la Tunisie (puissance des clubs, vécu, sera un sacré prétendant. Les Pharaons miseront sur le "dieu vivant" Hossam Ahmed "Mido" pour marquer l’épreuve de leur empreinte. Derrière ce quator de cadors, des pays comme le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Maroc (en pleine reconstruction) feront figure d’épouvantails.

Le Nigeria de Jay-Jay Okocha, Celestin Babayaro, Nwanko Kanu est un grand du continent. Seul bémol, la "pagaille" qui a toujours entouré la préparation des Super Eagles et qui empêche ce pays au potentiel énorme d’avoir un palmarès digne de son rang. L’Afrique du Sud, malgré sa "nouveauté (première CAN en 1996) a, depuis, marqué les esprits, avec un trophée continental dans sa gibecière et deux participations à la Coupe du monde.

Enfin, il ne faudra pas négliger le Maroc qui disposera à cette CAN, de joueurs jeunes et talentueux. Après ces favoris et outsiders, le Mali, la Guinée, la RD Congo, l’Algérie et le Burkina Faso, pourront venir se mêler à la lutte finale.

Le Mali qui a enthousiasmé les observateurs à la CAN 2002, disposera de l’apport de Frédéric Kanouté, le canonnier de Tottehnam. Revenu dans son pays natal, ce joueur que l’on compare à Thierry Henry sera l’une des attractions de la CAN. La Guinée de Aboubakar "Titi" Camara et de Feindouno dispose elle aussi, du potentiel pour faire "mal".

La RD Congo et l’Algérie en raison de leur passé sont capables du meilleur comme du pire. Quant au Rwanda, au Zimbabwe, au Kenya et au Bénin, ils apparaissent comme les "petits poucets" d’une compétition qui laisse peu de place au hasard, malgré le caractère hasardeux du football. Il faudra toutefois se méfier du Rwanda qui a prouvé face au Ghana (lors des éliminatoires) qu’il "savait faire". Seul bémol, il figure dans l’un des groupes les plus relevés de la compétition. (Rwanda RD Congo, Tunisie, Guinée). Même sort pour le Bénin qui aura affaire à de fortes équipes du football (Maroc, Nigeria, Afrique du Sud), ce qui compliquera sa tâche.

Enfin, le Zimbabwe et le Kenya seront les "inconnus" du tournoi.

La beauté du football résidant dans les surprises qu’il nous réserve (qui aurait misé un franc sur le Sénégal face aux champions du monde français ?) on ne peut, en définitive, que souhaiter bonne chance à tout ce beau monde. Place donc au jeu, et que la fête soit belle !

Boubakar SY


Etalons : enfin la confirmation ?

Longtemps abonnés aux absents lors des CAN, les Etalons du Burkina Faso ont renoué avec la plus prestigieuse des compétitions africaines en 1996.

Sous la houlette de Traoré Malo Idrissa "Saboteur", le football du pays des Hommes intègres s’imposait face au Maroc et à la Côte d’Ivoire et "s’invitait" en Afrique du Sud. Moins d’une décennie après (avec quatre participations à la clé), les Etalons du Burkina Faso ont incontestablement grandi.

Après des matchs éliminatoires fort pénibles au trot, leur marathon, les Etalons ont terminé, au galop, en atomisant leurs adversaires (Centrafrique 3-0, Congo-Brazzabille 4-0). Une équipe était née avec une défense articulée autour du géant d’Anderlecht, Lamine Traoré et des latéraux "volants," Seydou Madi Panandetiguiri et Amadou Coulibaly. Mais, c’est surtout l’attaque de "feu" de l’équipe qui a séduit nombre d’observateurs avec des garçons comme Dieudonné Minoungou de Tours, Abdoulaye Cissé de Montpellier, Amadou Touré de Mons, et surtout le joyau de la couronne, Moumouni Dagano.

Le buteur retrouvé des Etalons fait parler la poudre avec son club de Guingamp en ce début d’année. Deux hat-tricks (dont l’un en championnat) ont définitivement assis sa réputation dans l’Hexagone. Sur sa lancée le "diamant noir" doit aspirer toute l’équipe vers le haut afin que les Etalons franchissent le premier tour.

Ce ne serait pas une prouesse au regard de leur potentiel bien servi par un mécanisme huilé. On attend donc des Etalons qu’ils nous fassent honneur, surtout que l’engouement populaire qui les entoure n’a jamais été vu dans notre pays. La "feuille de route" de l’équipe se résume donc à franchir le premier tour et à nous réserver des surprises agréables durant la suite de la compétition. Alors, "Etalons y a but".

B. SY

Sidwaya

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