« Je jure solennellement de bien et fidèlement remplir ma fonction de médiateur du Faso en toute indépendance et impartialité, de façon digne et loyale et de garder le secret des informations détenues dans le cadre de l’exercice de mes fonctions ». C’est par cette formule que la magistrate Fatimata Sanou/Touré a prêté serment, ce jeudi 16 décembre. Après en avoir pris acte, le doyen d’âge du Conseil constitutionnel, Bouraïma Cissé, représentant le président de l’institution Kassoum Kambou, l’a installée officiellement dans ses fonctions de médiateur du Faso.

Une vue des membres du conseil constitutionnel

« Dans le contexte actuel de crise que connaît notre pays, il vous appartient d’aider à produire des résultats qui vont convaincre les plus sceptiques sur l’importance et l’apport de cet organe intercesseur dans la construction d’un État de droit et d’une société de paix. En tant que femme de droit et militante des droits humains, vous avez les ressources nécessaires pour réussir votre mission », a déclaré le doyen d’âge du Conseil constitutionnel.

La prestation de serment a été présidée par le doyen d’âge Bouraïma Cissé

« Je mesure l’immensité de la charge. J’ai conscience de l’attente des populations envers l’administration qui a un devoir de redevabilité. Je vais m’employer au cours du mandat à faire prévaloir la primauté du droit et veiller à faire propager à travers nos actions, les principes de justice et d’équité », a laissé entendre le nouveau médiateur du Faso. Elle a par ailleurs placé son mandat sous le signe de la consolidation des acquis de ses devanciers et de la promotion de la bonne gouvernance administrative.

La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement et présidents d’institution

Notons que cette prestation de serment s’est déroulée en l’absence de Saran Sérémé qui, rappelons-le, a rendu sa démission de la fonction de médiateur du Faso, le 29 septembre 2021, pour « convenance personnelle », après quatre ans passés à la tête de l’institution. Selon l’article 5 de la loi organique n°07-2013/AN portant attributions, organisation et fonctionnement de l’institution, le médiateur du Faso est nommé par le président du Faso pour un mandat de cinq ans non renouvelable.

Le nouveau Médiateur du Faso posant avec les membres du conseil constitutionnel

L’article 10 de cette même loi dispose que « La fonction de médiateur du Faso est incompatible avec tout mandat électif. S’il exerce ce mandat avant sa nomination, il doit, antérieurement à sa prise de fonction, rendre sa démission. »

HFB
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Qui est le nouveau médiateur du Faso ?

Née le 4 décembre 1967, Fatimata Sanou/Touré est magistrat de grade exceptionnel. Titulaire d’une maîtrise en droit judiciaire privé et du diplôme de magistrat, elle est engagée dans la défense et la promotion des droits humains en Afrique. A ce titre, elle a été élue présidente de l’Association des femmes juristes du Burkina Faso (2013 à 2017) et vice-présidente de la Fondation pour l’étude et la promotion des droits de l’homme en Afrique (FEPDHA).

Elle a également participé à la rédaction de l’avant-projet de constitution de la cinquième république du Burkina Faso (2017), en qualité de commissaire représentant les associations féminines et rapporteure adjointe de ladite commission. Avant sa nomination à la fonction de médiateur du Faso, elle exerçait depuis octobre 2015 la fonction de présidente de Chambre à la Cour d’Appel de Ouagadougou.

Fatimata Sanou/Touré est la sixième personnalité à occuper ce poste. Avant elle, il y a eu Tiémoko Marc Garango (De 1994 à 2000), Jean-Baptiste Kafando (D’octobre 2000 à mars 2005), Amina Mousso Ouédraogo/Traoré (D’avril 2005 à 2011), Alima Déborah Traoré/Diallo (2011 à 2017) et Saran Séré Sérémé (De septembre 2017 à septembre 2021).

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