LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Dédougou : Les salles de classes des écoles Hankuy A, B et C occupées par des PDI, la rentrée se fait toujours attendre

Publié le mardi 18 octobre 2022 à 22h00min

PARTAGER :                          
Dédougou : Les salles de classes des écoles Hankuy A, B et C occupées par des PDI, la rentrée se fait toujours attendre

La rentrée scolaire tarde à prendre corps aux écoles primaires publiques Hankuy A, B et C de la ville de Dédougou. Pour cause, les salles sont occupées par des personnes déplacées internes (PDI). Arrivées dans la cité du Bankuy courant le mois de juillet 2022 suite à des attaques d’hommes armés dans leurs villages d’origine, ces personnes, à défaut de se trouver des familles d’accueil, ont été logées par les autorités sur le site de ces établissements scolaires « en attendant de leur trouver un site avant la date du 1er octobre ». Mais le problème est que plus de deux semaines après la rentrée, aucun site n’est disponible pour accueillir ces PDI et libérer les salles de classes pour le bonheur des élèves.

Sur les dix-huit salles de classes que comptent les écoles primaires publiques Hankuy A, B et C de Dédougou, seulement trois sont libres pour permettre aux élèves des classes du Cours moyen deuxième année (CM2) de pouvoir débuter l’année scolaire. Leurs camarades des classes inférieures, permanemment en récréation dans la cour de l’école depuis la rentrée, attendent impatiemment la libération de leurs salles pour le moment occupées par des personnes déplacées.
Le comble, c’est qu’à ce jour aucun délai n’est donné pour trouver un site afin d’accueillir les déplacés et libérer les salles de classes.

Sur la question, le chef de circonscription d’éducation de base (CCEB) de Dédougou, Wanibié Hervé Yé reste évasif. « Des dispositions sont prises au niveau des autorités pour reloger les déplacés et libérer les salles de classes. Nous sommes sur la question et des concertations et/ou des rencontres sur la situation des écoles Hankuy se tiennent à tous les niveaux. Mais je ne saurais vous donner une date à laquelle les salles vont être libérées », a-t-il indiqué.

Selon Wanibié Hervé Yé, chef de circonscription d’éducation de base (CCEB) de Dédougou, les autorités sont à pied d’œuvre pour reloger les PDI et libérer les salles de classes pour la reprise effective des cours

S’agit-il d’une prudence ou d’une impuissance face à une situation dont la résolution incombe aux premières autorités régionales, voire nationales ? Abordant le sujet, une autre voix au sein de la circonscription d’éducation de base de Dédougou a confié que « quelqu’un dans la chaîne a manqué à ses obligations sinon le problème ne devrait pas se poser ».

Dans tous les cas, la situation crée l’incertitude et le doute chez nombre de parents d’élèves quant à la suite de l’année scolaire au sein de ces établissements d’enseignement. A en croire le directeur de l’école B, Soumaïla Boro, certains parents d’élèves procèdent au retrait de leurs enfants en vue de leur inscription dans d’autres établissements de la place. Pour d’autres qui n’ont pas trouvé de places ailleurs pour leurs progénitures, le même responsable ajoute que « c’est difficile et incompréhensible pour ces derniers de voir leurs enfants dans la rue pendant que leurs camarades d’autres écoles ont déjà commencé les cours ». Il invite les autorités à se pencher urgemment sur la situation afin de trouver un site pour les PDI et garantir le droit à l’éducation de ces nombreux enfants.

En lieu et place des cours que ces élèves devraient être en train de suivre, ils s’affairent à jouer dans la cour de l’école

A la date du 31 mai 2022, Dédougou comptait 1 916 élèves déplacés internes du primaire, selon des données de la direction régionale en charge de l’enseignement primaire de la Boucle du Mouhoun. Ces chiffres sont largement dépassés avec l’arrivée d’autres élèves déplacés au cours des mois de juin et juillet 2022. Et beaucoup d’entre eux peinent à trouver de la place dans les différents établissements de la ville déjà encombrés par des effectifs pléthoriques.

Une vue des affaires de PDI dans l’une des quinze salles de classes servant de logement.

Une éventuelle libération des quinze salles de classes des écoles Hankuy pourrait contribuer à donner de la chance à quelques-uns de ces élèves de poursuivre leur cursus scolaire. Cela passe nécessairement par une réelle implication des autorités au niveau local comme national afin de trouver un point de chute pour les PDI qui n’ont jamais souhaité se retrouver dans une telle situation.

Yacouba SAMA
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique